jeudi 10 septembre 2009

Small Town Folk de Peter Stanley-ward

Small Town Folk est un film anglais réalisé par Peter Stanley-ward en 2005. Il est interprété par Chris R. Wright, Dan Palmer, Greg Martin, Hannah Flint et Warwick Davis.



A force de regarder des petites séries B horrifiques et des DTV par centaines on finit forcément par tomber sur des bons morceaux. Non pas que je sois particulièrement difficile... si je n'aimais pas les slashers tournés avec un budget inférieur au prix d'une botte de radis et les yurei eiga filmés au caméscope par une bande d'étudiants en cinéma persuadé que remaker Ring peut se faire en un week-end, alors je ne tiendrais pas ce blog. Mais on n'est jamais à l'abri des bonnes surprises.

Tenez Small Town Folk, par exemple. Ce truc est directement distribué en vidéo chez nous par Emylia. Il est édité au milieu de la collection Sélection Extrême qui contient des étrons du calibre de The Zombie Diaries ou Five across the eyes et pourtant il est très réussi dans son genre.

L'histoire parle d'une petite maison où faut surtout pas aller (dixit un vieux aux dents pourries) entourée d'une forêt où il faut pas partir cueillir des champignons. Évidemment toute une bande de jeunes va s'y rendre pour diverses raisons (parce qu'ils sont perdus où parce qu'ils cherchent un coin tranquille pour se livrer à des activités dont les gentilshommes ne parlent pas). A partir de là leur sort est assez prévisible... la région est en fait peuplée d'autochtones qui feraient passer les 2000 Maniacs de Herschell Gordon Lewis pour des gentils garçons.

Le premier truc qu'on remarque c'est la photographie. Les couleurs sont étranges avec des incrustations volontairement mal intégrées. Du coup les personnages ou certains objets ressortent, un peu comme dans ces vieux jeux d'aventures bourrés de vidéo où se mêlaient allègrement images numériques, matte painting et acteurs incrustés. Personnellement j'apprécie, même si je ne voudrais pas voir ça trop souvent à l'écran. Au moins c'est original et ça rappel The 7th Guest ou Otogiriso. Après ce n'est pas toujours très égal tout au long du film et ça tend parfois vers les gris moche, mais vu les moyens on va dire que c'est réussi.

Ensuite il y a le montage qui tient par moment du trip sous acide, heureusement il est toujours lisible. Les gros plans déformés sur les visages sont légion et donnent un aspect western spaghetti rare dans ce genre de métrage. Les CGI se remarquent mais sont là où il faut quand il faut. Dommage encore une fois que le rythme soit inégal.

Small Town Folk est outrancièrement gore, déjanté et simpliste. On y voit exploser un écureuil et une maison, boire de l'essence et surtout trucider une grande quantité d'adolescents et de bouseux déjantés. Si vous rêvez de tourner un petit survival avec votre caméscope reçu à noël voilà un film à visionner de toute urgence. Il vous montrera précisément comment réussir un film d'horreur quand on n'a pas d'argent, pas de scénario et des acteurs approximatifs.

dimanche 6 septembre 2009

Dead Snow de Tommy Wirkola

Dead Snow (Død snø en VO) est un film norvégien réalisé par Tommy Wirkola en 2009. Il est interprété par Vegar Hoel, Stig Frode Henriksen, Charlotte Frogner, Lasse Valdal, Evy Kasseth Røsten et Jeppe Laursen.



Tommy Wirkola est a commencé sa carrière par une parodie pathétique de Kill Bill (Kill Buljo: The Movie). Mêlant des références lourd-dingues au film de Tarantino, lui-même essentiellement constituées de références, et de l'humour scatologique du plus bas étage, Kill Buljo était absolument consternant. Ses gags oscillaient invariablement entre le déjà-vu ("je suis ton père" et autre gimmick éculés), l'humour dégueulasse pas drôle (avec une obsession pour le viol homosexuel) et le maladroit involontaire (les duels étaient hallucinants d'amateurisme). Pourtant il fut un petit succès et réussit même à s'exporter, donnant à Tommy Wirkola l'occasion de mettre en boîte son second long métrage : Dead Snow.

Des jeunes étudiants en médecine se rendent en montagne. Ils ont de la musique qu'ils peuvent écouter à fond, des filles et de la bière (l'essentiel pour amorcer un film d'horreur, donc). Le première soir, un petit vieux passe et les prévient que le mal rode depuis la tragique confrontation entre les villageois et les soldats nazis qui étaient en garnison dans les environs pendant la seconde guerre mondiale...

Dead Snow est un film de zombi nazi. Mine de rien, le zombi nazi est un genre spécifique mais assez fourni : Shock Waves de Ken Wiederhorn, Le lac des morts vivants de Jean Rollin, L'Abîme des morts vivants de Jesus Franco, mais aussi, des jeux vidéos comme Bloodrayne, Wolfenstein 3D et Return to Castle Wolfenstein. D'ailleurs, dès les années 40, les scénaristes s'étaient intéressés au concept de soldat du 3ème reich rendu immortel par la magie vaudou avec des titres tels que King of Zombies ou Revenge of the Zombies.

Dans le genre le film de Tommy Wirkola est réussi. Les adolescents ne sont pas particulièrement attachants au débuts mais ils se prennent vite en main et, saisissants haches, marteaux et armes à feu, il fond du bon boulot. Loin d'un slasher, Dead Snow offre de belles scènes de carnages où les potentielles victimes font preuve d'un rare esprit de combativité. On est pas au niveau d'Evil Dead mais ça ne les empêche pas de se couper le bras à la tronçonneuse pour éviter d'être contaminés (référence respectueuse mais qui serait bien mieux amenée si, à cet instant du film, le geek cinéphile au t-shirt Braindead était encore en vie).

Les décors sont plutôt jolis (la Norvège en grand angle et en pleine montagne c'est beau), les maquillages bien pensés et le tout va assez vite pour que l'ennui ne pointe jamais son nez.

Alors, en attendant Worst Case Scenario ("ils ont envahi notre pays" et "ils nous ont volé notre coupe du monde") dont le trailer fait le tour du web depuis quelques années, vous pouvez toujours mater Dead Snow et profiter de ses hordes de SS mort-vivants.

jeudi 3 septembre 2009

Zéro de conduite de Jean Vigo

Zéro de conduite : Jeunes diables au collège est un film français réalisé par Jean Vigo en 1933. Il est interprété par Jean Dasté, Robert le Flon, Du Verron, Delphin, Léon Larive, Louis de Gonzague et Raphaël Diligent.



Jean Vigo est le fils de l'anarchiste Eugène Bonaventure de Vigo. Pas étonnant donc que Zéro de conduite fasse l'apologie de la révolution et du bouleversement de l'ordre établi. Mais ne vous attendez pas à un clone français d'Izo ou d'Il était une fois la révolution. Zéro de conduite se déroule entièrement dans un petit collège et narre l'oppression d'enfants par leurs surveillants et la rébellion qui s'en suit.

Tout démarre avec l'arrivée d'un nouveau pion, Huguet, dont la bienveillance va permettre à trois élèves perturbateurs, Caussat, Colin et Briel, toujours punis, d'ourdir un complot. Après avoir joué à imiter Charlie Chaplin et s'être attiré la sympathie des gamins en démontrant sa capacité à dessiner en faisant le poirier, Huguet va couvrir le plan des sauvageons...

Réalisé en 1933 mais interdit de projection pendant douze ans, car jugé "antifrançais", Zéro de conduite n'est sorti qu'à la libération, en 1945. Aujourd'hui, cette surréaliste histoire de collégiens organisant un coup d'état dans leur établissement scolaire semble pourtant délicieusement bénigne dans sa forme, même si le fond prête toujours à réfléchir.

La musique de Maurice Jaubert soutient admirablement bien certaines scènes muettes, même si le film est parlant et l'ensemble, sans atteindre le degrés de surréalisme d'un Luis Buñuel, tient de la pure poésie, tant visuelle que narrative. Alors si vous voulez rester un cinéphile déviant tout en vous cultivant un peu vous savez ce qu'il vous reste à faire... C'est même disponibles gratuitement sur Internet Archive, comme beaucoup d'autres excellents films d'avant 1940.

Trailer Park of Terror de Steven Goldmann

Trailer Park of Terror est un filma américain réalisé par Steven Goldmann en 2008. Il est interprété par Nichole Hiltz, Trace Adkins, Priscilla Barnes, Stefanie Black, Jeanette Brox et Madonna Cacciatore.



Dès l'ouverture deux texans discutent à la TV de Herschell Gordon Lewis (en citant 2000 Maniacs, son meilleur film) et de Massacre à la tronçonneuse. Deux bons exemples à suivre, mais Trailer Park of Terror n'a pas grand chose à voir avec ces références, si ce n'est peut-être l'usage impromptu de la musique qui rappelle le bijou de Lewis. Après tout Steven Goldmann a fait ses armes en filmant Metallica est connu pour Broken Bridges, une histoire mélodramatique de musicien country avec Toby Keith. Il signe d'ailleurs une partie de la bande originale.

Trailer Park of Terror est un film de fantômes, même si ces derniers sont dotés d'un look de zombi et peuvent se rafistoler après une explosion avec un rouleau de ruban adhésif et une agrafeuse. Comme la majorité des films de fantôme, donc, il navigue entre deux lignes narratives. D'un côté il y a le présent, où un groupe de jeunes en difficultés (comprendre drogués, cleptomanes, nymphomanes ou même gothiques) accompagnés d'un pasteur se retrouvent bloqués par un accident de la route dans un ancien parc à caravanes où il font la rencontre d'une bande de revenants particulièrement agressifs. De l'autre nous avons le passé, avec une histoire hyper-sordide de jeune fille abusée trouvant finalement la vengeance dans l'extermination de ses bourreaux.

Les deux facettes du film sont résolument différentes, rapprochant Trailer Park of Terror d'oeuvres plus complexes comme APT ou Bunshinsaba. Ce n'est pas la hantise qui prend aux boyaux et qui flanque la nausée, mais le récit du passé et les horreurs bien réelles ayant aboutit à la malédiction. Pour le présent c'est plus du délire pour adolescent, rythmé, coloré et déjanté. Nous avons ainsi le droit à un massage qui se termine la colonne vertébrale à l'air, à du stock car contre des zombis, à un cadavre maniant la guitare électrique et surtout à une belle brochettes de trépas gores.

