Trois hommes partent en chine pour une village isolé et difficile d'accès. Wada, un jeune cadre dynamique, envoyé par son patron à la recherche d'un gisement de jade, Ujiie, un yakusa violent, colérique et un peu paumé qui doit s'assurer qu'une partie du trésor reviendra à son clan, et Shen, un guide qui sert accessoirement d'interprète.
La première partie du film mous décrit leur voyage à travers la chine. Voyage qui commences à bord d'une camionnette qui perdra progressivement sa portière et diverses pièces avant de tomber définitivement en panne. Voyage qui se prolongera à pied sous la pluie et sur un radeau tiré par des tortues et conduit par un indigène laconique persuadé que descendre le fleuve c'est mourir « car la vie vient de la source du fleuve ». Comme toujours Miike est habile pour mettre en place rapidement les situations et les personnages et peut ensuite digresser dans tout les sens pour approfondir une facette ou une autre.
Plans longs, cadrages sobres, décors naturels, situations simples : les marques sont posées. On peut aborder le gros du sujet. Les trois hommes et leur chauffeur arrivent enfin dans le village. En chemin le guide a perdu la mémoire et les tortues qui tirent le radeau se sont enfuies. Mais cela est secondaire car Miike peut reprendre son activité favorite : la description laconique et paisible d'une communauté et de quelques individus la définissant où s'en démarquant. Dans ce village tous sont persuadés que les hommes peuvent voler. Les enfants, guidés par une chinoise aux yeux bleus, passent leurs journées à s'exercer afin d'y parvenir. Il faut les voir gambader avec leur ailes en papier... Le yakusa, jusqu'alors caractériel et hanté de cauchemars, est instantanément séduit par leur vie et par leurs rêves. Il fond rapidement parmi les enfants du village jusqu'au jour où Wada et Shen arrivent à tout remettre en place pour leur départ. Le filon de jade est immense et les deux hommes sont bien décidés à l'exploiter, même si cela doit rompre l'isolement du village. Les villageois eux même le souhaitent.
Je ne décrirais pas la troisième partie du film, qui commence au moment où Ujiie décide de s'opposer aux projets de Wada. Sachez juste qu'elle est emprunte d'une poésie surréaliste et que les dernières images du film sont d'un onirisme quasi mystique. Si vous ne voulez voir qu’un film de Takashi Miike et que vous êtes allergique à la violence alors il faut voir celui-ci. Pour les autre foncez, c’est du tout bon.
Depuis que je suis né, j'ai dormi plus de 10 000 fois. Et pas une seule fois il ne m'est arrivé de rêver que je volais.
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