mardi 24 février 2009

The Punisher de Mark Goldblatt

The Punisher est un film d'action américain réalisé par Mark Goldblatt sur un scénario de Boaz Yakin et sorti en 1989. Il est interprété par Dolph Lundgren, Louis Gossett Jr, Jeroen Krabbé, Kim Miyori, Bryan Marshall et Nancy Everhard



Faites abstraction du générique typique des années 80 avec son kaléidoscope hideux. The Punisher version 1989 est la seule véritable oeuvre à rendre hommage au plus psychopathe des super-héros (ou des super-vilains, c'est vous qui voyez). Pas d'introduction larmoyante du personnage comme dans la pathétique version de Thomas Jane. Ici, dès l'ouverture, le punisher est le punisher, a savoir un clone musclé du vengeur incarné par Charles Bronson dans Un justicier dans la ville de Michael Winner. Il a déjà commis 125 meurtres avant que le film ne commence, et il ne s'est pas écoule 5 minutes que ce joli total est passé à 129.

Dolph Lundgren se débrouille bien en assassin sociopathe et, même si le script lui ménage quelques faiblesses apocryphes, son étant d'esprit est vraiment celui du héros de comics : un tueur de sang froid qui élimine sans sourciller des dizaines de mafieux et de yakuza, sans même épargner ceux qui sont à sa merci.

Le film est un bel exemple des productions bourrées de testostérone que faisaient les américain il y a deux décennies. Comme dans Commando de Mark L. Lester, les explosions se multiplient inutilement et les cadavres se comptent par douzaines pendant que les balles fusent dans tout les sens, généralement en traversant sans dommages les personnages importants. Le final est d'ailleurs un beau carnage, avec une scène hallucinante ou notre héros ouvre le feu sur une bande de japonais occupés à pratiquer le kendo.

Tout au long de l'aventure Frank Castle est un vrai monstre. Il n'y a pas de tentative maladroite pour le rendre humain et, même s'il cède à un moment au chantage, il ne s'éloigne jamais de la voie qu'il s'est tracé : punir.

Alors la photographie est parfois trop bariolée et le montage est un peu bancal, mais il est facile de fermer les yeux sur ces défauts. Redécouvrez donc sans hésiter ce sympathique film de Mark Goldblatt.

mardi 17 février 2009

Game Box 1.0 de David et Scott Hillenbrand

Game Box 1.0 est un film américain de David et Scott Hillenbrand sorti en 2004. Il est interprété par Nate Richert, Danielle Fishel, Patrick Kilpatrick, Patrick Cavanaugh et Robert Tena.



Nash, un beta-testeur professionnel, geek à ses heures perdues, reçoit par la poste une console, la Game Box 1.0. Cette dernière se connecte directement au cerveau à l'aide d'un casque inspiré de celui de Brainstorm de Douglas Trumbull (avec Christopher Walken, sorti en 1983, un film qui cagne à être connu).

Les cinéphiles le plus déviant, ou les bienheureux ayant eut la chance de voir Cinéastes à tout prix, se souviennent de ce film de Jean-Jacques Rousseau (le cinéaste, pas d'écrivain) qui commence par « Vingt ans plus tard ». Gamebox 1.0 commence pour sa part par « Une semaine plus tôt ». Pour corser le tout, le message est doublé avec un ton hyper sérieux et fataliste - l'intonation qu'on emploie pour dire « Dans un monde en proie au chaos » ou « En 30320 la troisième guerre mondiale à réduit la terre en cendre », vous voyez de quoi je parles ? La même voix double d'ailleurs avec la même expression tout les messages informatifs, du genre « Los Angeles » ou « le matin ».

Avec un fond copié sur Les Griffes de la nuit (quand ils cauchemardent, les joueurs meurent dans la vraie vie, avec les même blessures internes que celles infligées dans leurs rêves), une thématique pompée sur Stay Alive de William Brent Bell (où un survival horror s'avère être fatal), et des références à GTA, Vidéodrome et eXistenZ, Game Box 1.0 fait feu de tout bois. On y trouve aussi une bonne dose de 2001: A Space Odyssey (la voix de l'ordinateur, et sa façon calme d'annoncer les pires crasses avec détachement), de Virtuosity et de Tron (que des bonnes choses, donc).