Abusant du sexe, de la drogue et du rock 'n' roll, Trailer Park of Terror tient à la fois du délire de potache, du machin bassement racoleur et commercial et de la critique sociale sordide et nihiliste (mais à dose homéopathique). A vous de voir si le cocktail vous tente.

lundi 31 août 2009

APT. de Ahn Byeong-ki

APT. est un film coréen réalisé par Ahn Byeong-ki en 2006. Il est interprété par So-young Ko, Seong-jin Kang, Hie-jin Jang, Ha-seon Park et Yuko Fueki.



La Corée se distingue par une production de films de fantômes de qualité. Entre la saga des Whispering Corridors, Deux soeurs et Into the Mirror il y a de quoi à se régaler. Parmi toutes ces merveilles le travail de Ahn Byeong-ki se démarque. Réalisateur de Bunshinsaba et surtout de Phone il a su en l'espace de deux films prouver son talent et son exceptionnelle capacité à diriger ses acteurs. Il suffit de voir l'interprétation de Seo-woo Eun dans Phone pour s'en convaincre. Il existe à Hollywood des centaines d'acteurs adultes qui jouent infiniment moins biens que cette fillette de cinq ans.

APT. est son dernier film en tant que réalisateur mais aussi qu'auteur. Il s'agit de l'histoire de d'une femme célibataire et consacrant toute sa vie à son travail qui devient témoin d'un suicide dans le métro. A partir de là elle va ouvrir les yeux sur le monde qui l'entoure et faire la connaissance d'une de ses voisines, une jeune fille orpheline et paraplégique suite à l'accident de voiture ayant couté la vie à ses parents. Mais une vague de suicide sévit chez les connaissances de cette pauvre victime de la route.

Comme dans Whispering Corridors et Bunshinsaba, ce n'est pas tant l'histoire du fantôme présent qui intéresse le réalisateur que les événements sordides ayant mené à son apparition. En l'espace de quelques scènes qui rappellent les flash-backs d'Audition, Ahn Byeong-ki transformes les victimes en bourreaux et supprime toute sympathie à leur égard en même temps qu'il tisse une trame d'horreur sociale bien plus forte que n'importe quel yurei eiga.

L'héroïne, cantonnée à l'immeuble d'en face et regardant le microcosme de l'handicapée à travers ses jumelles devient une spectatrice impuissante, remarquable référence à Fenêtre sur cour. Ironie suprême, les rôles du paralysé, de l'assassin de la victime et de l'observateur sont remarquablement redistribués par rapport au film d'Alfred Hitchcock.

La réalisation est impeccable : chaque cadre est tracé au cordeau, chaque éclairage est soigneusement dosé, chaque plan est parfaitement mesuré. C'est presque trop parfait, avec des effets prévisibles mais efficace et une esthétique glaçante... Le casting est sans faute, et les décors peu variés renforcent l'impression de claustrophobie. Quand le générique finale arrive quel soulagement : il est enfin temps de quitter cette immeuble et son tragique passé.

APT. est un des meilleurs films de Ahn Byeong-ki. Il est donc incontournable pour les fans de fantômes asiatiques.

dimanche 30 août 2009

Slashers de Maurice Devereaux

Slashers est un film canadien réalisé par Maurice Devereaux en 2001. Il est interprété par Sarah Joslyn Crowder, Tony Curtis Blondell, Sofia Demedeiros et Kieran Keller.



Slashers c'est le titre d'une émission de TV japonaise où des candidats risquent leur vie en échappent pendant une durée donnée à des tueurs. Six candidats : 6 millions de dollars à répartir entre les survivants. S'il n'y a aucun survivant les 6 millions de dollars vont s'ajouter à la cagnotte de l'émission suivante. Et pour la première fois les six candidats sont américains !

L'ouverture du film nous présente l'émission, les candidats et les règles (ou plutôt l'absence de règle) dans un délire flashy et kitsch caractéristique des émissions de jeux japonaises. Mais, malgré ses références et son esprit, Slashers n'est pas un film japonais mais un direct to video canadien.

En dépit de son nom, Slashers n'est pas un slasher. C'est plutôt un survival (comme La colline a des yeux ou Détour mortel) avec des éléments de Battle Royale et de Running Man. Les candidats sont certes un peu caricaturaux mais ils sont pour la plus part dotés d'un système nerveux central et réagissent avec raison, tenant compte de leur connaissance de l'émission, des attentes du publique et des avis de leurs pairs. Bien entendu, comme dans Cube ou dans House of 9, l'essentiel des échanges sont liés à des conflits internes, mais au final on s'attache à la plus part d'entre eux.

L'intrigue basique au départ, se révèle être suffisante, avec quelques petits rebondissements biens trouvés, et ne pèche que par son final ridicule avec une happy end relative bricolée de partout qui laisse une impression d'arnaque. Si le film était japonais jamais une telle rustine n'aurait été employée... mais, en dehors de l'Asie, il semblerait que la fin d'une histoire soit rarement choisie en fonction de son impact ou de sa logique mais plutôt de sa capacité à ne pas choquer le pauvre petit spectateur décérébré qui va voir un film d'horreur mais qui ne veut surtout surtout pas être horrifié. Sinon il est fâché.

Dans l'ensemble, Maurice Devereaux s'en tire remarquablement bien. Tenant le rythme, son Slashers est plus que honnête pour un DTV et réjouira les cinéphiles déviants qui apprécieront notamment le fait que l'œuvre soit tournée en un unique plan séquence (même si quelques raccords sont nécessaires pour des raisons techniques, il sont toujours dissimulé avec une grande adresse). On avait rarement vu aussi grande ambition dans un film aussi cheap.

samedi 29 août 2009

Villmark de Pål Øie

Villmark est un film norvégien réalisé par Pål Øie en 2003. Il est interprété par Bjørn Floberg, Kristoffer Joner, Eva Röse, Sampda Sharma et Marko Iversen Kanic.



Cette semaine découvrez le cinéma horrifique norvégien avec Villmark, un métrage inclassable qui sur un fond de survival à la Détour mortel pille The Blair Witch Project.

Comme dans Severance, un étalon du genre, une bande de travailleurs partent ensemble quelques jours en montagne pour souder leur équipe et apprendre à agir ensemble. Ici ce ne sont pas des marchands d'armes (dommage) mais des cinéastes. A leur tête Gunnar, un réalisateur énigmatique et bourru magistralement incarné par Bjørn Floberg. Après une journée de marche ils arrivent dans un petit chalet aux abords d'un lac, propriété du réalisateur. Mais Gunnar agit de manière étrange et semble connaitre au sujet de ce lac brumeux des histoires peu recommandables.

Basé sur une horreur entièrement psychologiques, avec des personnages coupés du mondes et enfermés dans un extérieur somptueux, Villmark est un film étrange. L'histoire tourne autant autour du mystère qui entoure ce lac qu'autour des obsessions de Gunnar et de la manière dont il perd progressivement les pédales pendant que ses hommes tentent tant bien que mal de le supporter, tous désireux de garder leu travail.

C'est évident que les forêt norvégiennes sont plus écrasantes, plus esthétiques et plus majestueuses que celles de Blair Witch. Mais le mêmes scènes y fonctionnement différemment. Quand un de nos héros joue à l'effrayé en découvrant un cercle d'arbres dont l'écorce est marquée d'entrailles on se demande simplement ce qui le terrorise au lieu de partager sa peur.

Quand le dénouement arrive on est à la fois déçu et dérouté. La fin est confuse, maladroite et surtout reste bassement matérialiste quand tout le film tendait vers un surnaturel angoissant. Mais le reste de l'expérience valait vraiment le voyage et le goût amère de la déception s'estompe pendant le générique final.

Le masque d'halloween de Robert Mann

Le masque d'halloween (The Pumpkin Karver en VO) est un film américain de Robert Mann sorti en 2006. Il est interprété par Amy Weber, Michael Zara, Minka Kelly, Terrence Evans et Mistie Adams.



Un jeune homme taille une citrouille pour la nuit d'halloween pendant que sa sœur reçoit la visite de son petit ami. Après quelques échanges prouvant que le petit ami en question est l'archétype même de la victime idéale pour un tueur en série, la jeune fille s'éclipse et laisse en tête en tête les deux adolescents. C'est l'occasion rêvée pour le copain d'insulter et de rabaisser le frère de sa petite amie, réaction typique de mâle américain hollywoodien ne pouvant affirmer sa virilité qu'à travers la maltraitance de ceux qui ont l'air plus faible que lui.

Plus tard nous découvrons la sœur occupée à se choisir un costume... Situation idéale pour se faire attaquer par un tueur qui finalement la poignarde alors qu'elle hurle au secours. Seulement le frangin débarque, armé de son canif à tailler les citrouilles, et, voyant le tueur masqué le saucissonne avec une précision et des réflexes à faire pâlir de jalousie un marine américain vétéran de la guerre du Vietnam.

Évidemment le tueur était juste le petit-ami décérébré et vulgaire, qui s'était déguisé pour faire une farce à sa compagne (très élaborée comme farce, puisqu'il s'était quand même pris quelques bon coups de pieds dans la gueule pendant l'opération)... Un an plus tard le petit frère est toujours traumatisé mais part quand même avec sa sœurette à une surprise party géante d'halloween.

D'ordinaire j'aime bien les slashers. L'histoire est toujours simpliste, le déroulement prévisible et les personnages stéréotypés mais ça fonctionne presque à tout les coups. C'est comme des crêpes, suffit d'avoir les ingrédients, la recette et quelques minutes pour être sûr de les réussir. Après c'est bourratif mais tout le monde aime ça.

Bien entendu il y a des hauts et des bas. Tout le monde ne peut pas pondre un Halloween comme celui de John Carpenter (ni comme celui de Rob Zombi, d'ailleurs). Malheureusement, Le masque d'halloween pourrait servir de mètre étalon pour définir précisément ce qu'est le bas. Le jeu des acteurs est pitoyable et la photographie est tout juste regardable, seulement sauvée par des éclairages presque inspirés. La mise en scène est rabâchée, studieuse et maladroite, comme le devoir d'un ado qui aurait mélangé 75% de copier coller pris sur le net avec quelques malheureuses phrases personnelles pour faire un lien entre le tout.

Si vous croisez Le masque d'halloween fuyez. C'est un navet calibré qui ferrait passer Burger Kill pour un chef d'oeuvre et Bloody Murder pour un film novateur.

lundi 22 juin 2009

Coming Soon de Sopon Sukdapisit

Coming Soon est un film thaïlandais de Sopon Sukdapisit sorti en 2008. Il est interprété par Worrakan, Punch Rotjanawatchr, Sakulrath Thomas et Chantawit Tanasaewee.



