jeudi 16 août 2007

Keoma de Enzo G. Castellari

Réalisé par Enzo G. Castellari en 1976, Keoma est le dernier grand western italien. Interprété par Franco Nero, Woody Strode, William Berger et Donald O'Brien et mis en musique par Guido et Maurizio De Angelis il sort après toute une vague de western fayots (Trinita et consort). Il peut surprendre par son ambition, son sérieux et son ambiance.



Western atypique, improvisé au fur et à mesure du tournage, Keoma est avant tout une expérience mystique riche en références et en symboles. Une intrigue shakespearienne viennent compléter une composition à base de Sergio Leone, d’éléments bibliques et de scènes calquées sur le Django de Sergio Corbucci. Franco Nero est Keoma, un métis qui revient sur ses terres après de longues années. Des bandits ont pris le contrôle de sa ville natale et ses trois demi-frères sont désormais au service de Caldwell (Donald O'Brien, le boss des méchants). La peste décime les villageois et Caldwell règne en tyran, isolant les malades dans une mine où ils meurent comme des mouches. Keoma prend alors la défense d’une pestiférée enceinte, se dressant contre Caldwell mais aussi contre ses trois frères, ressuscitant une rivalité remontant à leur enfance.

Les images sont sublimes, la progression du récit lente et onirique et la musique parfaite. Le héros, Keoma, tient a la fois de l’homme sans nom de Pour une poignée de dollars et de Jésus Christ. Très violent et surtout très dur, le film ne ménage pas ses effets. Il faut voir la scène où Keoma se fait crucifier par ses propres frères devant le cadavre de leur père ou encore le dantesque duel final (à quatre) pour saisir l’ampleur de l’œuvre et le lyrisme de sa violence. Dénonciation du racisme et du fascisme, Keoma est également une œuvre politique baignant de bout en bout dans une atmosphère surréelle.

Keoma est une grande tragédie onirique et un incontournable du western spaghetti, à ranger aux cotés de Django et des Sergio Leone. A voir absolument.

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