vendredi 30 mars 2012

The Last Winter de Larry Fessenden

The Last Winter est un film d'horreur américano-islandais réalisé par Larry Fessenden en 2006. Il est interprété par Ron Perlman, James LeGros, Connie Britton, Zach Gilford, Kevin Corrigan et Jamie Harrold.



La compagnie américaine KIK construit une route à travers le refuge faunique national Arctic, une réserve située au nord-est de l'Alaska. Leur objectif est d'exploiter les formidables réserves pétrolières locales. Mais sur place, au milieu du néant, une équipe constitué d'écologistes, d'ingénieurs et d'agents du gouvernements, va découvrir qu'il y a quelque-chose de mystérieux et d'incompréhensible qui s'attaque à leurs esprit.

Tourné en Alaska, The Last Winter jouit de décors naturels convaincants et démesurés. Au milieu de ce néant glacé n'existe qu'une petite base et cette mystérieuse caisse, présente sur l'affiche, qui suscite autant de fascination chez les spectateurs que chez les protagonistes.

Le casting est solide, avec notamment Ron Perlman, qui incarne Ed Pollack, un personnage autoritaire et bourru qui se révèle rapidement inquiétant. Mais c'est sur son ambiance que repose The Last Winter. Avec sa folie venue d'on ne sais-où, ses personnages enfermés au milieu d'une étendue infinie de neige, sa paranoïa et ses tensions, le film de Larry Fessenden évoque par moment The Thing de John Carpenter et impose au spectateur une tension permanente qui n'est relâchée que dans le dernier acte, quand le scénariste ne sait plus quoi faire et part dans tous les sens.

Car, comme Wendigo du même Larry Fessenden, le film souffre d'une certaine lourdeur new-age et d'une grande confusion. Comme si des considérations vaguement chamaniques le dispensait de se conclure proprement et de raconter une vraie histoire. Cela ravira certains spectateurs mais risque d'en énerver d'autres.

A mes yeux, son ambiance exceptionnelle et ses personnages paranoïaques sauvent The Last Winter du naufrage. Reste à savoir si ça vous suffit.

mercredi 28 mars 2012

100 Feet d'Eric Red

100 Feet, aussi diffusé chez nous sous le nom de Périmètre mortel, est un film d'horreur américain réalisé par Eric Red en 2008. Il est interprété par Famke Janssen, Bobby Cannavale, Ed Westwick, Michael Paré, Patricia Charbonneau, John Fallon et Kevin Geer.



J'ai un faible pour les films de fantôme, tout particulièrement pour les histoires de maisons hantées. Dark Water de Hideo Nakata et The Haunting de Robert Wise comptent parmi mes films préférés, et The Shining de Stanley Kubrick me retourne toujours autant à chaque vision. De plus, j'apprécie Eric Red, notamment pour l'excellent The Hitcher, version 1986.

100 Feet avait donc tout pour me plaire : c'est l'histoire d'une femme, Marnie, assigné à résidence car elle purge une peine pour avoir assassiné son mari, Mike. Ce dernier était un policier pourri, alcoolique et violent, qui la battait continuellement. Sans ressources, rejetée par ses anciens voisins et isolée, Marnie est également harassée par Shanks, l'ancien partenaire de Mike, qui est bien décidé à lui pourrir la vie. Elle fait ainsi l'objet d'une surveillance permanente et porte un bracelet électronique qui se déclenche dès qu'elle quitte sa maison, avec la promesse de se prendre 10 ans de prison de plus à la première incartade.

Hélas, sa nouvelle prison est son domicile conjugal, celui-là même où elle a poignardé son mari. Et il va rapidement se révélé hanté par le spectre vengeur de Mike.

Le point de départ du film est vraiment intelligent et permet de résoudre directement la question habituelle des films de fantôme, à savoir le fameux "pourquoi elle reste là ?" De même, les acteurs sont crédibles et la réalisation brille par sa simplicité et son efficacité. Les éclairages sont parfaits et la maison, unique décor du film, remplit son contrat, se révélant tantôt inquiétante et tantôt chaleureuse.

Hélas, les apparitions de Mike sont gérées d'un façon pitoyable. Très visible trop tôt dans le film, il fait rapidement étalage de son omnipotence, projetant Marnie dans tous les sens avec une rage et une efficacité usuellement réservée pour le chapitre finale.