Après le Japon et la Corée, la Thaïlande s'est avéré une nouvelle terre bénie pour les amateurs de cinéma horrifique. Les thaïlandais savent faire peur, que ce soit avec des oeuvres s'inscrivant dans leurs traditions religieuses comme Hell de Tanit Jitnukul, Sathit Praditsarn et Teekayu Thamnitayakul et The Unseeable de Wisit Sasanatieng, ou des films gores bourrés de sorcellerie (la saga des Art of the Devil). Sopon Sukdapisit a travaillé sur le script du terrifiant Shutter et pour cela il est béni parmi les bénis. Voilà sa première réalisation, qu'il scénarise également : Coming Soon.

Le film est une énième variation sur le thème du fantôme vengeur. Ici c'est le spectre d'une vieille sorcière qui décime tous ceux ayant vu un certain film d'horreur narrant précisément l'histoire de la pendaison de cette dernière. Les premières victimes se trouvent dans le personnel d'un multiplex et nous suivons deux jeunes projectionnistes tentant de copier la bobine hantée avant sa sortie pour en permettre la diffusion pirate.

Coming Soon tire bien son épingle du jeu, malgré son intrigue de départ qui rappelle furieusement Ring et sa vidéo maudite, et en dépit de son développement d'un classicisme éculé (enquête sur la mort du spectre pendant que des scènes surnaturelles se multiplient et que les cadavres s'accumulent). Les scènes de frousses sont efficaces et le film dans le film est absolument terrifiant. Pour les habitués du cinéma hollywoodien où un enfant ne peut jamais être vraiment en danger les exactions de la sorcière sont épouvantables...

Rien de nouveau sous le soleil, mais un solide film de fantôme, avec une touche thaïlandaise qui le distingue des productions nipponnes et coréennes. Comme quoi Sadako n'a pas fini de faire des enfants partout dans le monde, et c'est tant-mieux.

The Cell 2 de Tim Iacofano

The Cell 2 est un film américain réalisé par Tim Iacofano en 2009. Il est interprété par Tessie Santiago, Chris Bruno, Frank Whaley, Bart Johnson et Larry Filion.



Je suis un grand fan de The Cell. Certes le scénario de Mark Protosevich n'est qu'un prétexte pour aligner des scènes oniriques surréalistes, mais cela reste une oeuvre d'une beauté et d'une originalité exceptionnelle. Chaque décor est majestueux et sublime, chaque costume est alambiqué et royal. Même si l'ensemble ressemble plus à une clip somptueux de 107 minutes qu'à un film il faut reconnaitre que le travail de réalisation de Tarsem Singh est époustouflant avec des références à Francis Bacon et Salvador Dali...

Voilà qu'en cette belle année 2009 sort une suite en direct to vidéo à notre chef-d'oeuvre sous estimé. Tarsem Singh cède sa place à Tim Iacofano, inconnu complet s'étant seulement illustré en mettant en boîte quelques épisodes de 24 heures chrono et des Experts : Manhattan.

Tessie Santiago prends la place de Jennifer Lopez dans le rôle de l'héroïne. Sauf qu'elle n'est pas une psy explorant l'esprit d'un tueur dans le coma à l'aide d'un appareil compliqué mais une sorte de voyante extralucide qui nous fait son trip à la Dead Zone en tripotant des objets des victimes et en ressentant des flashs flous ou surexposés. Elle enquête sur The Cusp, un tueur en série qui exécute puis ramène à la vie ses victimes pour pouvoir recommencer (comme quoi, les pratiques écologiques de recyclage touchent même les prédateurs). Elle en d'ailleurs été elle même victime, d'où la présence de ses dons.

Exit les décors grandioses, la photographie léchée et les couleurs chatoyantes. Nous avons un machin sans saveur ni esthétique qui ressemble plus à un mauvais téléfilm allemand qu'à une œuvre d'art plastique. Les CGI sont pitoyables et rappellent les balbutiements des images de synthèses, la bonne volonté en moins. Parfois, l'espace d'un plan, on sent l'influence de The Cell puis tout s'estompe et il ne reste dans la pupille que le goût amère de la déception.

On pourrait disserter des heures en comparant les deux films tant tout les sépare : là où Tarsem Singh privilégiait les plans larges, les cadrages symétriques et propres et les travelling fluides, Tim Iacofano nous offre un montage haché, avec une caméra qui tremble et un angle de vue étriqué qui fait penser à Wolfenstein 3D (vous savez, le jeux vidéo sorti en 1992). Ses décors sont exigus et ses couleurs sont crades, baveuses et rouillés. Enfin, réfléchisses un peu : The Cell c'est pas Saw (surtout que Saw, sans le gore, n'est plus qu'un machin vide).

Les scènes oniriques sont rares (voir absentes, puisqu'il s'agit, la plus part du temps, de souvenirs), l'essentiel du film se résumant à une enfilade de clichés : le FBI qui s'engueule avec les flics bouseux, l'héroïne qui veut plus rempiler mais qu'on convainc en lui fourrant sous le nez une photo d'un innocente victime, une poursuite en bagnole, bref, ce genre de choses.

Pour conclure, The Cell 2 décevra les fans du premier, les amateurs de cinéma et les spectateurs doté d'une paire d'yeux. Les aveugles y trouveront peut-être leur compte s'ils ont la force de se boucher les oreilles pendant les 94 minutes que ça dure.

mardi 16 juin 2009

The Thing That Couldn't Die de Will Cowan

The Thing That Couldn't Die est un film américain de Will Cowan sorti en 1958. Il est interprété par William Reynolds, Andra Martin, Jeffrey Stone, Carolyn Kearney et Peggy Converse.



The Thing That Couldn't Die est un métrage bien connu des amateurs de nanars et de rétro-fantastique en noir et blanc. Avec son passage au Mystery Science Theater 3000 et sa moyenne de 2.6 sur IMDB il n'a plus rien à prouver.

Une jeune fille avec des dons de sorcellerie dévoile l'emplacement d'un coffre. Dans ce coffre se trouve la tête tranchée d'un criminel exécuté cinq siècle auparavant et encore en vie. Mais cette tête est maléfique...

Oscillant sans cesse entre le navet et le nanar, The Thing That Couldn't Die est relativement ennuyeux, même si le scénario pris dans son ensemble est vraiment rigolo. Jugez vous-même : la tête a le pouvoir d'hypnotiser n'importe qui en un simple regard, hormis l'héroïne protégée par son pendentif, et au lieu de contaminer tout le casting elle choisit la plus faible des femmes du groupe qui ne parvient même pas à débarrasser la jeunette de son bijoux. Je sais pas, moi j'aurais prix un ou deux mec costaud, j'aurais arraché l'artefact et le tour aurait été joué à la vingtième minute du film. Au lieu de ça la tête s'acharne à retrouver son corps... qui visiblement le rend vulnérable et le prive de tous ses pouvoirs ! Encore un bel exemple de créature maléfique surpuissante asseyant pendant tout le film de se retrouver délibérément dans une situation de vulnérabilité (c'est toujours d'actualité, pensez à Mirrors d'Alexandre Aja, par exemple).

Le rythme est poussifs et les 69 minutes du métrage sont essentiellement constitué de remplissage maladroit. L'héroïne, incarnée par Andra Martin, est correctement interprétée mais se voit affubler de répliques hilarantes (genre : "vous êtes tous méchants, je voudrais qu'un arbre vous écrase, nananère"). Cependant l'idée du contrôle d'esprit est bien pensée et on se prends par moment à apprécier le métrage, même s'il faut faire un efforts pour ne pas éclater de rire ou sangloter devant le gâchis.

dimanche 14 juin 2009

13 jeux de mort de Chukiat Sakveerakul

13 jeux de mort (13 game sayawng, parfois 13 Beloved) est un film thaïlandais réalisé par Chukiat Sakveerakul en 2006. Adapté d'une bande dessiné de Eakasit Thairatana, il est interprété par Krissada Terrence, Achita Wuthinounsurasit, Sarunyu Wongkrachang et Nattapong Arunnate.



Tout commence avec Puchit, un jeune cadre peu compétent, plaqué par sa fiancée pour des raisons financières et perdant dès les premières minutes du film son emploi. Il reçoit alors un coup de fil lui proposant de participer à un jeu constitué de 13 épreuves de difficulté croissantes avec 100 millions de bahts à la clef. Mais les actions demandées sont de plus en plus répugnantes et illégales.

Une succession de défis avec une grosse somme d'argent en jeu ce n'est pas vraiment une idée neuve. Dans le genre nous avons par exemple House of 9, centré sur un huis-clos psychologique et Tokyo 10+01, un délire total réalisé par Higuchinsky (responsable de l'incroyable Uzumaki).

Contrairement à des films comme Saw, Battle RoyaleNaraka 19, où c'est l'instinct de survie qui motive les joueurs à réussir leurs épreuves où à vaincre leurs concurrents, la seule motivation qu'à le héros dans 13 jeux de mort c'est l'argent, ce qui le rend immédiatement moins sympathique, même si sa bonne volonté et sa nature docile et généreuse permettent une certaine empathie. Puchit a la possibilité d'arrêter à tout instant la partie s'il renonce à ses gains, et le tour de force de l'oeuvre est de le faire oublier au spectateur.

La réalisation est simple et directe avec certaines scènes qui s'éternisent jusqu'à ce que la répugnance du spectateur soit totale. Le scénario, pour sa part, est un peu léger et cousu d'incohérences et de maladresses mais cela se pardonne facilement quand on constate l'efficacité de l'ensemble. 13 jeux de mort est la confirmation qu'après Art of The Devil de Tanit Jitnukul, 999-9999 de Peter Manus et The Unseeable de Wisit Sasanatieng, la Thaïlande est un nouvel eldorado du cinéma horrifique.

mercredi 10 juin 2009

Vendredi 13 de Marcus Nispel

Vendredi 13 est un film américain réalisé par Marcus Nispel, déjà responsable du nouveau Massacre à la tronçonneuse. Il est interprété par Jared Padalecki, Derek Mears, Amanda Righetti, Ryan Hansen et Jonathan Sadowski.



Remaker un classique de l'horreur, fondateur d'une saga de 10 films (11 si on comptes Freddy contre Jason) est délicat. Comment gérer l'héritage du passé sans sombrer dans la redite ? Ce nouveau Vendredi 13 fait un choix original et nous offre un concentré de la saga.

