De l'extérieur, Behind the Mask est un slasher. Mais en fait c'est un slasher vu de l'intérieur, donc ce n'en est plus vraiment un. Une équipe de reporters suit Leslie Vernon, un futur égal de Jason Voorhees et Michael Myers. Perfectionniste, méticuleux, obsédé par la préparation, très calé en anatomie (sa bibliothèque comporte un grand nombre d'ouvrage, dont Grey's Anatomie) et connaissant tout les trucs des prestidigitateurs et des cascadeurs, ce jeune homme nous explique comment fonctionne un découpeur d'adolescent à la machette.
Quand on voir un slasher, tout ce qu'on remarque c'est un tueur omniprésent, indestructible, imposant et implacable qui trucide tout les adolescents dégénérés qui passent à sa portée, ne laissant généralement survivre qu'une pauvre fille innocente. Mais dans Behind the Mask on apprend que pour arriver à ce résultat il ne faut rien laisser au hasard.
Il faut trouver une bonne bande d'adolescent pleins d'hormones, de pétards et de bières, avec au milieu de tout ça une "survivante", c'est-à-dire une jeune fille innocente qui éliminera le tueur lors du dernier acte et qui pourra raconter ce qu'elle à vécu, semant ainsi les graines de la légende. Il faut ensuite impliquer progressivement la survivante dans l'histoire : faire une première apparition face à elle (dans une ruelle sombre, avec un événement préparé à l'avance pour détourner son attention, ici une porte claquant au dernier moment donnant la garantie qu'elle tournera un instant la tête, instant mis à profit pour disparaître dans l'obscurité, la laissant dans le doute). Ensuite l'orienter lors de son enquête sur le lieux maudit où elle se rendra, et s'assurer qu'elle fasse de tout ce cirque une affaire personnelle (ici en créant un lien de parenté virtuel entre elle et le tueur, merci Halloween).
Un bon slasher c'est un spectacle intégrale et sa préparation est longue : séances de gymnastique (un tueur doit être capable de courir très vite quand ses victimes ne le regardent pas, toujours avoir l'air de prendre son temps et ne jamais être essoufflé), étude avancée des veines et des artères (il faut que le sang gicle et que les victimes meurent toutes en un coup, vous imaginez Jason s'y reprenant à 3 fois pour décapiter une baigneuse de minuit ?), préparation du terrain (les fenêtres du rez-de-chaussée sont toutes bloquées, l'électricité est contrôlé par un commutateur radiocommandé qui permet de faire sauter les plombs au bon moment, et ainsi d'envoyer un imbécile à la cave), mise en place des pièges (pour empêcher toute évasion depuis l'étage les branches des arbres avoisinant ont étés soit élaguées soit partiellement sciées pour se casser à la première surcharge), apprentissage de la mécanique (il faut pouvoir saboter leur voitures entre deux meurtres, le timing est très serré), travail du look (une arme fétiche, ici la serpette, un bon maquillage blafard sous le masque, pour avoir l'air d'une sorte de mort-vivant, et surtout une crème facilitant la vasoconstriction et la coagulation semblable à celle utilisée par les boxeurs, car quel que soit les coups qu'il se prend un tueur ne doit jamais saigner), et choix des victimes.
Behind the Mask est un film qui paraîtra creux à ceux n'ayant jamais vu de slasher, ou ne connaissant que superficiellement le genre, mais pour les fans en ayant visionné une centaine c'est l'œuvre ultime. Le making-of de tout ces carnages. L'explication rationnelle au retour systématique du tueur masqué qui s'était pris un coup de fourche dans la poitrine. L'envers du décors !
Si vous connaissez Drive Thru, Camp Blood, Bloody Murder, Sleepaway Camp, Vendredi 13, Scream, Halloween et Black Christmas, Behind the Mask répondra à toutes vos question, mettra en évidence tous les clichés et vous fera jubiler.
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