La soupe prend plutôt bien. Les effets spéciaux sont bizarres mais fonctionnels... Là où un film comme Passé virtuel misait sur une réalité virtuelle photo réaliste et indistinguable de notre monde, Game Box 1.0 donne vraiment l'impression de regarder un jeu (pas un titre moderne, plutôt un de ces machins maladroit à là Under A killing Moon ou Lands of Lore 3, avec des séquences en vidéo incrustées dans des décors numériques).

Le scénario, sans être exceptionnel, est cohérente. On est cependant loin d'une réflexion sur le jeu vidéo du niveau de Otogiriso (Ten Shimoyama) ou de Avalon (Mamoru Oshii) et l'ensemble s'adresse à un publique qui n'est pas forcément accro à la X-box ou aux FPS.

Ah, et pour ceux qui voudraient savoir, le soit-disant clone de Tomb Raider que teste le héros est en fait Riddle of the Sphinx: An Egyptian Adventure (pour Halo vous l'avez tous reconnu, donc je ne vais pas vous faire l'affront de le citer).

B.T.K. de Michael Feifer

B.T.K. est un film américain réalisé par Michael Feifer en 2008. Il est interprété par Kane Hodder, Amy Lyndon, Daniel Bonjour, John Burke, Jeff Coatney, Caia Coley et Wesley Stiller.



Dennis Rader, alias B.T.K. (Bind them, Torture them, Kill them) est le tueur en série devenu célèbre pour s'être fait attraper comme un bleu parce qu'il ne savait pas que les fichiers Word contenaient des métadonnées sur leur auteur, faisant ainsi de Microsoft un précieux allié de la justice et du "clic droit -> propriétés" un acte d'enquête criminelle.

Coupable d'une dizaine de meurtres perpétrés entre 1974 et 1991, et arrêté en 2005, Dennis Rader a déjà engendré plusieurs films. D'abord, l'année même de son interpellation, l'excellent téléfilm de Stephen T. Kay, The Hunt for the BTK Killer, très réaliste et documenté, ensuite B.T.K. Killer de Ulli Lommel (qui se traine une réputation lamentable) et enfin, en 2008, B.T.K. (comme quoi les titres vont en se simplifiant) de Michael Feifer. C'est ce troisième film qui nous intéresse aujourd'hui.

Michael Feifer décide de faire une fiction "vaguement inspirée de faits qui auraient pu arriver vraiment à la rigueur". Exit donc l'aspect quasi documentaire de l'œuvre de Stephen T. Kay. Avec une affiche inspirée de La colline à des yeux 2, B.T.K. nous expose ses meurtres avec moult effets bien gore, même si on reste à 100 kilomètres de la saga Saw ou de Hostel, et les détails de l'enquête sont laissés au second plan.

L'ambiance qui se dégage de l'ensemble est étrange, alternant entre les scènes ultra-violentes des meurtres, présentes pour d'évidentes raisons commerciales, et la vie paisible, monotone et ennuyeuse de Dennis. Nous découvrons donc d'un côté sa joyeuse famille (une femme et deux filles), ses problèmes d'abus d'autorité avec les chiens errants (véridique), son sens tout personnel de l'ordre et de la justice, et de l'autre son goût pour les armes à feu et les gros couteaux de boucher. Curieuse soupe...

La photographie est celle d'un DTV milieux de gamme (normal, c'en est un), mais, derrière la caméra, Michael Feifer n'est pas un débutant. C'est qu'entre Bundy: An American Icon, Ed Gein: The Butcher of Plainfield et Chicago Massacre: Richard Speck notre bonhomme a pris l'habitude de faire des séries B à partir de véritables tueurs en série. Dommage qu'il se soit finalement enferré dans une telle routine.

samedi 14 février 2009

Quarantine de John Erick Dowdle

Quarantine est un film américain de John Erick Dowdle. Il est interprété par Jennifer Carpenter, Steve Harris, Jay Hernandez, Johnathon Schaech, Columbus Short et Andrew Fiscella.



[REC] de Jaume Balaguero et Paco Plaza, sorti l'année dernière, est une petite pépite de cinéma de pétoche. Non pas que ce soit une oeuvre innovante, depuis Cannibal Holocaust l'idée de la bobine (ou de la K7, ou de la carte microSD) retrouvée après un film d'horreur est très à la mode, mais parce que c'était le premier long-métrage cinématographique à retransmettre une impression de survival horror, ces jeux où la peur prend le pas sur l'envie de tout flinguer. En d'autres termes, [REC] c'était une sorte d'Alone in the Dark ou de Resident Evil au cinéma (vous me direz que ces deux jeux existe déjà sur le grand écran, mais c'est faux, ce ne sont que des machins innommables et malheureusement homonymes).

Les américains, de leur côté, sont très doués pour reprendre les grands succès internationaux et les adapter à leur sauce. Après une période de pillage du patrimoine cinématographique Japonais (The Ring, Dark Water, The Grudge, Pulse, One Missed Call), où le meilleur cohabitait avec le pire, les voilà qui s'en prennent au cinéma hispanique. Qu'attendre d'autre d'une nation ou l'alphabétisation n'est pas assez bonne pour que la lecture des sous-titre puisse se faire de manière inconsciente et où tout ce qui n'est pas estampillé comme national est vu comme étant invendable ?

Quarantine est donc un remake américain de [REC]. Le scénario est le même : une reporter TV et son caméraman suivant une équipe de pompiers la nuit se retrouvent bloqués dans un immeuble où une sorte de rage à la 28 jours plus tard sévit, se propageant par morsure. Tout les accès sont bloqués et les ordres, donnés par des forces invisibles et avares en renseignements, sont de ne pas bouger.

Étant un peu élitiste j'ai toujours tendance à défendre bec et ongles les originaux par rapport à leur relectures hollywoodienne, mais là il faut bien reconnaître que la photocopieuse est bien réglée. Quarantine est très proche de son aîné et le seuls points qui diffèrent (un peu d'humour en plus pendant le premier quart-d'heure et un pompier plus héroïque, 11 septembre oblige), ne sont que des détails n'ayant pas d'influence sur le réel contenu du film : une succession de scènes chocs destinées à faire sursauter le spectateur, capturée en vue subjective par un des protagonistes du drame.

Alors Quarantine mérite-il le détour ? Soit vous n'avez pas vu [REC] et vous le regrettez : c'est l'occasion rêvée. Soit vous l'avez vu et vous voulez le revoir, et c'est encore l'occasion idéale. En revanche, si vous avez détesté [REC], vous n'avez aucune chance d'aimer Quarantine (sauf si vous êtes américain).

Behind the Mask: The Rise of Leslie Vernon de Scott Glosserman

Behind the Mask: The Rise of Leslie Vernon est un film américain réalisé par Scott Glosserman. Sorti en 2006, il est interprété par Nathan Baesel, Angela Goethals, Robert Englund, Scott Wilson, Zelda Rubinstein et Bridgett Newton.



De l'extérieur, Behind the Mask est un slasher. Mais en fait c'est un slasher vu de l'intérieur, donc ce n'en est plus vraiment un. Une équipe de reporters suit Leslie Vernon, un futur égal de Jason Voorhees et Michael Myers. Perfectionniste, méticuleux, obsédé par la préparation, très calé en anatomie (sa bibliothèque comporte un grand nombre d'ouvrage, dont Grey's Anatomie) et connaissant tout les trucs des prestidigitateurs et des cascadeurs, ce jeune homme nous explique comment fonctionne un découpeur d'adolescent à la machette.

Quand on voir un slasher, tout ce qu'on remarque c'est un tueur omniprésent, indestructible, imposant et implacable qui trucide tout les adolescents dégénérés qui passent à sa portée, ne laissant généralement survivre qu'une pauvre fille innocente. Mais dans Behind the Mask on apprend que pour arriver à ce résultat il ne faut rien laisser au hasard.

Il faut trouver une bonne bande d'adolescent pleins d'hormones, de pétards et de bières, avec au milieu de tout ça une "survivante", c'est-à-dire une jeune fille innocente qui éliminera le tueur lors du dernier acte et qui pourra raconter ce qu'elle à vécu, semant ainsi les graines de la légende. Il faut ensuite impliquer progressivement la survivante dans l'histoire : faire une première apparition face à elle (dans une ruelle sombre, avec un événement préparé à l'avance pour détourner son attention, ici une porte claquant au dernier moment donnant la garantie qu'elle tournera un instant la tête, instant mis à profit pour disparaître dans l'obscurité, la laissant dans le doute). Ensuite l'orienter lors de son enquête sur le lieux maudit où elle se rendra, et s'assurer qu'elle fasse de tout ce cirque une affaire personnelle (ici en créant un lien de parenté virtuel entre elle et le tueur, merci Halloween).

