Faites abstraction du générique typique des années 80 avec son kaléidoscope hideux. The Punisher version 1989 est la seule véritable oeuvre à rendre hommage au plus psychopathe des super-héros (ou des super-vilains, c'est vous qui voyez). Pas d'introduction larmoyante du personnage comme dans la pathétique version de Thomas Jane. Ici, dès l'ouverture, le punisher est le punisher, a savoir un clone musclé du vengeur incarné par Charles Bronson dans Un justicier dans la ville de Michael Winner. Il a déjà commis 125 meurtres avant que le film ne commence, et il ne s'est pas écoule 5 minutes que ce joli total est passé à 129.
Dolph Lundgren se débrouille bien en assassin sociopathe et, même si le script lui ménage quelques faiblesses apocryphes, son étant d'esprit est vraiment celui du héros de comics : un tueur de sang froid qui élimine sans sourciller des dizaines de mafieux et de yakuza, sans même épargner ceux qui sont à sa merci.
Le film est un bel exemple des productions bourrées de testostérone que faisaient les américain il y a deux décennies. Comme dans Commando de Mark L. Lester, les explosions se multiplient inutilement et les cadavres se comptent par douzaines pendant que les balles fusent dans tout les sens, généralement en traversant sans dommages les personnages importants. Le final est d'ailleurs un beau carnage, avec une scène hallucinante ou notre héros ouvre le feu sur une bande de japonais occupés à pratiquer le kendo.
Tout au long de l'aventure Frank Castle est un vrai monstre. Il n'y a pas de tentative maladroite pour le rendre humain et, même s'il cède à un moment au chantage, il ne s'éloigne jamais de la voie qu'il s'est tracé : punir.
Alors la photographie est parfois trop bariolée et le montage est un peu bancal, mais il est facile de fermer les yeux sur ces défauts. Redécouvrez donc sans hésiter ce sympathique film de Mark Goldblatt.