jeudi 9 août 2007

Alone in the Dark de Uwe Boll

Alone in the Dark est un film de Uwe Boll avec Christian Slater, Tara Reid et Stephen Dorff.



Alone in the Dark est avant tout un jeu vidéo développé par Infogrames (maintenant nommé Atari) et datant de 1992. Un jeu révolutionnaire techniquement, disposant d'une ambiance soignée, de graphismes alors jamais vu et d'une capacité à flanquer la frousse hors du commun. Une merveille inspirée de l'œuvre de Lovecraft où le joueur pouvait s'immerger réellement dans un univers à base de grands anciens et d'abominations indicibles. Mais oubliez tout ça car le film dont je vais vous parler ne reprend du jeu que le titre et le nom du héros et visite régulièrement le bottom 100 de l'IMDB.

Alone in the Dark commence sur une scène effrayante : des policiers lourdement armés courent dans les bois après un orphelin qu'ils veulent protéger d'un savant fou se livrant à des expériences indicibles. Le gamin se réfugie finalement dans un coin et s'endort pour se réveiller 22 ans après dans un avion. Mis en rogne par cet éveil brutal il terrorise alors un mioche assis à coté de lui en lui révélant qu'il y a bien des monstres sous les lit et que sa maman lui ment en lui disant de ne pas s'en faire. Ca lui apprendra ! Il descend de l'avion, montes à bord d'un taxi, explique au chauffeur qu'il n'est pas un simple détective privé (c'est trop simple d'être fidèle au jeu) mais un spécialiste du paranormal, carrément, et enclenche dans la foulée une poursuite (vous pouvez semer cette bagnole - avec plaisir). Cinquième minute du métrage et déjà une poursuite en voiture ! Sixième minute : le taxi traverses l'inévitable marché et renverse une échoppe de fruits. Huitième minute : le héros combat avec un type tellement gros qu'on peut lui casser n'importe quoi sur le crâne sans lui faire mal. Même deux balles en pleine poitrine ne l'incommodent pas (mais ça permet de caser un bullet time, on est Uwe Boll ou on ne l'est pas). Heureusement il y a un tapis roulant avec un croc de boucher au bout... Le monde est bien fait.

Hop, on passe à une charmante doctoresse qui passera une nuit avec le héros 30 minutes plus tard. Elle s'occupe de classifier des objets pour un musée qui fait une exposition sur une civilisation extrêmement avancée qui aurait disparue mystérieusement en ne laissant que des tas de puzzles répartis à travers le monde. Elle est l'assistante d'un professeur barbu qu'on sait être le méchant puisqu'on le voyait dans le prégénérique convainquant une none de lui filler de enfants pour ses expériences. Il est d'autant plus facile à reconnaître qu'il n'a absolument pas changé en 22 ans (le port de la barbe conserve)...

Le héros viens voir la belle archéologue à son labo et lui montre sa dernière trouvaille : un anneau avec des inscriptions dessus (c'est étrange non ?). Mais ils n'ont pas vraiment le temps de discuter car le musée se retrouve plongé dans l'obscurité (ah, quand même). C'est l'occasion de plagier honteusement The Relic et de caser le traditionnel cliché du garde trop gras qui fait sa ronde routinière avec une lampe de poche et qui se fait trucider par une horreur en image de synthèse digne d'un infographiste ivre travaillant sur Amiga avec un renderer des années 80. Mais les clichés ne s'arrêtent pas là car intervient alors la sous-division secrète du FBI chargé d'enquêter sur le paranormal et dont le chef se dispute avec le héros (qui est amnésique et souffre de migraines en cas d'événements paranormaux). Même que les fédéraux surarmés arrivent pile au bon moment en descendant en rappel d'un hélicoptère et en brisant une grande verrière. Le héros dis alors à son ex-patron-avec-lequel-il-se-dispute-mais-qui-est-sympa-au-fond qu'il veut savoir ce que cette bête faisait là. En fait il ne le saura jamais. Et le spectateur non plus. A partir de là des créatures étranges attaquent sans logique et tout le temps.

Il est impossible de tout résumer. Le film oscille entre un sous AVP, un sous Indiana Jones, un sous Relic et un sous X-files. Les SFX sont honorables (sauf les monstres) mais tombent n'importe où. Par exemple le héros vient de passer une nuit avec la doctoresse et se fait attaquer au petit matin par des sous-aliens et des hommes zombifiés (parce qu'ils ont avalé un scolopendre, pompages de The Hidden). Hop une baston se déclenche ! Mais voilà que débarquent au milieu de la fête des tas de soldats (on ne les voit pas se mettre en position, ils tirent de partout tout d'un coup). Du coup ça bourrine encore plus dur avec de la musique encore plus agressive.

Alone in the Dark est un machin raté, inclassable et hilarant, digne de la réputation illustre de Uwe Boll.

Aucun commentaire: