Chuji est une jeune homme originaire d'Okinawa, abandonné par son père à sa naissance et par sa mère à l’âge de dix ans. Un soir il rencontre deux personnes : Tokiko, jeune cliente sympathique du café où il travail qu’il défend contre un soûlard américain, et ensuite Kenji Shindo, yakuza blessé et enfuite qu’il protégera contre les membre du clan Okada (qui l’emploie de temps en temps pour du trafic de drogue).
Ceci n'est que le départ de l'histoire donc le centre et la manière dont Chuji change la vie des gens simplement par sa générosité naturelle et sa bonté. Sur ce thème, résolument optimiste, Miike, qui encore une fois prouve sa foi dans la bienveillance humaine, brode une histoire mêlant sombres complots de yakuzas, amour trahisons et sacrifices. Plus sobre qu'à son habitude il ne présente à son spectateur que peu de scènes d'action, et quand elles débarquent c'est toujours au moment le plus inattendu. Elle sont systématiquement viscérales et sobres, sommaires et percutantes... Simplement la réalité rattrape bien vite l'optimisme ambiant et tout dérape, offrant encore une fois un final tragique et émouvant, plus délicat qu'à l'accoutumé mais non moins poignant.
Graphiquement on est loin de la perfection des dernières production de l’artiste. Blues Harp n'est pas particulièrement ambitieux et surprend par la manière dont tout est présenté sans moyen mais sans manque, dans une sincérité et une simplicité quasi documentaliste. Alors bien entendu il n'y a pas la grosse dose de subversivité que demande certains faux fans du réalisateur, mais ce film ne fait absolument pas tache dans sa filmographie et est considéré par certains, dont moi, comme une de ses œuvres les plus représentatives. Miike ne se résumes pas à Audition et à Ichi the Killer...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire