Biens que moins givré que Uzumaki, Tomie est le manga le plus célèbres de de Junji Ito. Il a donné naissance à de nombreux films dont Tomie: Another Face. Ce second volet de la saga est réalisé directement pour le marché vidéo. Il s'agit en fait de trois histoires courtes mettant toutes en scènes Tomie. Leur seul lien est la présence discrète de l'homme avec un bandeau sur l'œil, ancien amoureux de créature consacrant désormais sa vie à contrecarrer ses plans.
Tomie est le nom d'une jeune fille à la beauté irréelle. Tout les hommes qui la côtoient tombent amoureux d'elle jusqu'à s'entretuer ou a l'exécuter, soit par jalousie et désir de possession, soit par compréhension de l'effet catastrophique qu'a son existence. Même si elle est la femme fatale ultime, au sens littéral du terme, Tomie est toujours présentée comme timide, discrète et prude. En fait la saga se distingue par sa pudeur puisqu'on ne voit jamais Tomie nue, ou même légèrement dévêtue. Cette pudeur contraste avec l'extrême violence des meurtres que subit la femme démon. Car Tomie est un être intrinsèquement maléfique, vivant éternellement pour nuire aux hommes et se faire massacrer par eux. Là où elle apparaît, la folie se fraye un chemin jusqu'à un déchaînement de haine se terminant immanquablement par son assassinat et son démembrement. Chaque morceau engendre alors une nouvelle Tomie.
Ici la réalisation est sommaire et le scénario simple. Tomie est toujours aussi belle et les ellipses du film la rendent dur à cerner. L'homme avec un bandeau sur l'œil erre à l'arrière plan, perdu face à la puissance de son gibier. Il est le seul personnage récurant dans la saga après Tomie mais fait l'effet d'un amateur. Éternellement en échec il n'abandonne jamais, mettant l'assiduité d'un amoureux dans sa tache de destruction.
Moins stéréotypé que les autres volets, Tomie: Another Face est une bonne surprise relativement à sa faible ambition (c'est du v-cinéma, ne l'oublions pas). Les adulateurs de la saga apprécieront donc.