Ça commence par la fin du premier film, avec la mère de Jason, Pamela Voorhees, qui avoue le massacre de tous les moniteurs de colonie de vacance et qui se fait décapiter par l'héroïne avant que Jason ne fasses son apparition, puis on enchaine immédiatement sur une bande de jeunes bourrés d'hormones et de bières qui, vingt ans plus tard, viennent chercher de la marijuana et un endroit pour forniquer tranquillement.

Là, Jason est masqué avec le sac de patates de ses débuts, le célèbre masque de hockey n'ayant fait son apparition que dans le troisième opus, Meurtres en 3 Dimensions. La scène clef du Tueur du vendredi est intelligemment décalqué, avec la découverte de l'autel dressé par le tueur à la mémoire de sa maman, autel sur lequel trône la tête de la génitrice. Jason travaille vite : le rythme est soutenu... Nous en sommes encore au prégénérique, vingt-trois minutes se sont écoulées et quatre ados sont déjà morts.

Résumer les deux premiers opus de Vendredi 13 avant même d'afficher "Friday the 13" à l'écran permet au réalisateur de ne pas trahir la genèse du plus emblématique des slashers sans perdre de temps en un inutile redite.

Jason a évolué. En plus de sa machette il utilise des pièges, un arc et des projecteurs quand il n'attaque pas carrément de jour. Ses victimes restent cependant dans la ligné de ce que nous connaissons tous. Leur grande quantité (13 corps) compensant leur faible QI.

Bourré d'ajouts originaux, bien réalisé et parfaitement dans l'esprit de la saga. Ce nouveau Vendredi 13 est un authentique slasher comme on en faisait dans les eighties. Il ravira les fans du genre mais aussi les petits ne connaissant pas encore Jason Voorhees, son masque de Hockey et sa machette. Le dernier plan, un superbe hommage au film Sean S. Cunningham, devrait vous faire sursauter comme le fit jadis Vendredi 13 en 1980.

Les Cavaliers de l'Apocalypse de Jonas Akerlund

Les Cavaliers de l'Apocalypse est un film américain de Jonas Akerlund interprété par Dennis Quaid, Zhang Ziyi, Lou Taylor Pucci, Barry Shabaka Henley et Patrick Fugit.



Les films de tueur en série se cataloguent en de nombreux sous-genres. Nous avons d'un côté les slashers, sans traque ni psychologie mais avec des meurtres rigolos et des victimes adeptes de bains de minuit et de l'autre des oeuvres plus sérieuses. Généralement les films appartenant à cette seconde catégorie sont centrés sur l'enquête. Là encore on peut faire une taxonomie : les clones du Silence des agneaux, centrés sur un tueur anormalement intelligent et brillant, les films qui se veulent réalistes, donc qui sont crasseux et glauques (L'Étrangleur de New York), ceux qui sont vraiment réalistes (Zodiac de David Fincher) et les giallo italiens (Ténèbres, Six femmes pour l'assassin, L'oiseau au plumage de cristal). Là encore il est possible de sous-catégoriser tout ça. Au final on a des dizaines de genres, tous plus codifiés les uns que les autres, et il est impossible d'innover véritablement.

Les Cavaliers de l'Apocalypse tente d'apporter un peu d'air frais à un genre saturé.

Un assassin, ou plutôt une bande organisée de tueurs en série, suspendent leurs victimes avec des hameçons, dans un position que les fans d'Ichi the Killer connaissent tous bien, avant de les vider de leur sang. Notre héros, flic veuf, refermé sur lui-même, sombre et dépressif (comme 99,99% des inspecteurs travaillant sur les homicides au cinéma), traine sa savate de scène de crime en scène de crime découvrant progressivement comment les meurtres sont liés aux quatre cavaliers de l'apocalypse. Dennis Quaid est impeccable, même s'il incarne un cliché ambulant.

Les Cavaliers de l'Apocalypse se rapproche d'Anamorph pour la mise en scène très élaborée de ses crimes, de Seven pour la dimension religieuse et de n'importe quel thriller pour son héros, un flic qui sacrifie sa vie de famille sur l'autel de son travail qu'il semble par ailleurs détester. Certains plans surréalistes rappellent même The Cell. La scène d'ouverture nous offre ainsi une collection de dents présentées sur un plateau argenté maintenu par une colonne étincelante, au milieu d'un lac gelé dans un désert enneigé. Hélas cette recherche esthétique occasionnelle ne suffit pas à faire des Les Cavaliers de l'Apocalypse un bon film.

Le scénario est bourré d'incohérences et d'invraisemblances. Par exemple les discussions avec l'informaticien nous apprends qu'a partir d'un processeur on peut trouver l'adresse physique de l'ordinateur dont il a été extrait, car les CPU connaissent leur IP, et que les disque durs sont constitués de RAM qui ne brule pas à l'intérieur, même quand l'extérieur s'enflamme à cause du magnésium, ce qui permet de récupérer les données.

Jeu de piste mal foutu, l'intrigue poussive ne sauve rien. Les révélations fracassantes se succèdent maladroitement sans qu'on y attache la moindre importance et l'ensemble prends tellement l'eau que même le Titanic semblerait faire un bon canot de sauvetage.

Quelques éléments de réflexion sur la jeunesse et le fossé des générations ne comblent pas le pitoyable édifice tant ils sont maladroits et gros comme des camions. Il n' suffit pas de mélanger psychologie, sociologie et horreur pour faire un chef-d'oeuvre comme le Cure de Kiyoshi Kurosawa ou le Suicide Club de Sono Sion.

mardi 24 février 2009

The Punisher de Mark Goldblatt

The Punisher est un film d'action américain réalisé par Mark Goldblatt sur un scénario de Boaz Yakin et sorti en 1989. Il est interprété par Dolph Lundgren, Louis Gossett Jr, Jeroen Krabbé, Kim Miyori, Bryan Marshall et Nancy Everhard



Faites abstraction du générique typique des années 80 avec son kaléidoscope hideux. The Punisher version 1989 est la seule véritable oeuvre à rendre hommage au plus psychopathe des super-héros (ou des super-vilains, c'est vous qui voyez). Pas d'introduction larmoyante du personnage comme dans la pathétique version de Thomas Jane. Ici, dès l'ouverture, le punisher est le punisher, a savoir un clone musclé du vengeur incarné par Charles Bronson dans Un justicier dans la ville de Michael Winner. Il a déjà commis 125 meurtres avant que le film ne commence, et il ne s'est pas écoule 5 minutes que ce joli total est passé à 129.

Dolph Lundgren se débrouille bien en assassin sociopathe et, même si le script lui ménage quelques faiblesses apocryphes, son étant d'esprit est vraiment celui du héros de comics : un tueur de sang froid qui élimine sans sourciller des dizaines de mafieux et de yakuza, sans même épargner ceux qui sont à sa merci.

Le film est un bel exemple des productions bourrées de testostérone que faisaient les américain il y a deux décennies. Comme dans Commando de Mark L. Lester, les explosions se multiplient inutilement et les cadavres se comptent par douzaines pendant que les balles fusent dans tout les sens, généralement en traversant sans dommages les personnages importants. Le final est d'ailleurs un beau carnage, avec une scène hallucinante ou notre héros ouvre le feu sur une bande de japonais occupés à pratiquer le kendo.

Tout au long de l'aventure Frank Castle est un vrai monstre. Il n'y a pas de tentative maladroite pour le rendre humain et, même s'il cède à un moment au chantage, il ne s'éloigne jamais de la voie qu'il s'est tracé : punir.

Alors la photographie est parfois trop bariolée et le montage est un peu bancal, mais il est facile de fermer les yeux sur ces défauts. Redécouvrez donc sans hésiter ce sympathique film de Mark Goldblatt.

mardi 17 février 2009

Game Box 1.0 de David et Scott Hillenbrand

Game Box 1.0 est un film américain de David et Scott Hillenbrand sorti en 2004. Il est interprété par Nate Richert, Danielle Fishel, Patrick Kilpatrick, Patrick Cavanaugh et Robert Tena.



Nash, un beta-testeur professionnel, geek à ses heures perdues, reçoit par la poste une console, la Game Box 1.0. Cette dernière se connecte directement au cerveau à l'aide d'un casque inspiré de celui de Brainstorm de Douglas Trumbull (avec Christopher Walken, sorti en 1983, un film qui cagne à être connu).

Les cinéphiles le plus déviant, ou les bienheureux ayant eut la chance de voir Cinéastes à tout prix, se souviennent de ce film de Jean-Jacques Rousseau (le cinéaste, pas d'écrivain) qui commence par « Vingt ans plus tard ». Gamebox 1.0 commence pour sa part par « Une semaine plus tôt ». Pour corser le tout, le message est doublé avec un ton hyper sérieux et fataliste - l'intonation qu'on emploie pour dire « Dans un monde en proie au chaos » ou « En 30320 la troisième guerre mondiale à réduit la terre en cendre », vous voyez de quoi je parles ? La même voix double d'ailleurs avec la même expression tout les messages informatifs, du genre « Los Angeles » ou « le matin ».

Avec un fond copié sur Les Griffes de la nuit (quand ils cauchemardent, les joueurs meurent dans la vraie vie, avec les même blessures internes que celles infligées dans leurs rêves), une thématique pompée sur Stay Alive de William Brent Bell (où un survival horror s'avère être fatal), et des références à GTA, Vidéodrome et eXistenZ, Game Box 1.0 fait feu de tout bois. On y trouve aussi une bonne dose de 2001: A Space Odyssey (la voix de l'ordinateur, et sa façon calme d'annoncer les pires crasses avec détachement), de Virtuosity et de Tron (que des bonnes choses, donc).

La soupe prend plutôt bien. Les effets spéciaux sont bizarres mais fonctionnels... Là où un film comme Passé virtuel misait sur une réalité virtuelle photo réaliste et indistinguable de notre monde, Game Box 1.0 donne vraiment l'impression de regarder un jeu (pas un titre moderne, plutôt un de ces machins maladroit à là Under A killing Moon ou Lands of Lore 3, avec des séquences en vidéo incrustées dans des décors numériques).

Le scénario, sans être exceptionnel, est cohérente. On est cependant loin d'une réflexion sur le jeu vidéo du niveau de Otogiriso (Ten Shimoyama) ou de Avalon (Mamoru Oshii) et l'ensemble s'adresse à un publique qui n'est pas forcément accro à la X-box ou aux FPS.