Comme la découverte du spectre est expédiée très rapidement, au lieu de faire l'objet du long développement qui est la tradition dans les films de fantômes, Eric Red est obligé de meubler. Cela donne des ajouts inutiles qui poussent comme des petites tiges rabougries sur un script anémique. Ainsi, Marnie découvre, au milieu du métrage, un sac poubelle remplie d'épaisses liasses de billets... Dont elle se débarrasse en 3 minutes. Une sous-intrigue potentielle est ainsi introduite puis euthanasiée à la vitesse de l'éclair.

Le résultat final un beau gâchis, se permettant même d'intégrer une romance inutile et caricaturalement mélodramatique. Sans oublier un final, lamentable. Seule une scène, ultra-violente, inattendue, techniquement parfaite et absolument répugnante, sauve le film. L'exécution spectaculaire d'un homme par le spectre, aussi soudaine qu'impressionnante. Mais, a moins d'être un fan d'effets spéciaux gores, ces quelques minutes ne valent pas la peine de s'infliger tout ça.

lundi 26 mars 2012

Opus I de Walter Ruttmann

Opus I (ou Lichtspiel opus I) est un film d'animation expérimental allemand réalisé en 1921 par Walter Ruttmann.



De nos jours, avec internet, le cinéma expérimental, jadis réservé à quelques privilégiés, est largement accessible. Bref, plus besoin de se limiter à Un chien andalou de Luis Buñuel et Salvador Dalí ou à Entr'acte de René Clair.

Walter Ruttmann est un artiste allemand né en 1887. Peintre abstrait, il est responsable de plusieurs films expérimentaux. Ainsi, il est souvent cité comme le pionnier du cinéma abstrait (qu'il appelait cinéma absolu).

Réalisé en 1921, son tout premier film, judicieusement nommé Opus I, dure 13 minutes et est considéré comme le premier film abstrait. Conçu pour accompagner la musique de Max Butting, qui était jouée directement par Ruttmann au violoncelle lors de la projection, il est constitué de divers motifs plus ou moins géométriques qui évoluent de façon dynamique, préfigurant ainsi les accompagnements visuels algorithmiques qu'on trouve de nos jours avec la plus part des logiciels de lecture sonore.

Techniquement, Opus I est réalisé avec une méthode novatrice : en employant de la cire et une machine capable de la découper en fines taches, Ruttmann remplace le temps par le parcours selon l'axe Z de ses formes, réalisant ainsi des tomographies animée. Une méthode reprise peu après par Oskar Fischinger, qui expérimenta sur la cire et l'argile dès 1921, mais également par Jean Painlevé, en 1937, qui l'appliqua sur des objets réels (notamment une orange).

Ce n'est donc pas par hasard que Opus I évoque le cinéma d'animation de Fischinger, Fischinger qui fut lui-même une des sources d'inspiration de Walt Disney sur Fantasia. Pour la petite anecdote, Fischinger et Ruttmann se seraient d'ailleurs rencontré lors de la première d'Opus I à Berlin.

Plus tard, en 1927, Ruttmann atteignit la célébrité avec Berlin, symphonie d'une grande ville, la première symphonie urbaine, qui constitue encore aujourd'hui un modèle de montage et de rythme.

samedi 24 mars 2012

John Carter d'Andrew Stanton

John Carter est un film américain réalisé par Andrew Stanton en 2012. Il est interprété par Taylor Kitsch, Lynn Collins, Samantha Morton, Mark Strong, Ciarán Hinds, Dominic West, James Purefoy et Willem Dafoe.



Andrew Stanton est le réalisateur de génie derrière WALL-E et Le Monde de Nemo. Ici, il se retrouve à la tête de la dernière superproduction Disney. Cela donne résultat très critiqué, mais aussi un film pour lequel j'éprouve une grande affection.

La véritable intrigue commence en 1868, dans ce qui semble être un western : John Carter est un officier sudiste pendant la guerre de Sécession. Devenu un chercheur d'or et étant à deux doigt de découvrir une mine légendaire, il s'empêtre dans les pires ennuis et se retrouve rapidement pourchassé simultanément par la cavalerie et par des amérindiens. Cela l'oblige à se réfugier dans une grotte où il tombe nez à nez avec un Thern capable de voyager dans l'espace à l'aide d'un médaillon...

De sa grotte, John Carter est transporté sur la planète Barsoom (Mars). Là-bas, c'est la guerre, et une princesse en danger n'attend que d'être sauvé.

Adapté d'Une princesse de Mars de Edgar Rice Burroughs, romancier américain connu pour Tarzan, John Carter est un film d'aventure tout ce qu'il y a de plus classique. Avec son rythme soutenu, ses décors grandioses et insolites, ses personnages attachants et ses enjeux démesurés, il représente la quintessence même du pulp. C'est de l'aventure comme on n'en fait plus, avec une belle princesse devant épouser un tyran pour le bien de son peuple, une guerre planétaire, de l'archéologie, des singes blancs titanesque, des bateaux qui volent et des méchants très méchants.

En fait, John Carter est une succession décomplexée et interrompue de moments de bravoure soigneusement dédramatisés (on est pas là pour faire peur). Comme dans La Momie de Stephen Sommers, le spectacle est permanent et chaque scène est l'occasion de découvrir un défi supplémentaire, un nouvel adversaire ou une somptueux décors. Il y a 250 millions de dollars à l'écran, et ça se voit. Ajoutez à cela un humour intelligent et un héros attachant dont la personnalité est plus fine qu'il n'y parait au premier abord et vous trouvez un agréable blockbuster qui remplit parfaitement son contrat.

Ne vous attendez cependant pas à l'intensité d'un Indiana Jones où à une pseudo-réflexion écologique à la Avatar. John Carter est avant tout distrayant. Il se rapproche ainsi de Prince of Persia, dont il s'inspire d'ailleurs beaucoup d'un point de vue stylistique.

C'est peut-être ce absence d'ambitions, en dehors de l'Aventure avec un grand A, qui justifie l'échec commercial actuel du film d'Andrew Stanton... Du coup il n'y aura pas de suites. Dommage : le Cycle de Mars de Burroughs est pourtant constitué de 11 romans.

jeudi 22 mars 2012

La dame en noir de James Watkins

La dame en noir (The Woman in Black) est un film d'horreur britannico-canado-suédois réalisé par James Watkins et sorti en 2012. Il est interprété par Daniel Radcliffe, Ciarán Hinds, Janet McTeer et Sophie Stuckey.



Vous trouverez difficilement représentant plus calibré du film de fantôme que La dame en noir : un notaire, ce qui rappelle le Jonathan Harker de Dracula, est mandaté pour mettre en ordre la paperasse d'une vielle femme, tout juste décédée, qui abandonne derrière elle un somptueux manoir. Ce dernier, comme le Mont-Saint-Michel, n'est accessible qu'à marée basse, et ne peut être atteint qu'à travers une route traitresse où jadis un enfant trouva la mort, noyé.

Une fois sur place, note héros (incarné par Daniel Radcliffe) se heurtera aux superstitions de la population, avant de constater lui-même qu'une mystérieuse présence, la fameuse dame en noir du titre, semble hanter le manoir et déchainer sa fureur sur n'innocentes victimes.

Très travaillé, La dame en noir déroule son intrigue d'une façon si parfaitement huilée et fluide qu'il a une saveur étrangement artificielle. Les scènes de frayeur sont nombreuses, jouant sur les ombres, les reflets, le hors-champ et les accessoires (tous ces singes empaillés, ces boites à musiques et ces poupées sont fort effrayants). Elles se succèdent a un bon rythme, ne laissant que peu de répit au spectateur, mais suscitant aussi une impression de déjà-vu chez les habitués du genre.

En dehors de sa séquence d'ouverture, proprement glaçante et abrupte, et de sa fin, inéluctable, La dame en noir manque un peu de substance. Son spectre vengeur et aveugle, qui exécute tous les enfants qui passent à sa portée, rappelle les fantômes asiatiques de ces deux dernières décennies, même si le cadre est résolument européen. Reste la remarquable esthétique de l'ensemble, qui ramène à la période glorieuse de la Hammer, où l'horreur britannique dominait le monde. Saluons aussi la solide interprétation de Daniel Radcliffe, incarnant brillamment un Arthur Kipps veuf et dépressif qui lutte avec l'énergie du désespoir contre une force qui le dépasse.

Au final, nous avons un résultat imparfait, car trop travaillé, mais qui vaut largement le détour ne serait-ce que pour célébrer le retour du plus mythique des studios du cinéma fantastique (la Hammer).

mardi 20 mars 2012

909 Experiment de Wayne A. Smith

909 Experiment est un film d'horreur réalisé par Wayne A. Smith en 2000. Il est écrit, produit, filmé et interprété par le même Wayne A. Smith. Au casting, on trouve aussi Denise Devlin, actrice principale, mais également coproductrice.



Jamie et Alex (leur nom de famille est *BIP*) partent en 1999 à *BIP*, près du lac Arrowhead. L'objectif de leur voyage est de passer quelque jours dans un somptueux chalet pour documenter toute trace d'activité paranormale. Comprenez par là qu'ils vont disposer d'un caméscope avec le quel il s'amuseront en buvant du *BIP* pour passer le temps.

S'il y a plus de bips dans ce résumé que dans un épisode de South Park, c'est normal. Afin de renforcer l'authenticité de ce found footage, nous avons le droit à ce son strident qui couvent chaque nom et chaque adresse. De même, d'infects carrés noirs se déplacent à l'écran, masquant l'identité des protagonistes, mais aussi leur marque de shampoing et le logo de leur soda.

A part ça, 909 Experiment est un film facile à décrire : il ressemble incroyablement à Paranormal Activity (l'expression paranormal activity est d'ailleurs répétée quatre ou cinq fois dans le film). On retrouve la même alternance entre des caméras fixes en noir et blanc et un caméscope couleur mobile. Le même abus de plans longs et creux sur une homme et une femme immobiles, allongés dans un lit. Le même goût pour les lustres qui se balancent et le portes qui s'ouvrent toutes seules. Les même cadrages catastrophiques. Le même couple américain moyen. La même dimension triviale et anodine dans ces interminables discussions introduites seulement pour meubler et, bien entendu, le même argument : tout ça est vrai, juré, promis, craché !

Comme dans Paranormal Activity, c'est l'acteur principal qui sert de cadreur et de caméraman. Mais ici il est aussi producteur, scénariste et réalisateur (du coup, on rejoint le travail de Jason Gerbay sur Abnormal Activity).

Seulement, malgré un scénario très similaire, le même thème et un usage quasi-identique des caméras, 909 Experiment n'est pas une copie de Paranormal Activity. Réalisé en 2000, le film de Wayne A. Smith est au contraire le modèle ayant servi à Paranormal Activity, presque dix ans avant. Du coup, j'ai maintenant la preuve que Oren Peli n'a pas copié Daniel Myrick et Eduardo Sánchez, les créateurs de Blair Witch, en ajoutant quelques idées, mais s'est contenté de plagier de la façons la plus primaire qui soit.

Personnellement, je ne comprends pas pourquoi 909 Experiment est si peu connu. Introuvable sur Amazon ou même sur eBay, il n'existe ni sur IMDB, ni sur Wikipédia. En fait, il n'a jamais été distribué... Actuellement, seule une copie pirate circule sur internet. Pourtant, en tant que honorable ancêtre d'un genre aujourd'hui saturé, cette petite production mérite d'être découverte.

dimanche 18 mars 2012

Lake Mungo de Joel Anderson

Lake Mungo est un film australien réalisé par Joel Anderson en 2008. Il est interprété par Talia Zucker, Rosie Traynor, David Pledger, Martin Sharpe, Steve Jodrell, Tamara Donnellan et Scott Terrill .



Dans la grande famille des documenteurs (faux-documentaires) remplis de found footages, voilà le cousin australien. Sorti en 2008, donc un an avec Paranormal Activity, Lake Mungo ne ressemble que superficiellement à tous ces films identiques dont le marché est maintenant saturé (Paranormal Entity, Paranoid Activity 2, et ainsi de suite).

Lake Mungo est présenté comme une succession d'interviews (tournés en 2008) émaillée de quelques documents produits au moment des faits, en 2005 (vidéos amateurs, photographies, enregistrements de sessions avec un médium). Tout commence avec la noyade d'une adolescente de 16 ans, Alice. La famille est sous le choc et tente de faire son deuil, mais plusieurs indices laissent supposer qu'Alice serait encore vivante et roderait autour de leur maison.

Dans la pratique le scénario est joliment ficelé. S'éloignant rapidement de l'histoire de fantôme, il montre le désarroi d'une famille face à la mort et donne un vrai sens à des réactions irrationnelles. Avec un premier twist, assez prévisible mais intelligent, puis un final plein de sous-entendus, il parvient à ne jamais être vraiment ennuyeux.

Si on veut faire un reproche à Lake Mungo, ça serait qu'il n'est pas fait pour effrayer. Tout au plus transmet-il un certain désespoir, légitime, face à une situation banalement tragique. Sa mise en scène télévisuelle et volontairement peu dynamique participe à cette impression d'enlisement. Mais c'est en fait ce qui fait sa force et son originalité.

vendredi 16 mars 2012

Abnormal Activity de Jason Gerbay

Abnormal Activity est un film américain réalisé par Jason Gerbay en 2010. Il est interprété par Lexy Lexington et Jason Gerbay, ainsi que par quelques autres acteurs qui ne font que passer (Dennis Cage, Emily Durkheim, Kody Swensen et Zach Swensen).



Un couple oisif et doté d'une caméra constate des activités anormales dans leur logis et décident de tout filmer, n'importe comment. Juste pour nous infliger une sorte de séance diapo qui donne la nausée. Ce n'est pas gentil !

Avec son titre, Abnormal Activity pourrait passer pour un clone de Paranormal Activity. En fait c'est censé en être une parodie. Sauf qu'une parodie doit faire rire, et qu'il est impossible d'esquisser un sourire devant ça. Ou alors il faut fermer les yeux, se boucher les oreille et se raconter des blagues dans la tête.

Techniquement, il est impossible de parodier la vacuité sans sombrer dans le néant. Du coup, il ne se passe rien dans Abnormal Activity ! Il n'y a pas de gags, pas de scénario, pas de cadrages, pas d'ambiance, pas de vrais dialogues et pas d'idées. C'est l'ensemble vide, la limite de la fonction polynomiale x42 quand x tend vers 0. C'est le found footage qu'il ne fallait surtout pas trouver.

Si vous tenez jusqu'au bout, le générique final explique tout : Jason Gerbay est à la fois l'acteur principale, le scénariste, le producteur, le monteur, le réalisateur, le compositeur et le caméraman (7 responsabilités différentes, je crois que c'est un record). Il a certainement improvisé ça en une journée, voir en un après-midi. Le miracle, c'est qu'il soit parvenu à le vendre !

Abnormal Activity est presque une expérience astrophysique ! Comme il ne contient pas de matière ou d'énergie, il existe indépendamment de tout temps (un peu comme l'univers avant le Big Bang). En conséquence, il semble durer une éternité (j'ai tellement regardé ma montre pendant la projection qu'elle a cessé de fonctionner). Quand le twist final débarque, prévisible et pas drôle, on ne sait même plus plus pourquoi on est là, ni même pourquoi on existe...

Du coup, maintenant, en comparaison, Paranormal Entity et un chef-d'œuvre. Même The Room de Tommy Wiseau est préférable à cette chose !

mercredi 14 mars 2012

Board James de James Rolfe

Board James est une émission en ligne écrite, réalisée et interprétée par James Rolfe. Elle est diffusée sur internet depuis 2009 et compte à ce jour 17 épisodes. Si vous parlez anglais, c'est sur Cinemassacre que ça se passe.



Même s'il est principalement connu pour son Angry Video Game Nerd, James Rolfe est également un amateur de jeux de sociétés. Mais il ne s'intéresse pas aux gros jeux, complexes et savants, qu'apprécient en général les habitués de BoardGameGeek. C'est du côté des jeux funs, simples et puérils de notre enfance qu'il tourne son regard.

Oubliez Agricola de Uwe Rosenberg, Caylus de William Attia et Senji de Bruno Cathala et Serge Laget. Oubliez les cubes de bois, les tours décomposés en plusieurs phases et la nécessité d'établir une stratégie ou même d'utiliser son cerveau. Retrouvez votre âme d'enfant avec la toupie de Tornado Rex, le piège abracadabrantesque de Mouse Trap ou les acrobaties aériennes de Looping Louis.