Un bon slasher c'est un spectacle intégrale et sa préparation est longue : séances de gymnastique (un tueur doit être capable de courir très vite quand ses victimes ne le regardent pas, toujours avoir l'air de prendre son temps et ne jamais être essoufflé), étude avancée des veines et des artères (il faut que le sang gicle et que les victimes meurent toutes en un coup, vous imaginez Jason s'y reprenant à 3 fois pour décapiter une baigneuse de minuit ?), préparation du terrain (les fenêtres du rez-de-chaussée sont toutes bloquées, l'électricité est contrôlé par un commutateur radiocommandé qui permet de faire sauter les plombs au bon moment, et ainsi d'envoyer un imbécile à la cave), mise en place des pièges (pour empêcher toute évasion depuis l'étage les branches des arbres avoisinant ont étés soit élaguées soit partiellement sciées pour se casser à la première surcharge), apprentissage de la mécanique (il faut pouvoir saboter leur voitures entre deux meurtres, le timing est très serré), travail du look (une arme fétiche, ici la serpette, un bon maquillage blafard sous le masque, pour avoir l'air d'une sorte de mort-vivant, et surtout une crème facilitant la vasoconstriction et la coagulation semblable à celle utilisée par les boxeurs, car quel que soit les coups qu'il se prend un tueur ne doit jamais saigner), et choix des victimes.

Behind the Mask est un film qui paraîtra creux à ceux n'ayant jamais vu de slasher, ou ne connaissant que superficiellement le genre, mais pour les fans en ayant visionné une centaine c'est l'œuvre ultime. Le making-of de tout ces carnages. L'explication rationnelle au retour systématique du tueur masqué qui s'était pris un coup de fourche dans la poitrine. L'envers du décors !

Si vous connaissez Drive Thru, Camp Blood, Bloody Murder, Sleepaway Camp, Vendredi 13, Scream, Halloween et Black Christmas, Behind the Mask répondra à toutes vos question, mettra en évidence tous les clichés et vous fera jubiler.

lundi 9 février 2009

Sl8n8 de Frank van Geloven et Edwin Visser

Sl8n8 (ou Slaughter Night) est un film d'horreur belgo-néerlandais réalisé par Frank van Geloven et Edwin Visser en 2006. Il est interprété par Victoria Koblenko, Kurt Rogiers, Jop Joris, Linda van der Steen, Steve Hooi et Carolina Dijkhuizen.



Sl8n8 n'est pas la formule chimique brute d'un quelconque composée transformant les innocents citoyens en zombi (dommage). C'est un jeu de mots en néerlandais (ça se prononce Slachtnacht, ce qui se traduirait par la nuit du massacre).

Après une ouverture mal montée nous présentant Andries Martiens, un méchant sorcier massacrant des enfant pour un rituel vaudou, nous passons au présent, avec une belle bande d'adolescents sous ecstasy. Les 10 premières minutes de Sl8n8 lorgnent d'ailleurs résolument du côté du film de fantôme. Notre héroïne se dispute avec son père au sujet d'un voyage qu'elle veut faire (vous savez, le coup "je veux voir le monde et partir en laissant tomber mes études, parce que c'est ça qui est cool"). Comme le papa conduit, il perd sa concentration... un accident est si vite arrivé. A partir de là la donzelle voit de trucs bizarres (comprenez qu'elle sursaute tout le temps quand quelque chose entre dans le champ de la caméra, ce qui est normal puisque cette entrée dans le champ est systématiquement accompagnée d'un grand bruit destiné à faire peur au spectateur). Finalement, pour se changer les idée, elle part chercher les affaire de son papounet, qui était un écrivain et dont le dernier livre parlait de Andries Martiens. Au passage elle emmène toutes ses copies décérébrés avec elle et fait une petite visite à la mine abandonnée où le type est mort.

Ne vous fiez pas aux apparence, ce qui commence comme un simple exercice de style sur les fantôme (avec la TV qui s'allume toute seul, les fenêtres qui s'ouvrent brutalement, poussées par le vent et les papiers qui volent dans tout les sens) est en réalité un clone maladroit d'Evil Dead saupoudré de The Descent et de The Cave. L'esprit de Martiens peut prendre possession des corps de son choix et en faire des créatures surexcitées et assoiffées de sang. Il ne s'en prive d'ailleurs pas et décapite tout ce qui bouge.