Ah, et pour ceux qui voudraient savoir, le soit-disant clone de Tomb Raider que teste le héros est en fait Riddle of the Sphinx: An Egyptian Adventure (pour Halo vous l'avez tous reconnu, donc je ne vais pas vous faire l'affront de le citer).

B.T.K. de Michael Feifer

B.T.K. est un film américain réalisé par Michael Feifer en 2008. Il est interprété par Kane Hodder, Amy Lyndon, Daniel Bonjour, John Burke, Jeff Coatney, Caia Coley et Wesley Stiller.



Dennis Rader, alias B.T.K. (Bind them, Torture them, Kill them) est le tueur en série devenu célèbre pour s'être fait attraper comme un bleu parce qu'il ne savait pas que les fichiers Word contenaient des métadonnées sur leur auteur, faisant ainsi de Microsoft un précieux allié de la justice et du "clic droit -> propriétés" un acte d'enquête criminelle.

Coupable d'une dizaine de meurtres perpétrés entre 1974 et 1991, et arrêté en 2005, Dennis Rader a déjà engendré plusieurs films. D'abord, l'année même de son interpellation, l'excellent téléfilm de Stephen T. Kay, The Hunt for the BTK Killer, très réaliste et documenté, ensuite B.T.K. Killer de Ulli Lommel (qui se traine une réputation lamentable) et enfin, en 2008, B.T.K. (comme quoi les titres vont en se simplifiant) de Michael Feifer. C'est ce troisième film qui nous intéresse aujourd'hui.

Michael Feifer décide de faire une fiction "vaguement inspirée de faits qui auraient pu arriver vraiment à la rigueur". Exit donc l'aspect quasi documentaire de l'œuvre de Stephen T. Kay. Avec une affiche inspirée de La colline à des yeux 2, B.T.K. nous expose ses meurtres avec moult effets bien gore, même si on reste à 100 kilomètres de la saga Saw ou de Hostel, et les détails de l'enquête sont laissés au second plan.

L'ambiance qui se dégage de l'ensemble est étrange, alternant entre les scènes ultra-violentes des meurtres, présentes pour d'évidentes raisons commerciales, et la vie paisible, monotone et ennuyeuse de Dennis. Nous découvrons donc d'un côté sa joyeuse famille (une femme et deux filles), ses problèmes d'abus d'autorité avec les chiens errants (véridique), son sens tout personnel de l'ordre et de la justice, et de l'autre son goût pour les armes à feu et les gros couteaux de boucher. Curieuse soupe...

La photographie est celle d'un DTV milieux de gamme (normal, c'en est un), mais, derrière la caméra, Michael Feifer n'est pas un débutant. C'est qu'entre Bundy: An American Icon, Ed Gein: The Butcher of Plainfield et Chicago Massacre: Richard Speck notre bonhomme a pris l'habitude de faire des séries B à partir de véritables tueurs en série. Dommage qu'il se soit finalement enferré dans une telle routine.

samedi 14 février 2009

Quarantine de John Erick Dowdle

Quarantine est un film américain de John Erick Dowdle. Il est interprété par Jennifer Carpenter, Steve Harris, Jay Hernandez, Johnathon Schaech, Columbus Short et Andrew Fiscella.



[REC] de Jaume Balaguero et Paco Plaza, sorti l'année dernière, est une petite pépite de cinéma de pétoche. Non pas que ce soit une oeuvre innovante, depuis Cannibal Holocaust l'idée de la bobine (ou de la K7, ou de la carte microSD) retrouvée après un film d'horreur est très à la mode, mais parce que c'était le premier long-métrage cinématographique à retransmettre une impression de survival horror, ces jeux où la peur prend le pas sur l'envie de tout flinguer. En d'autres termes, [REC] c'était une sorte d'Alone in the Dark ou de Resident Evil au cinéma (vous me direz que ces deux jeux existe déjà sur le grand écran, mais c'est faux, ce ne sont que des machins innommables et malheureusement homonymes).

Les américains, de leur côté, sont très doués pour reprendre les grands succès internationaux et les adapter à leur sauce. Après une période de pillage du patrimoine cinématographique Japonais (The Ring, Dark Water, The Grudge, Pulse, One Missed Call), où le meilleur cohabitait avec le pire, les voilà qui s'en prennent au cinéma hispanique. Qu'attendre d'autre d'une nation ou l'alphabétisation n'est pas assez bonne pour que la lecture des sous-titre puisse se faire de manière inconsciente et où tout ce qui n'est pas estampillé comme national est vu comme étant invendable ?

Quarantine est donc un remake américain de [REC]. Le scénario est le même : une reporter TV et son caméraman suivant une équipe de pompiers la nuit se retrouvent bloqués dans un immeuble où une sorte de rage à la 28 jours plus tard sévit, se propageant par morsure. Tout les accès sont bloqués et les ordres, donnés par des forces invisibles et avares en renseignements, sont de ne pas bouger.

Étant un peu élitiste j'ai toujours tendance à défendre bec et ongles les originaux par rapport à leur relectures hollywoodienne, mais là il faut bien reconnaître que la photocopieuse est bien réglée. Quarantine est très proche de son aîné et le seuls points qui diffèrent (un peu d'humour en plus pendant le premier quart-d'heure et un pompier plus héroïque, 11 septembre oblige), ne sont que des détails n'ayant pas d'influence sur le réel contenu du film : une succession de scènes chocs destinées à faire sursauter le spectateur, capturée en vue subjective par un des protagonistes du drame.

Alors Quarantine mérite-il le détour ? Soit vous n'avez pas vu [REC] et vous le regrettez : c'est l'occasion rêvée. Soit vous l'avez vu et vous voulez le revoir, et c'est encore l'occasion idéale. En revanche, si vous avez détesté [REC], vous n'avez aucune chance d'aimer Quarantine (sauf si vous êtes américain).

Behind the Mask: The Rise of Leslie Vernon de Scott Glosserman

Behind the Mask: The Rise of Leslie Vernon est un film américain réalisé par Scott Glosserman. Sorti en 2006, il est interprété par Nathan Baesel, Angela Goethals, Robert Englund, Scott Wilson, Zelda Rubinstein et Bridgett Newton.



De l'extérieur, Behind the Mask est un slasher. Mais en fait c'est un slasher vu de l'intérieur, donc ce n'en est plus vraiment un. Une équipe de reporters suit Leslie Vernon, un futur égal de Jason Voorhees et Michael Myers. Perfectionniste, méticuleux, obsédé par la préparation, très calé en anatomie (sa bibliothèque comporte un grand nombre d'ouvrage, dont Grey's Anatomie) et connaissant tout les trucs des prestidigitateurs et des cascadeurs, ce jeune homme nous explique comment fonctionne un découpeur d'adolescent à la machette.

Quand on voir un slasher, tout ce qu'on remarque c'est un tueur omniprésent, indestructible, imposant et implacable qui trucide tout les adolescents dégénérés qui passent à sa portée, ne laissant généralement survivre qu'une pauvre fille innocente. Mais dans Behind the Mask on apprend que pour arriver à ce résultat il ne faut rien laisser au hasard.

Il faut trouver une bonne bande d'adolescent pleins d'hormones, de pétards et de bières, avec au milieu de tout ça une "survivante", c'est-à-dire une jeune fille innocente qui éliminera le tueur lors du dernier acte et qui pourra raconter ce qu'elle à vécu, semant ainsi les graines de la légende. Il faut ensuite impliquer progressivement la survivante dans l'histoire : faire une première apparition face à elle (dans une ruelle sombre, avec un événement préparé à l'avance pour détourner son attention, ici une porte claquant au dernier moment donnant la garantie qu'elle tournera un instant la tête, instant mis à profit pour disparaître dans l'obscurité, la laissant dans le doute). Ensuite l'orienter lors de son enquête sur le lieux maudit où elle se rendra, et s'assurer qu'elle fasse de tout ce cirque une affaire personnelle (ici en créant un lien de parenté virtuel entre elle et le tueur, merci Halloween).

Un bon slasher c'est un spectacle intégrale et sa préparation est longue : séances de gymnastique (un tueur doit être capable de courir très vite quand ses victimes ne le regardent pas, toujours avoir l'air de prendre son temps et ne jamais être essoufflé), étude avancée des veines et des artères (il faut que le sang gicle et que les victimes meurent toutes en un coup, vous imaginez Jason s'y reprenant à 3 fois pour décapiter une baigneuse de minuit ?), préparation du terrain (les fenêtres du rez-de-chaussée sont toutes bloquées, l'électricité est contrôlé par un commutateur radiocommandé qui permet de faire sauter les plombs au bon moment, et ainsi d'envoyer un imbécile à la cave), mise en place des pièges (pour empêcher toute évasion depuis l'étage les branches des arbres avoisinant ont étés soit élaguées soit partiellement sciées pour se casser à la première surcharge), apprentissage de la mécanique (il faut pouvoir saboter leur voitures entre deux meurtres, le timing est très serré), travail du look (une arme fétiche, ici la serpette, un bon maquillage blafard sous le masque, pour avoir l'air d'une sorte de mort-vivant, et surtout une crème facilitant la vasoconstriction et la coagulation semblable à celle utilisée par les boxeurs, car quel que soit les coups qu'il se prend un tueur ne doit jamais saigner), et choix des victimes.

Behind the Mask est un film qui paraîtra creux à ceux n'ayant jamais vu de slasher, ou ne connaissant que superficiellement le genre, mais pour les fans en ayant visionné une centaine c'est l'œuvre ultime. Le making-of de tout ces carnages. L'explication rationnelle au retour systématique du tueur masqué qui s'était pris un coup de fourche dans la poitrine. L'envers du décors !

Si vous connaissez Drive Thru, Camp Blood, Bloody Murder, Sleepaway Camp, Vendredi 13, Scream, Halloween et Black Christmas, Behind the Mask répondra à toutes vos question, mettra en évidence tous les clichés et vous fera jubiler.

lundi 9 février 2009

Sl8n8 de Frank van Geloven et Edwin Visser

Sl8n8 (ou Slaughter Night) est un film d'horreur belgo-néerlandais réalisé par Frank van Geloven et Edwin Visser en 2006. Il est interprété par Victoria Koblenko, Kurt Rogiers, Jop Joris, Linda van der Steen, Steve Hooi et Carolina Dijkhuizen.