Les épisodes sont tous consacrés à un jeu unique. Il est analysé d'un point de vue nostalgique, quoique assez agressif, à travers un discours introductif suivi d'une fausse partie, très mise en scène, où James Rolfe affronte Mike Matei (qui triche de manière éhontée). Le tout est parfois illustré avec des publicités des années 80 pour le titre, ou avec des extraits du spectacle concerné en cas de jeu à licence (par exemple pour les Teenage Mutant Ninja Turtles).

Au final, Board James est une émission rigolote, qui change agréablement du torrent d'insultes de l'Angry Video Game Nerd et qui fera ressurgir de votre cœur des souvenirs ludiques très anciens.

lundi 12 mars 2012

The Angry Video Game Nerd de James Rolfe

The Angry Video Game Nerd est une émission en ligne écrite, réalisée et interprétée par James Rolfe. Elle est diffusée sur internet depuis 2006 et compte à ce jour 106 épisodes. Si vous parlez anglais, c'est sur Cinemassacre que ça se passe.



Il n'y a pas que les films qui peuvent être de véritables nanars : les jeux vidéos également savent parfois être ratés à un point qui dépasse notre malheureux entendement de mortel. C'est à ces titres pitoyables que s'intéresse James Rolfe dans The Angry Video Game Nerd, à travers une série de critiques caustique et vulgaires.

Initialement intitulée Bad NES Games, puis The Angry Nintendo Nerd, l'émission de James Rolfe était originellement consacrée aux jeux sur Nintendo Entertainment System (NES) et sur Super Nintendo (SNES). Par la suite elle se généralisa aux mauvais jeux console en général, mais toujours anciens (jamais au-delà de la Nintendo 64).

Le Nerd, le personnage centrale de l'émission, se caractérise par un langage particulièrement ordurier, par une violence extraordinaire et par un manque total de zen (presque toutes ses critiques se terminent par une explosion de colère). Même s'il met toujours un point d'honneur à terminer les jeux qu'il analyse, il finit souvent par détruire la cartouche ou le CD incriminé (avec une grande créativité).

Découvrez sans tarder des étrons vidéo-ludiques comme Super 3D Noah's Ark, Spiritual Warfare, Bible Buffet, Zelda: The Wand of Gamelon et Link: The Faces of Evil, sans oublier les polémiques et graveleux Custer's Revenge, Beat 'Em & Eat 'Em et Philly Flasher. C'est gratuit et, au passage, vous enrichirez considérablement votre stock d'insultes dans la langue de Shakespeare.

samedi 10 mars 2012

Obscurus Lupa Presents d'Allison Pregler

Obscurus Lupa Presents est une émission en ligne écrite, réalisée et interprétée par Allison Pregler. Diffusée depuis 2010 sur That Guy With The Glasses, elle compte à ce jour 78 épisodes.



Obscurus Lupa (incarnée par Allison Pregler) est une jeune femme qui s'intéresse aux vrais nanars, ceux qui, du haut de leurs budgets anémiques, font rire tant ils sont ratés (elle ne traite que des séries Z et des direct to video). Alors que le Nostalgia Critic s'énerve sur les films qu'il regarde et que Phelous déprime, Lupa déborde toujours d'un enthousiasme étonnant. Il faut dire qu'il est impossible de garder son sérieux devant The Texas Chainsaw Massacre 3, Fatal Deviation, Birdemic: Shock and Terror ou Shark Attack 3.

L'humour d'Obscurus Lupa n'est que très rarement basé sur le sarcasme. En fait, les films analysés sont si pathétiques qu'ils sont drôles en absolu, sans qu'il y ait besoin de souligner quoi que ce soit. Lupa se contente donc de rire avec le spectateur, limitant ses interventions au strict minimum. Comme Brad Jones dans The Cinema Snob, elle recourt également à un étalage opulent de culture cinéphile (orienté vers les séries Z, bien entendu).

Suivant la tradition instaurée par Doug Walker, les critiques sont linéaires et contiennent énormément d'extraits vidéos, ce qui peut donc vous gâcher le plaisir si vous n'avez pas encore vu le film, mais qui peut également vous convaincre de partir à sa recherche (et il y a des perles presque introuvables dans sa liste). Attendez-vous donc à faire chauffer votre moteur de recherche pour tenter de localiser Robo Vampire, Razor Sharpe ou Julie and Jack (le premier film de James Nguyen).