Nos "victimes" sont pour leur part dignes d'une production hollywoodienne. Bloqués par une panne d'ascenseur au fond d'une mine abandonnée et sois-distante hantée, ils décident de passer le temps, en attendant que les secours arrivent, en se shootant avec je ne sais quels comprimé... Du coup après ça nous donne le droit à des scènes du genre "séparons nous en deux groupes de un" ou "Je suis enfin sorti... que-faire ? Je ré-entre pour filer un coup de pouce aux autres !"

La photographie est moche (tradition germanique), mais l'obscurité le cache, et les effets spéciaux sont acceptables. Le rythme est bon, et l'ensemble est regardable. Ah, un dernier détail : le caméraman devait faire des cocktails dans une vie antérieur (ou alors il est atteint d'une forme précoce de Parkinson).

No Man's Land: The Rise of Reeker de Dave Payne

No Man's Land: The Rise of Reeker, ou Reeker 2, même si c'est certainement une préquelle, est un film d'horreur américain réalisé par Dave Payne (monsieur "Alien Terminator", un des plus gros navets de l'histoire du cinéma qui arrive en plus à souiller deux chef d'oeuvres à la fois avec son titre). Il est interprété par Michael Robert Brandon, Michael Muhney, Lew Temple, David Stanbra, Lyne Odums, Lawrence Thomas et Robert Pine.



The Rise of Reeker s'ouvre sur un meurtre non pas perpétré par la créature surnaturelle adepte des perceuses que nous connaissons tous, mais par un simple tueur en série. Car apparemment la mort sélectionne ses assistants dans le mondes des psychopathes. Évidemment, il se fait capturer, passe sur la chaise électrique et revient pour remettre le couvert !

Reeker était regardable. Hésitant entre le slasher et le survival il reposait essentiellement sur de solides effets graphiques et des mises-à-morts très gores. Son point faible c'était cette volonté maladroite d'insérer à tout prix un twist fantastique new-age. Éculé, prévisible, incohérent et "trop facile", ce dernier gâchait un peu la sauce et pillait Hellraiser: Hellseeker et Hellworld. L'avantage d'une suite, se dit-on, c'est que le twist étant déja éventé on va pouvoir ce concentrer sur le véritable cœur du problème : l'éradication systématique d'une bande d'américains dépassés (avec, si possible, quelques filles qui crient dès qu'elle se cassent un ongle, et des adolescent qui boivent de la bière quand ils doivent monter la garde parce que 3/4 de leurs amis se sont fait éventrer devant leurs yeux).

Grosse surprise : les personnages sont tous compétents. Nous avons trois petites frappes sortant d'un casse (donc armés), deux flic (dont le vieux, un peu gras, qui va crever à 24 heures de sa retraite), un indien mystique qui sait ce qui se passe et deux femmes plutôt débrouillardes. Bon, tout n'est pas roses et nos héros ne pensent jamais à utiliser leurs armes sur "la chose", mais ça on a l'habitude (c'est le syndrome "on va faire exploser la cuve de gaz en utilisant la chasse des chiottes comme détonateur alors que nous avons en tout 5 armes de poing, plus je ne sais combien de couteaux").

Dave Payne exploite l'environnement désertique, s'inspirant certainement de La Colline a des yeux. Les effets spéciaux sont soignés et le ton reste proche de celui employé dans Reeker. Donc, si vous aimez le genre, The Rise of Reeker est un bon investissement.

samedi 7 février 2009

My Name Is Bruce de Bruce Campbell

My Name Is Bruce est un film américain réalisé par Bruce Campbell en 2007. Il est interprété par le grand Bruce lui même, accompagné de Grace Thorsen, Taylor Sharpe, Ted Raimi et Ben L. McCain.



Bruce Campbell, bien connu des fans de cinéma d'horreur pour son personnage de Ash, s'est essayé plusieurs fois à la réalisation. D'abord avec quelques épisodes de la série Xéna, puis, en 2005, avec Man with the Screaming Brain, une honnête série B. Son dernier film, My Name Is Bruce, a la particularité de le mettre lui-même en vedette dans son propre rôle.

Bruce Campbell est un acteur dépressif, divorcé, antipathique, égoïste, orgueilleux et colérique. Incapable de gérer sa carrière il vogue de navet en navet, noyant ses soirées dans l'alcool et insultant ses rares fans. Un jour un jeune homme frappe à sa porte et lui demande de l'aide : son village est attaqué par une créature infernale et Bruce Campbell est son dernier espoir (ben oui, c'est le héros de la trilogie Evil Dead, il peut régler ce genre de problème). Bruce l'envoi promener mais se fait rapidement assommer et enlever par l'adolescent qui le traine jusque sur les lieux de l'action... Cette fois ça ne sera pas un navet destiné au marché du DTV mais une vrai aventure.