Sl8n8 n'est pas la formule chimique brute d'un quelconque composée transformant les innocents citoyens en zombi (dommage). C'est un jeu de mots en néerlandais (ça se prononce Slachtnacht, ce qui se traduirait par la nuit du massacre).

Après une ouverture mal montée nous présentant Andries Martiens, un méchant sorcier massacrant des enfant pour un rituel vaudou, nous passons au présent, avec une belle bande d'adolescents sous ecstasy. Les 10 premières minutes de Sl8n8 lorgnent d'ailleurs résolument du côté du film de fantôme. Notre héroïne se dispute avec son père au sujet d'un voyage qu'elle veut faire (vous savez, le coup "je veux voir le monde et partir en laissant tomber mes études, parce que c'est ça qui est cool"). Comme le papa conduit, il perd sa concentration... un accident est si vite arrivé. A partir de là la donzelle voit de trucs bizarres (comprenez qu'elle sursaute tout le temps quand quelque chose entre dans le champ de la caméra, ce qui est normal puisque cette entrée dans le champ est systématiquement accompagnée d'un grand bruit destiné à faire peur au spectateur). Finalement, pour se changer les idée, elle part chercher les affaire de son papounet, qui était un écrivain et dont le dernier livre parlait de Andries Martiens. Au passage elle emmène toutes ses copies décérébrés avec elle et fait une petite visite à la mine abandonnée où le type est mort.

Ne vous fiez pas aux apparence, ce qui commence comme un simple exercice de style sur les fantôme (avec la TV qui s'allume toute seul, les fenêtres qui s'ouvrent brutalement, poussées par le vent et les papiers qui volent dans tout les sens) est en réalité un clone maladroit d'Evil Dead saupoudré de The Descent et de The Cave. L'esprit de Martiens peut prendre possession des corps de son choix et en faire des créatures surexcitées et assoiffées de sang. Il ne s'en prive d'ailleurs pas et décapite tout ce qui bouge.

Nos "victimes" sont pour leur part dignes d'une production hollywoodienne. Bloqués par une panne d'ascenseur au fond d'une mine abandonnée et sois-distante hantée, ils décident de passer le temps, en attendant que les secours arrivent, en se shootant avec je ne sais quels comprimé... Du coup après ça nous donne le droit à des scènes du genre "séparons nous en deux groupes de un" ou "Je suis enfin sorti... que-faire ? Je ré-entre pour filer un coup de pouce aux autres !"

La photographie est moche (tradition germanique), mais l'obscurité le cache, et les effets spéciaux sont acceptables. Le rythme est bon, et l'ensemble est regardable. Ah, un dernier détail : le caméraman devait faire des cocktails dans une vie antérieur (ou alors il est atteint d'une forme précoce de Parkinson).

No Man's Land: The Rise of Reeker de Dave Payne

No Man's Land: The Rise of Reeker, ou Reeker 2, même si c'est certainement une préquelle, est un film d'horreur américain réalisé par Dave Payne (monsieur "Alien Terminator", un des plus gros navets de l'histoire du cinéma qui arrive en plus à souiller deux chef d'oeuvres à la fois avec son titre). Il est interprété par Michael Robert Brandon, Michael Muhney, Lew Temple, David Stanbra, Lyne Odums, Lawrence Thomas et Robert Pine.



The Rise of Reeker s'ouvre sur un meurtre non pas perpétré par la créature surnaturelle adepte des perceuses que nous connaissons tous, mais par un simple tueur en série. Car apparemment la mort sélectionne ses assistants dans le mondes des psychopathes. Évidemment, il se fait capturer, passe sur la chaise électrique et revient pour remettre le couvert !

Reeker était regardable. Hésitant entre le slasher et le survival il reposait essentiellement sur de solides effets graphiques et des mises-à-morts très gores. Son point faible c'était cette volonté maladroite d'insérer à tout prix un twist fantastique new-age. Éculé, prévisible, incohérent et "trop facile", ce dernier gâchait un peu la sauce et pillait Hellraiser: Hellseeker et Hellworld. L'avantage d'une suite, se dit-on, c'est que le twist étant déja éventé on va pouvoir ce concentrer sur le véritable cœur du problème : l'éradication systématique d'une bande d'américains dépassés (avec, si possible, quelques filles qui crient dès qu'elle se cassent un ongle, et des adolescent qui boivent de la bière quand ils doivent monter la garde parce que 3/4 de leurs amis se sont fait éventrer devant leurs yeux).

Grosse surprise : les personnages sont tous compétents. Nous avons trois petites frappes sortant d'un casse (donc armés), deux flic (dont le vieux, un peu gras, qui va crever à 24 heures de sa retraite), un indien mystique qui sait ce qui se passe et deux femmes plutôt débrouillardes. Bon, tout n'est pas roses et nos héros ne pensent jamais à utiliser leurs armes sur "la chose", mais ça on a l'habitude (c'est le syndrome "on va faire exploser la cuve de gaz en utilisant la chasse des chiottes comme détonateur alors que nous avons en tout 5 armes de poing, plus je ne sais combien de couteaux").

Dave Payne exploite l'environnement désertique, s'inspirant certainement de La Colline a des yeux. Les effets spéciaux sont soignés et le ton reste proche de celui employé dans Reeker. Donc, si vous aimez le genre, The Rise of Reeker est un bon investissement.

samedi 7 février 2009

My Name Is Bruce de Bruce Campbell

My Name Is Bruce est un film américain réalisé par Bruce Campbell en 2007. Il est interprété par le grand Bruce lui même, accompagné de Grace Thorsen, Taylor Sharpe, Ted Raimi et Ben L. McCain.



Bruce Campbell, bien connu des fans de cinéma d'horreur pour son personnage de Ash, s'est essayé plusieurs fois à la réalisation. D'abord avec quelques épisodes de la série Xéna, puis, en 2005, avec Man with the Screaming Brain, une honnête série B. Son dernier film, My Name Is Bruce, a la particularité de le mettre lui-même en vedette dans son propre rôle.

Bruce Campbell est un acteur dépressif, divorcé, antipathique, égoïste, orgueilleux et colérique. Incapable de gérer sa carrière il vogue de navet en navet, noyant ses soirées dans l'alcool et insultant ses rares fans. Un jour un jeune homme frappe à sa porte et lui demande de l'aide : son village est attaqué par une créature infernale et Bruce Campbell est son dernier espoir (ben oui, c'est le héros de la trilogie Evil Dead, il peut régler ce genre de problème). Bruce l'envoi promener mais se fait rapidement assommer et enlever par l'adolescent qui le traine jusque sur les lieux de l'action... Cette fois ça ne sera pas un navet destiné au marché du DTV mais une vrai aventure.

Comme 2000 Maniacs (une autre référence horrifique), le film est interrompu régulièrement par des petits morceaux musicaux country joués par deux redneck et faisant le point sur l'intrigue. L'ensemble est volontairement décalé, jouant avec les codes du genre (pas toujours adroitement, d'ailleurs) et brisant plusieurs fois le quatrième mur (notamment dans sa conclusion).

My Name Is Bruce c'est un bonne dose d'humour, un sens de l'auto-dérision certain et quelques scènes bien pensées (comme le peintre qui corrige le panneau d'accueil de la ville, panneau où est inscrit la population totale, population sans cesse révisée à la baisse). Il faut voir tout le petit village de Gold Lick accueillir Bruce comme le héros sauveur... quand ce dernier est en fait un couard de première catégorie.

Les références sont nombreuses : tout les films de Bruce, bien sur, en commençant par The Evil Dead, Maniac Cop, Assault on Dome 4 et Alien Apocalypse, mais aussi d'autres oeuvres comme Délivrance, Congo et Candyman. Malheureusement la psychologie es personnages et taillées à la truelle (revirements incongrus et sans transitions ou clichés éculés). Un avis mitigé, donc, pour un OVNI cinématographique qui reste quand même indispensable aux cinéphiles déviants.

"Oh mon dieu ! C'est un fan... A l'aide ! A l'aide !"

Versus de Ryûhei Kitamura

Versus est un film japonais réalisé par Ryûhei Kitamura. Il est interprété par Tak Sakaguchi (comme toujours), Hideo Sakaki, Chieko Misaka, Kenji Matsuda et Yuichiro Arai.



Depuis des années je suis un fan inconditionnel de Versus. J'ai même regardé Alien Versus Predator parce qu'il y avait versus dans le titre (et aussi parce qu'il y avait Alien et Predator dans ce même titre). Dans son genre, c'est un bijoux. Mais quel est son genre ?

Versus est un film quasi-amateur. Tourné sans budget par une bande de fous utilisant chaque bout de ficelle passant à leur portée pour faire des effets spéciaux ambitieux, il veut être le film de sabre, de zombi et de gunfight absolu. Dans une forêt où les morts reviennent systématiquement à la vie une bande de yakuzas poursuivant un prisonnier vont affronter pendant deux heures, sans interruption, toutes sortes d'adversaires.

Imaginez la scène d'ouverture ultime : un écran noir après un narratif fantastiquo-paranormal à base de 666 portes vers l'au-delà. Et puis l'écran noir se fend : il s'agissait en fait d'un plan serré sur un guerrier qui vient d'être tranché en deux verticalement. Parfaitement symétriques, les deux moitiés s'effondrent, libérant la caméra et laissant le spectateur découvrir une sorte de samurai énervé occupé à trancher du zombi par succession de mouvements rapides et de prises de poses dans la plus pure tradition du chanbara. Ça démarre fort !

Versus n'est pas une succession de combats vaguement reliées par un scénario. C'est une unique immense scène d'action. Une scène d'action qui dure du plan d'ouverture médiéval au final post-apocalyptique, seulement interrompue quelques minutes pour présenter les personnages (peu nombreux) et les enjeux (presque inexistants).

La presse a beaucoup comparé Versus à Matrix, qualifiant le film de Ryûhei Kitamura de délire pour fanboy sans scénario et reprenant l'iconographie des frères Wachowski pour en faire une purée de cinéma bis. C'est faux ! Cela fait des décennies que le japon produit des monuments à la Versus, basés entièrement sur une succession de coiffures improbables, de prises de pose et de héros misant tout sur leur classe. Versus tire certes une partie de ses codes de Matrix, mais pour l'essentiel pioche dans les entrailles du cinéma de genre nippon.

