Né le 13 Septembre 1931 au Japon, Yôji Yamada réalise des films depuis 1964. Extrêmement populaire dans son pays natal, il est l'auteur principal de la plus longue saga cinématographique de l'histoire avec Tora-san (il existe 48 long métrages sur ce vagabond au grand cœur). Au long de la centaine de films qu'il a écrits ou réalisés il a vu défiler une grande partie de l'histoire du septième art. Il était donc logique qu'il veuille rendre hommage au premier genre ayant permis à son pays de rayonner au delà de ses frontières : le film de samouraï. Car devant Yasujiro Ozu ce furent d'abord Masaki Kobayashi et Akira Kurosawa qui imposèrent leurs noms au monde avec des oeuvres comme Les Sept Samouraïs, Hara-kiri et Rébellion.
A l'aube de l'ère Meiji, Seibei Iguchi est un samurai déchu ayant vendu son sabre pour quelques pièces. Devenu fonctionnaire l'anti-héros taciturne que ses collègues surnomment par dérision Seibei du crépuscule n'aspire qu'à vivre dans la paix en élevant sa fille. Il compte les sacs de riz, sale et en guenille, ce qui lui vaudra d'ailleurs blâme lors d'une visite officielle. Un jour Tomoe, amour de jeunesse, viens chercher refuge chez lui, divorcée d'un mari violent et alcoolique. Ivre et enragé, l'ancien époux provoque Seibei en duel avant de se faire écraser en deux passes alors que son adversaire ne dispose que d'un sabre en bois. La rumeur de la victoire de Seibei se répand comme un virus jusqu'à ce qu'on le charge d'une mission périlleuse : éliminer un samouraï rebelle refusant de se faire hara-kiri.
Avec ses cadrages simples et larges, sa photographie sobre et son absence d'effets, le film de Yôji Yamada mise plus sur son histoire et se personnages que sur ses images. La lumière absente souligne ce crépuscule gris et fade. Les amateurs d'action peuvent aussi passer leur chemin, l'unique duel, très intense, se situant à la tout fin du métrage. La vraie qualité du film, outre le fait de prendre à contre-pied l'image du samouraï guerrier, est la manière posée et contemplative dont il décrit la vie ordinaire de son héros. Et sur ce point Yôji Yamada prouve son talent. Amateurs de Kobayashi et de Kurosawa foncez sur Le Samouraï du crépuscule, vous ne serez pas déçus.
1 commentaire:
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