Prix Première du Fantastic'Arts 2003 attribué par un jury présidé par William Friedkin, May marque le début de la carrière d’un réalisateur très prometteur (on va oublier le premier film de Lucky McKee, un direct to vidéo nommé All Cheerleaders Die, cependant moins bête que son titre). Métrage novateur et dérangeant, volant des éléments à Frankenstein et à Carrie pour les intégrer dans une réflexion sur la solitude et la marginalité, May est à la fois un film intimiste et dramatique et une vrai œuvre d’horreur.
May est une jeune vétérinaire timide, complexée et asociale. Considérée par ses collègues comme bizarre elle n’a pas d’amie et encore moins d’amant. Elle passe donc beaucoup de temps à bavarder avec une poupée qu’elle possède depuis son enfance. Un jour cependant elle rencontre un jeune homme et ils se donnent rendez-vous. Seulement quand ce dernier va prendre peur devant la personnalité étrange de May il va refuser de la revoir... May sombre alors dans la folie et décide de se constituer un petit-ami parfait.
Avec une ambiance exceptionnelle et une psychologie profonde de son héroïne, May se positionne en O.V.N.I, ne pouvant être réellement rapproché d’aucun autre film. Innovant dans sa construction et sa focalisation May réussit le tour de force de faire passer au second plan tout ce qui n’est pas May (l’histoire, le jeune homme, les poupées). Angela Bettis est exceptionnelle dans son rôle de May Dove Canady et arrive à lui donner une telle profondeur que quand le film glisse dans la folie on est entièrement avec elle, cloué à son siège.
Ce bijou de Lucky McKee est avant tout un drame humain et une plongée déstabilisante dans l'esprit mais c’est également un monument d’épouvante (il suffit de voir la terrible scène d’auto énucléation pour s’en convaincre). May est une réussite de tout les points de vue !
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