Si Izo est votre film de chevet, que vous aimez le cinéma de fou dangereux et que les zombis nippons sont pour vous ce que les poney roses sont pour les petites filles, foncez voir ce machin. Vous ne le regretterez pas ! Pour les autres, c'est une expérience unique qui changera votre référentiel (peut-être en redéfinissant la "nullité") et ne devrait pas vous laisser indifférent.

mercredi 28 janvier 2009

The Onion Movie de Tom Kuntz et Mike Maguire

The Onion Movie est un film américain réalisé par Tom Kuntz et Mike Maguire sur un scénario de Todd Hanson et Robert D. Siegel. Sorti en 2008, il est interprété par Steven Seagal, Ken Takemoto, Daniel Chacón, Don McManus, Kate Fuglei, Abigail Mavity et Ahmed Ahmed.



Y a-t-il un pilote dans l'avion ? sorti en 1980, est souvent considéré comme l'ancêtre de la parodie cinématographique moderne. Pastichant le film À l'heure zéro et piochant parmi les meilleurs clichés de la série Airport, il fut le premier gros succès du trio constitué par Jim Abrahams, David Zucker et Jerry Zucker et entraîna des centaines de plagiats et de redites (La série des Y a-t-il un flic et des Scary Movie, les deux Hot Shots, Le Détonateur). En trois décennies le genre s'est rapidement épuisé et les productions de ce type atteignent naviguent aujourd'hui dans des abysses de nullité : Super Héros Movie, Big Movie et Spartatouille font pitiés et le trio Zucker, Abrahams, Zucker ne signifie plus rien.

C'est donc avec suspicion qu'on regarde The Onion Movie de Tom Kuntz et Mike Maguire, une sorte de parodie décousue où Steven Seagal incarne un donneur de coup bas dont la bande-annonce parsème un programme de télévision surréaliste. Au détour de reportages hallucinants on découvre la tragédie d'un homme ayant perdu ses chaussettes ou un braqueur refusant la charité et obtenant un job dans la banque qu'il cabriole ("si vous videz la caisse je serai tranquille quelques mois seulement ! Ce que je veux c'est un emploi.")

Et là c'est le choc ! L'humour est omniprésent, parfois dégueulasse et grinçant, parfois simpliste mais toujours juste. The Onion Movie est en fait un retour aux sources dans le genre agonisant de la parodie, puisque son principe, une succession de sketches coupés comme par un spectateur qui zapperait, est exactement celui du génialissime Hamburger film sandwich (The Kentucky Fried Movie en VO, allez comprendre les traducteurs), le premier scénario signé par Zucker, Abrahams et Zucker (en 1977, donc 3 ans avec le succès planétaire de leur Y a-t-il un pilote dans l'avion ?).

Vous découvrirez aussi l'incroyable talent de Steven Seagal comme acteur comique. Comme Leslie Nielsen, Seagal arrive parfaitement à jouer au premier degré un rôle qui doit être pris au dix-huitième, créant le décalage nécessaire au fou-rire. Il faut voir son intonation et son sérieux quand il lâche : "I don't think you have the balls."

The Onion Movie est un grand bol de parodie fraîche dans le monde pourri où Scary movie 4 et Date Movie sont considérés comme amusants.

mardi 27 janvier 2009

The Hunt For BTK Killer de Stephen T. Kay

The Hunt For BTK Killer est un téléfilm américain réalisé par Stephen T. Kay sur un scénario de Tom Towler et Donald Martin adapté d'un roman de Robert Beattie. Sorti en 2005, il est interprété par Robert Forster, Michael Michele, Maury Chaykin et Gregg Henry.



Plus un documentaire qu'un film, même s'il est entièrement interprété par des comédiens professionnels, The Hunt For BTK Killer retrace avec précision et fidélité la traque et l'arrestation de Dennis Rader, alias BTK (Bind them, Torture them, Kill them), un tueur en série américain ayant sévi de janvier 1974 à janvier 1991 avant d'être arrêté en février 2005.

Condamné pour le meurtre de dix personne après une carrière de près de trente année, Dennis Rader pourrait être une sorte d'Hannibal Lecter : un génie du mal aux capacités intellectuelles hors du commun. Il n'en est malheureusement rien, et si The Hunt For BTK Killer est un film intéressant c'est justement par la démystification qu'il entraine. Américain moyen et sans histoire, BTK se fait finalement attraper en envoyant des disquettes à la police, disquette contenant des documents Microsoft Word. Même les non-geeks savent que les documents issus d'Office contient des méta-données identifiant leur auteur (c'est parfaitement officiel)... mais pas Dennis Rader.

Comme quoi on peut se retrouver condamné à dix peines de perpétuité consécutive parce qu'on n'y comprends rien à l'informatique et au concept de fichier. Peut-être le mythe de la traçabilité absolue des données numériques est-il né de là (alors qu'un fichier ASCII brute ne peut pas être tracé, et il en est d'ailleurs de même pour un document Word légèrement retouché). En tout cas le deus ex machina est tellement énorme que le cinéphile moyen s'en indignerait dans une œuvre fictive. La réalité est écrite par un scénariste minable...

Au final The Hunt For BTK Killer est un métrage intéressant se rapprochant du Zodiac de David Fincher, la mise en scène virtuose en moins. Si vous aviez aimé The Zodiac d'Alexander Bulkley (parlant, comme le film de Fincher, du tueur du Zodiaque), alors vous aimerez cette traque lente mais réaliste. Sinon tournez vous vers Le silence des agneaux et ses clones.

Shredder de Greg Huson

Shredder est un film américain réalisé par Greg Huson en 2003. Il est interprété par Scott Weinger, Lindsey McKeon, Juleah Weikel, Billy O'Sullivan, Holly Towne, Brad Hawkins et Peter Riggs.



Le snowboard c'est branché chez les jeunes hollywoodiens. Pensez donc : un sport spectaculaire et dangereux (surtout si on a l'intelligence de le pratiquer hors piste et sans casque), quoi de mieux pour se détendre entre une douzaine de bières et un gros pétard ? Shredder est donc un slasher classique transposé en montagne et opposant une bande de sportifs bourrés de testostérone ou d'oestrogène (selon le sexe) à un tueur en ski (un bipède selon la terminologie des riders, c'est-à-dire un ringard).

Shredder démarre sur la présentation en règle d'une bande d'authentiques victimes calibrées qu'on jurerait directement sorties d'un Vendredi 13 : mépris pour le bouseux qui leur signale le danger, bières, drogue et sexe dans n'importe quelle situation, même en cas de morts multiples, de température inférieur à zéro et de bâtiments délabrés bourrés de détritus.

A moins d'être né en altitude, avant de descendre il faut monter, ce qui est fatiguant (il semblerait que pour des américains se déplacer sur ses jambes est tout simplement inimaginable), le scénariste introduit donc des remontes-pentes mécaniques. Comment concilier des montagnes sauvages et désertes avec des remontes-pentes mécaniques me direz vous ? En situant l'action dans une station de ski abandonnée depuis des années suite à une série d'accidents impliquant des riders et une petite fille en ski. Pourquoi tout le matériel fonctionne-t-il après la pression d'un simple bouton ? Ben c'est du solide.

Les paysages sont beaux. Le scénario est stupide mais certaines morts sont suffisamment graphiques pour que l'ensemble passe bien. Le principal défaut de Shredder ce sont ses poursuites à snowboard qui sont mal montée, mal filmées et mal jouée. Alors que le sport est intrinsèquement spectaculaire, et qu'un des jeunes est censé être numéro deux mondial, on à l'impression de regarder de amateurs. La faute aux angles de caméras ou au cascadeurs ? Difficile à dire.

Sur le fond il n'y a pas grand chose à dire tant tout est classique, éculé et stéréotypé. C'est un slasher, donc si vous avez vu Halloween, Camp Blood, Bloody Murder, Vendredi 13, Black Christmas ou Souviens-toi... l'été dernier vous connaissez tout.

Quelques incohérences viennent encore tacher la blancheur immaculée de la neige : une fille assassinée par le tueur ressurgit à la dernière minute. Quoi de plus classique me direz vous que le personnage qu'on croyait mort mais qui était juste assommé et qui vient sauver la mise dans le dernier plan ? Oui, mais là elle avait un trou énorme dans le crane et gisait au milieu d'une flaque de sang, les yeux ouverts.

Au final, Shredder est un beau cas d'école avec un écrin prometteur (montagne et sports de l'extrême) pour un résultat effroyablement banal. A réserver aux fans du genre.

dimanche 25 janvier 2009

The Tooth Fairy de Chuck Bowman

The Tooth Fairy est un film américain d'horreur réalisé par Chuck Bowman en 2006. Il est interprété par Lochlyn Munro, Chandra West, Steve Bacic, Nicole Muñoz, Jianna Ballard et Carrie Fleming.



Aussi curieux que ça puisse paraître, la fée des dents (l'équivalent américain de la petite souris) est une vrai peste. Après avoir découvert en 2003 le danger qu'elle pouvait représenter dans Darkness Falls, The Tooth Fairy vient enfoncer le clou.

Après une belle scène d'ouverture où une sorcière au visage ravagée arrache la dernière dent de lait d'une petite tête blonde nourrie au beurre de cacahuète en lui promettant un vélo, puis l'assassine sauvagement à coup de hachette, nous passons au présent où un couple américain typique (elle est avocate il est médecin reconvertit en écrivain, ils sont séparés) ouvre une chambre d'hôte sur les lieux du drame passé. Bien entendu des événements curieux (comprenez des morts ultra-violentes) vont rapidement se produire.

Ce qui est surprenant avec The Tooth Fairy c'est le mélange de genres. D'un côté il y a un slasher avec un mamie furieuse jaillissant à l'écran et tailladant à la hache tout ce qui lui passe à portée de main, et de l'autre un film de fantôme classique avec une enfant innocente se liant d'amitié avec une petite fille fantôme dans la plus pure tradition du genre. Ajoutez à cela des dégénérées bouseux issus de la tradition Délivrance et vous obtenez un curieux mélange.

Au final, The Tooth Fairy manque d'ambition mais rempli ses objectifs. Pas prétentieux, plutôt bien réalisé (en tenant compte de son budget minuscule et à ses acteurs sans charisme) et parfois effrayant, il ravira les fans d'Amityville et de Darkness Falls. Les autres préféreront se tourner vers des production ayant de réelles qualités cinématographiques. Sur le thème du lieu maléfique Stanley Kubrick nous a quand même offert The Shining et Robert Wise La maison du diable, qui sont des monuments absolu du septième art.

