vendredi 14 septembre 2007

Hypercube de Andrzej Sekula

Cube 2: Hypercube est un film canadien de science-fiction réalisé par Andrzej Sekula en 2002. Il est interprété par Kari Matchett, Geraint Wyn Davies, Grace Lynn Kung, Matthew Ferguson, Neil Crone et Barbara Gordon.



En 1997, au Canada, Vincenzo Natali réalise avec des bouts de ficelle, une unique pièce et quelques acteurs un petit bijou d'horreur kafkaïenne : Cube. Des hommes bloqués sans qu'on sache pourquoi dans un labyrinthe géant tridimensionnel cherchent désespérément une sortie en évitant des pièges pervers. Le scénario d'André Bijelic, Graeme Manson et Vincenzo Natali est simple et le huis-clos fonctionne. Une suite est donc mise en chantier : Hypercube (ou Cube 2).

Comme dans le premier film nous suivons des prisonniers amnésiques piégés dans un enchevêtrement de pièges. L'obscurité fait cependant place à une lumière crue et les piéges deviennent des abstractions lisses en images de synthèse. Mais la principale nouveauté réside dans la transformation du cube en un hypercube.

Mathématiquement l'hypercube est une généralisation du cube en dimension n. Un cube est un hypercube tridimensionnel et un carré est un hypercube bidimensionnel. Là nous sommes sensés être face à un tesseract, nom donné par Charles Howard Hinton à l'hypercube quadridimensionnel. Simplement le réalisateur n'a pas révisé ses mathématiques élémentaires et ignore que si on pave l'espace 4D de tesseracts aucune pièce n'est jamais adjacente à elle-même. Il est donc impossible qu'une porte puisse donner d'une cellule dans elle-même. En faite toutes les explications scientifiques du film sont aberrantes et bâclées. Là où un flou artistique complet aurait été adroit le scénariste cache son aversion pour les mathématiques derrière des mots compliqués et vides de sens. L'élève en maternel laissera passer, mais pour les autres ça marque mal.

Si le massacre s'arrêtait là le film serait encore acceptable, mais le cube devient une bête expérience militaire, brisant tout le mystère élaboré autour de ses origines. Seule une photographie élégante, abusant avec adresse d'un blanc clinique saturé, sauve l'œuvre de la catastrophe. A moins que vous ne soyez mordu de la franchise, évitez ce volet.

Détesté par les fans du premier opus et décrié par la critique, le film a cependant suffisamment marché pour entraîner la réalisation d'une préquelle : Cube Zero.

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