Au final, par son thème et son approche Obscurus Lupa Presents devrait plaire aux lecteurs de Nanarland. Le français cédant sa place à l'anglais et le texte à la vidéo.

jeudi 8 mars 2012

Phelous de Phelan Porteous

Phelous est le nom d'une émission en ligne écrite, réalisée et interprétée par Phelan Porteous. Diffusée sur internet depuis 2008, elle compte à ce jour 137 épisodes.



J'ai déjà parlé du site web That Guy With The Glasses où Doug Walker, sous l'identité du Nostalgia Critic, se déchaine sur des mauvais films, avec énormément d'humour et de répartie. Après avoir créé une chaine Youtube, Doug se réfugia en 2008 sur son propre site web où il fut rapidement rejoint par d'autres comédiens qui partagent maintenant son domaine.

Même si Doug Walker demeure le clou du spectacle, tant par son sens de l'humour que par son professionnalisme, beaucoup d'autres critiques méritent le détour. Parmi eux, notons en particulier Phelous, spécialisée dans les films d'horreurs, avec un petit penchant pour les slashers américains ratés.

Fan de Mortal Kombat, des Tortues ninja et de Doctor Who, il parsème ses sketches de nombreuses références à ces trois œuvres. Son personnage est continuellement consterné et énervé par les navets qu'il s'inflige, avec un sens du sarcasme particulièrement développé (même s'il n'atteint pas le niveau d'acidité et de cynisme de Brad Jones).

Généralement, Phelous semble détester son travail, haïr les films qu'il regarde et mépriser les personnages mis en scène. Mais surtout, il semble incroyablement pressé d'expédier ses analyse et commence beaucoup d'épisode par un tentative maladroite d'éviter la besogne. Pour commencer, ses critiques de Hostel 3 et de Five Across the Eyes sont très représentatives de son style.

Grand amateur de caméo, Phelous fait souvent apparaitre ses confrères (Cinema Snob, Obscurus Lupa ou encore Film Brain). Pendant les premiers épisodes, un tradition voulait qu'il décède à la fin de chacun de ses sketches, quand il n'était pas bloqué dans une boucle temporelle (pour Triangle et Open Graves, ce qui est très indiqué).

Le seule reproche qu'on puisse faire à Phelous est sa mauvaise foi évidente. Certes, elle fait partie intégrante du spectacle et est réjouissante quand on partage sa haine pour le film visé (vas-y, crache sur Hostel), mais elle est vraiment énervante quand on est en désaccord avec lui. Comment peut-on critiquer aussi sauvagement Funny Games ?

Bref, si vous avez un bon sens du second degrés et que vous êtres consternés par une certaine production horrifique insipide, vous aimerez Phelous. Sinon, restez-en au Nostalgia Critic.

mardi 6 mars 2012

Atop the Fourth Wall de Lewis Lovhaug

Atop the Fourth Wall est une émission en ligne écrite, réalisée et interprétée par Lewis Lovhaug depuis 2008. Elle compte à ce jour 176 épisodes de durée très variable. Atop the Fourth Wall est diffusé gratuitement sur That Guy With The Glasses, mais également sur le site web de Linkara (atopfourthwall.blogspot.com).



Dans Atop the Fourth Wall, Linkara, un geek à lunettes, fan de Star Trek et amateur de bande dessiné (interprété par Lewis Lovhaug) décortique méthodiquement les plus mauvais comics (même s'il s'autorise de temps en temps quelques vacances avec de classiques).

Linkara n'hésite pas à parler pendant plusieurs minutes d'une unique vignette, ce qui pourrait être lassant si son sens de l'humour et de l'auto-dérision n'était pas aussi développé. Ainsi, même si ses critiques sont pointues, il joue souvent avec le second degrés, parfaitement conscient que son travail est celui d'un coupeur de cheveux en quatre. Moins acide que Brad Jones (Cinema Snob), il est parfois sarcastique (comme l'illustre son "Because poor literacy is KeWl", phrase qui fait usage de running gag)

On lui doit ainsi des analyses poussées de Superman Meets the Quik Bunny (le lapin sur les boites de Nesquik, depuis la disparition tragique de Grosquick, jamais élucidée par la police, soit dit au passage), de Godzilla vs Barkley (Barkley est un joueur de basket, et si vous ne savez pas qui est Godzilla alors je pense que vous vous êtes égarés) ou de la bande dessinée Lady Gaga (qui n'est pas vraiment consacrée à Lady Gaga mais à un fan obsessionnel et détraqué).

Donc si vous vous intéressez un peu aux comics et que vous appréciez l'esprit That Guy With The Glasses, essayez Linkara.

dimanche 4 mars 2012

The Bruno Mattei Show de Brad Jones

The Bruno Mattei Show est une émission en ligne réalisée et interprétée par Brad Jones depuis 2010. Elle compte à ce jour 17 épisodes. Comme les autres émissions de Brad Jones, elles est disponible sur That Guy With The Glasses, mais également sur thecinemasnob.com.



The Bruno Mattei Show est constitué de débats mondains sur l'œuvre de Bruno Mattei, un réalisateur italien adulé par les amateurs de nanars. Du moins par ceux qui sont à la fois assez cultivés pour savoir que le cinéma ne se résume pas à Hollywood et pourtant suffisament dérangés pour supporter son érotisme de pacotille, son manque total de goût et son penchant pour l'exploitation la crue et cynique de divers sujets (exactions nazies, prisons pour femme et tribus de cannibales en Amazonie, par exemple)

Improvisé avec des amis, naturel et tourné en noir et blanc dans un bar-restaurant, The Bruno Mattei Show a un côté arty et snob qui contraste avec les films analysés. Les discussions ne sont pas vraiment préparées et le cadre est volontairement informel, mais bien que ce soit moins humoristique et dense que le Cinema Snob, cela reste instructif.

Hell of the Living Dead, Mondo Erotico, Rats: Night of Terror, Caligula Reincarnated As Nero et Women's Prison Massacre font ainsi l'objet de discussions enflammées entre Brian Lewis Sarah, Lewis et Brad jones.

Assurément la plus élitiste des émissions de Brad Jones, The Bruno Mattei Show est à réserver aux lecteurs les plus assidues de Nanarland. Les autres commenceront avec Nostalgia Critic ou Phelous.

vendredi 2 mars 2012

DVD-R Hell de Brad Jones

DVD-R Hell est une émission en ligne écrite, réalisée et interprétée par Brad Jones depuis 2011. Elle compte à ce jour 6 épisodes. Comme les autres émissions de Brad Jones, elles est disponible sur That Guy With The Glasses, mais également sur thecinemasnob.com.



Connu pour The Cinema Snob, Brad Jones est aussi l'auteur et l'acteur principal d'un honnête thriller intitulé Paranoia. Mais sa carrière ne se limite pas à ces deux œuvres. Il anime également d'autres émissions en lignes (The Bruno Mattei Show et The Big Box).

Parmi ces émission, il y a en particulier : DVD-R Hell qui s'intéresse à des œuvres tellement peu connues qu'elles n'ont jamais fait l'objet d'une édition officielle. Ces films qu'on peut tout juste trouver sur le marché pirate sous formes de beaux DVD-R contrefaits, généralement dotés de jaquettes hideuses.

Vous découvrirez ainsi le pilote de Heil Honey, I'm Home, un sitcom familial produit en 1990 et mettent en scène la vie quotidienne du couple formé par Hitler et Eva Braun. Comme Homer Simpson, Hitler déteste son voisin (qui est, comble de l'ironie, un juif, c'est dire si l'humour ce cette série vole haut).

Dans un autre épisode, c'est le pilote de Poochinski qui est analysé. Tourné par Will Mackenzie en 1990, cette série TV (avec Peter Boyle en vedette) devait mettre en scène un détective réincarné en bulldog. Et quand on voit le résultat, on sait pourquoi ça n'est jamais rentré en production.

Mais DVD-R Hell, c'est aussi l'occasion de découvrir Rock: It's Your Decision, un film éducatif réalisé en 1982 par John Taylor et dénonçant le terrible danger du rock (la damnation éternelle n'est pas loin). Le point fort de ce moyen métrage étant de prouver l'exact contraire de son propos...

Pour conclure, DVD-R Hell, c'est du streaming, c'est amusant et c'est gratuit. Donc profitez-en sans complexes !