Comme 2000 Maniacs (une autre référence horrifique), le film est interrompu régulièrement par des petits morceaux musicaux country joués par deux redneck et faisant le point sur l'intrigue. L'ensemble est volontairement décalé, jouant avec les codes du genre (pas toujours adroitement, d'ailleurs) et brisant plusieurs fois le quatrième mur (notamment dans sa conclusion).

My Name Is Bruce c'est un bonne dose d'humour, un sens de l'auto-dérision certain et quelques scènes bien pensées (comme le peintre qui corrige le panneau d'accueil de la ville, panneau où est inscrit la population totale, population sans cesse révisée à la baisse). Il faut voir tout le petit village de Gold Lick accueillir Bruce comme le héros sauveur... quand ce dernier est en fait un couard de première catégorie.

Les références sont nombreuses : tout les films de Bruce, bien sur, en commençant par The Evil Dead, Maniac Cop, Assault on Dome 4 et Alien Apocalypse, mais aussi d'autres oeuvres comme Délivrance, Congo et Candyman. Malheureusement la psychologie es personnages et taillées à la truelle (revirements incongrus et sans transitions ou clichés éculés). Un avis mitigé, donc, pour un OVNI cinématographique qui reste quand même indispensable aux cinéphiles déviants.

"Oh mon dieu ! C'est un fan... A l'aide ! A l'aide !"

Versus de Ryûhei Kitamura

Versus est un film japonais réalisé par Ryûhei Kitamura. Il est interprété par Tak Sakaguchi (comme toujours), Hideo Sakaki, Chieko Misaka, Kenji Matsuda et Yuichiro Arai.



Depuis des années je suis un fan inconditionnel de Versus. J'ai même regardé Alien Versus Predator parce qu'il y avait versus dans le titre (et aussi parce qu'il y avait Alien et Predator dans ce même titre). Dans son genre, c'est un bijoux. Mais quel est son genre ?

Versus est un film quasi-amateur. Tourné sans budget par une bande de fous utilisant chaque bout de ficelle passant à leur portée pour faire des effets spéciaux ambitieux, il veut être le film de sabre, de zombi et de gunfight absolu. Dans une forêt où les morts reviennent systématiquement à la vie une bande de yakuzas poursuivant un prisonnier vont affronter pendant deux heures, sans interruption, toutes sortes d'adversaires.

Imaginez la scène d'ouverture ultime : un écran noir après un narratif fantastiquo-paranormal à base de 666 portes vers l'au-delà. Et puis l'écran noir se fend : il s'agissait en fait d'un plan serré sur un guerrier qui vient d'être tranché en deux verticalement. Parfaitement symétriques, les deux moitiés s'effondrent, libérant la caméra et laissant le spectateur découvrir une sorte de samurai énervé occupé à trancher du zombi par succession de mouvements rapides et de prises de poses dans la plus pure tradition du chanbara. Ça démarre fort !

Versus n'est pas une succession de combats vaguement reliées par un scénario. C'est une unique immense scène d'action. Une scène d'action qui dure du plan d'ouverture médiéval au final post-apocalyptique, seulement interrompue quelques minutes pour présenter les personnages (peu nombreux) et les enjeux (presque inexistants).

La presse a beaucoup comparé Versus à Matrix, qualifiant le film de Ryûhei Kitamura de délire pour fanboy sans scénario et reprenant l'iconographie des frères Wachowski pour en faire une purée de cinéma bis. C'est faux ! Cela fait des décennies que le japon produit des monuments à la Versus, basés entièrement sur une succession de coiffures improbables, de prises de pose et de héros misant tout sur leur classe. Versus tire certes une partie de ses codes de Matrix, mais pour l'essentiel pioche dans les entrailles du cinéma de genre nippon.

Si Izo est votre film de chevet, que vous aimez le cinéma de fou dangereux et que les zombis nippons sont pour vous ce que les poney roses sont pour les petites filles, foncez voir ce machin. Vous ne le regretterez pas ! Pour les autres, c'est une expérience unique qui changera votre référentiel (peut-être en redéfinissant la "nullité") et ne devrait pas vous laisser indifférent.