mardi 14 août 2007

Vacancy de Nimród Antal

Vacancy est un film de Nimród Antal distribué chez nous sous le titre de Motel, sans doute pour surfer sur le succès de Hostel. Premier film américain du Hongrois Nimród Antal, Vacancy tient à la fois du survival, du Thesis d'Alejandro Amenábar et de Psychose.



David (Luke Wilson) et Amy Fox (Kate Beckinsale) forment un couple au bord de la rupture. Ils rentrent en voiture d'une fête familiale et passent les dix premières minutes du film à se balancer des remarques acerbes. David a fait un détour et s'est perdu ce qui envenime encore la situation. Après une embardée effectuée pour éviter un stupide animal le véhicule se met à faire un drôle de bruit. Quelques péripéties plus tard, nos héros se retrouvent obligés de passer la nuit dans un motel miteux en attendant que le garage adjacent ouvre. Mason (Frank Whaley), le gérant, leur paraît étrange mais ils se laissent conduire dans leur chambre. Là, après avoir constaté que le câble ne marche pas, ils essaierons une cassette au hasard (le fan de Ringu crie « surtout-pas »). C'est un snuff movie dont le décors est justement leur chambre.

Si Vacancy démarre très bien, la scène de prise de conscience où le David réalise que le film sur cassette est un authentique snuff et se déroule là où il se trouve étant d'une efficacité redoutable, il ne tient pas vraiment la longueur. Un couple bloqué dans une chambre avec un ennemi invisible secouant les poignées de porte c'est vite lassant... Ensuite c'est la découverte d'un réseau de souterrains, la reptation dans l'obscurité au milieu des rats, les diverses tentatives pour téléphoner et l'inévitable flic qui s'amène et qui se fait descendre juste quand il a comprit (un jour je ferais une liste de films avec ce pauvre policier grassouillet se faisant descendre 5 minutes après son entrée, elle doit déjà contenir plus de vingt titres). Comme dans tout survival la question est « quand arrêteront-ils de fuir comme des lapins et combattront-ils ? ». Et bien là c'est un peu tard.

En excluant la happy end ridicule et en pardonnant à Amy son manque de réaction il reste quand même quelques bon moment de tension. Nimród Antal fait preuve d'adresse dans son montage, ses cadrages et sa narration, ce qui suffit déjà à hisser Vacancy à un niveau satisfaisant. De plus Frank Whaley est grandiose dans son rôle de psychopathe. Au final, Vacancy est un survival légèrement en dessus de la moyenne, bien interprété et évitant de tomber dans la surenchère de sang et de tripes (même s'il a écopé d'un R de la part de la MPAA). A voir si vous aimez les motels miteux et que le goût de la soupe réchauffée ne choque pas vos papilles.

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