The Signal de David Bruckner, Dan Bush et Jacob Gentry

The Signal est un film américain réalisé par David Bruckner, Dan Bush et Jacob Gentry. Sorti en 2007, il est interprété par Anessa Ramsey, Sahr Ngaujah, AJ Bowen, Matthew Stanton, Justin Welborn et Suehyla El-Attar.



Je l'ai toujours dit : il faut se méfier des nouvelles technologies. Les téléphones cellulaires en particulier sont des machines à tuer : en plus de coller des tumeurs au cerveau ils transmettent des malédictions (voir à ce sujet La Mort en ligne et Phone). Dans The Signal c'est un déchainement d'ultra-violence débridée qu'ils déclenchent chez leurs malheureux utilisateurs, brisant la trame même de la logique humaine. Les portables ne sont d'ailleurs pas les seuls fautifs, puisque la télévision hertzienne, le câble et le lignes fixes jouent aussi leur rôle.

Instructif sur le fond (on y apprend que le sécateur est l'arme ultime et que toutes les menottes ont les mêmes clefs), The Signal est une bonne surprise, même si les amateurs de Stephen King n'y verront qu'une pale imitation de The Cell (dont Eli Roth devrait d'ailleurs tirer un film, selon certaines sources). Confié à trois réalisateurs, chacun responsable d'un segment, le métrage change plusieurs fois de ton, faisant varier les plaisirs mais restant merveilleusement cohérent. Parfois on pense à un mélange de Phénomènes et de Shaun of The Dead (la seconde "transmission" est un bijoux d'humour très noir). D'autres fois c'est du côté de 28 Jours plus tard qu'il faut chercher les similitudes...

Même si son dénouent larmoyant est inadmissible, bricolé maladroitement par le troisième larron, The Signal est un bon film qui mérite le détour ne serait-ce que pour que pour ce couple flegmatique qui organise une petite fête pour le nouvel an, fête dont l'organisation se voit sérieusement chambouler par les évènements.

Resident Evil: Degeneration de Makoto Kamiya

Resident Evil: Degeneration est un film d'animation d'horreur japonais réalisé par Makoto Kamiya. Les voix originales (anglaise) sont doubblée par Paul Mercier, Alyson Court, Laura Bailey, Steven Blum, Roger Craig Smith et Michelle Ruff.



Oubliez le catastrophique Resident Evil de Paul W.S. Anderson et ses suites détestables (Resident Evil: Apocalypse et Resident Evil: Extinction). Voilà Resident Evil: Degeneration, ce qu'aurait dû être l'unique véritable adaptation au cinéma d'un des meilleurs survival horror de tout les temps. Les fans du jeu le savent tous : l'ambiance de ce petit bijoux d'épouvante était, dès le départ, très cinématique, avec des caméras fixes (pour des raisons techniques) exploitant des angles inhabituels et spectaculaires. Mais le meilleur dans tout ça, en plus d'un gameplay extraordinaire et d'une bande son pleines de bruitages terrifiants, c'était les cut scene en images de synthèse. Pure moments d'esbroufe comme seuls les japonais en savent faire, ces courts-métrages intégrés aux jeux venaient renforcer l'identité des personnages. Tout les joueurs se souviennent de la classe de Chris Redfield et du charisme de Barry Burton.

Le choix d'un film entièrement en images de synthèse, avec une recherche du photo-réalisme à la Final Fantasy, les créatures de l'esprit (ou Final Fantasy VII Advent Children, si vous préférez) était donc tout indiqué pour traiter le sujet oh combien sérieux, de Resident Evil et de son virus T qui transforme tout le monde en zombi. Comme toujours avec les productions nippones de ce type, l'exploit technique est présent. Mais la vrai surprise c'est que Degeneration ne se limite pas à ça.

Resident Evil: Degeneration bénéficie d'un véritable scénario basé directement sur celui, relativement élaboré, des jeux. Démarrant sur une attaque de zombis dans un aéroport et éclaircissant au final une conspiration terroriste tournant autour des virus T et G, ce script apporte son lot de rebondissements, certes prévisibles mais toujours divertissants. Le reste du temps, on aligne les headshots, les cascades spectaculaires, les scènes d'angoisse et les monstres baveux. Que demander de plus ?

mercredi 14 janvier 2009

The Zombie Diaries de Kevin Gates et Michael Bartlet

The Zombie Diaries est un film indépendant d’horreur britannique réalisé par Kevin Gates et Michael Bartlett, sur un scénario de Kevin Gates et Michael Bartlett. Il est aussi monté et produit par Kevin Gates et Michael Bartlett (vive le copier-coller dans les génériques). Le casting contient pour sa part Russell Jones, Craig Stovin, Jonnie Hum, James Fisher et Anna Blades.



Découpé en courts chapitres vaguement reliés, The Zombie Diaries est l’histoire d’un infection de zombification en Angleterre (comme 28 jours plus tard, sauf que dans 28 jours plus tard ce ne sont pas des zombis). Sur le papier rien que du classique... et dans la pratique aussi.

Même si sont titre est très similaire avec Diary of The Dead, le film n'a aucun lien avec l'œuvre de Romero. En fait il est même sorti avant, de telle sorte qu'il est le premier à introduire dans un film de zombi cette idée de caméra sur l'épaule et de vue à la première personne.

The Zombie Diaries est donc majoritairement constitué des bandes vidéo d’une équipe tournant un documentaire sur l’épidémie. Au début du métrage, le caméraman enregistre une multitude de plans parfaitement inintéressants, allumant sa caméra de manière aléatoire. La réalisatrice lui demande pourquoi il filme ça. On se pose la même question tant ces scènes sont parfaitement inutiles et nuisent à l’immersion. Un barbu répond « laisse-le filmer si ça lui fait plaisir ! » Non ! On veut des zombis, pas la campagne anglaise capturée avec un caméscope de supermarché à travers la vitre arrière d’une petite cylindrée !

Quelques segments sortent de l’ordinaire, et la façon dont les différents possesseurs du caméscope (car il change plusieurs fois de main) évoluent et sombrent parfois dans la folie la plus dégueulasse est surprenante. Malheureusement The Zombie Diaries manque sérieusement de matière et ne compense ses faiblesses narratives par aucune qualité graphique.

Même si le film de zombi n’est pas une genre noble au sens des Cahiers du cinéma, on y trouve des bijoux poétiques (L’au-delà de Lucio Fulci) des brûlots politiques (Dawn of the Dead de Georges Romero) et des délires bourrés d’adrénaline et de sang (Versus de Ryuhei Kitamura). The Zombie Diaries n’appartient à aucune de ces catégories et pourrait servir d’étalon international de médiocrité. Fuyez le comme la peste (et pourtant j’aime tellement les zombis au cinéma que j’encourage même à visionner Junk de Atsushi Muroga).

PS : Merci à ceux qui m'ont signalé que le film est sorti avant Diary of The Dead.

The Last Horror Movie de Julian Richards

The Last Horror Movie est un film anglais réalisé par Julian Richards en 2003. Il est interprété par Kevin Howarth, Mark Stevenson, Antonia Beamish, Christabel Muir et Jonathan Coote.



Après une introduction éculée avec un bulletin radio signalant l’évasion de tueurs lors de leurs transfert (les tueurs s’évadent toujours lors de leur transfert depuis Halloween), nous découvrons une serveuse balayant seule un petit restaurant routier. Au moment opportun un assassin jaillit dans son dos, armé d’un couteau... Neige FM, changement de piste vidéo et introduction de Max, le vrai héros du film, qui explique qu’il a effacé un obscur film d’horreur loué dans votre vidéoclub pour y enregistrer un documentaire sur son activité fétiche : le meurtre en série. Une idée intéressante permettant de donner une réalité aux images qui suivent.

En vous révélant d’emblée que non, un tueur n’a pas réellement loué The Last Horror Movie pour y enregistrer ses mémoires, je pourrais vous spolier le film. Ne vous inquiétez pas, je ne m’abaisserais jamais à faire ça si les éditeurs ne l’avaient pas eux-même fait de manière honteuse. En effet, la jaquette de la chose fait elle-même référence à Max, et à ses meurtres filmés en amateur alors qu’elle devrait normalement parler du film d’origine : The Last Horror Movie, un minable slasher sans mise en abyme avec un tueur d’adolescent condamné pour un massacre en colonie de vacance (merci Vendredi 13). De plus le principe même de l’illusion ne marche pas si The Last Horror Movie est vu en salle de cinéma, s’il est téléchargé, s’il est diffusé à la télévision, s’il est acheté ou même s’il est loué sur un support autre que la VHS (DVD et Blu-ray, par exemple).

Passé ce constat, qu’est The Last Horror Movie ? Du point de vue de la réalisation et de la direction de la photographie, c’est un navet, le maniement de la caméra singeant volontairement une production amateur pour faire croire à une réalisation live. Si le métrage voulait être crédibles le scope ne serait pas employé tout le long et les meurtres ne seraient pas montés (ou plutôt démontés, tant c’est pitoyable). Enfin, pour le réalisme, on se croirait revenu dans un giallo de Mario Bava pendant ses périodes désargentées : victimes respirant encore après leur strangulation, gorge tranchée sans contact avec la lame et marteaux en mousse.

Du point de vue du fond c’est une expérience condescendante, avec un tueur débitant des lieux-communs et des préceptes philosophiques de comptoir. Jamais discours banal d’aigris voulant sois-disant réfléchir sur le sens de la vie, de la mort et du cinéma d’horreur n’avait été aussi prétentieux. L’œuvre se situe cent mille kilomètres en dessous du tour de force de Michael Haneke sur Funny Games (réitéré pour Funny Games U.S, son remake fait à la photocopieuse). Chaque parcelle de réflexion, est plagiée. Pourquoi sommes nous fascinés par la violence cinématographiques (Funny Games) ? En quoi voir le monde à-travers un caméscope change-t-il notre rapport au réel (Benny's video, encore de Michael Haneke) ? Pourquoi tout le monde est-il si méchant (un mauvais épisode des Bisounours) ? Les dîners de famille sont parfois si ennuyeux, n’est-ce pas (Festen de Thomas Vinterberg) ?

Si vous voulez une bonne réflexion sur le cinéma violent regardez plutôt l’œuvre de Michael Haneke. Il n’a pas reçu le prix du jury à Cannes par hasard. Si vous cherchez un film sur les tueurs en série qui soit intelligent, avec une profonde mise en abyme, procurez-vous Behind the Mask: The Rise of Leslie Vernon, C'est arrivé près de chez vous ou Tueurs nés.