Après un brillant Diary of The Dead, haï par beaucoup de spectateurs mais faisant preuve d'une grande originalité et s'impliquant vraiment dans une réflexion sur l'obsession des hommes pour la capture des images, George A. Romero décida non pas de tourner une suite directe à Diary, pourtant très rentable finanicèrement parlant, mais de continuer sa série de films de morts-vivants comme il l'avait toujours fait, c'est-à-dire en créant une nouvelle œuvre, seulement reliée par sa thématique et ses règles à l'ensemble précédemment construit.
Techniquement, nous avons un lien supplémentaire avec Diary of The Dead, puisque les ex-soldats que nous suivons croisent dans leur fuite les protagonistes du film précédent et les dépouillent. Ils décident ensuite de se rendre sur l'île de Plum, vantée par une vidéo trouvée sur internet. Mais une fois arrivé sur place, ils découvriront une guerre entre deux familles d'origine écossaise, les Muldoons et les O'Flynns.
La raison des conflits dans Survival of the Dead tourne autour de la gestion des zombis. Les Muldoons pensent qu'il faut honorer les morts, et donc conserver les morts-vivants près de soi, enchainés, tout en essayent de les traiter avec amour, un peu comme s'il s'agissait simplement de malades. Cela demande bien entendu un certain savoir-faire, mais est réalisable, vu la faible densité de population sur l'île de Plum. Les O'Flynns sont pour l'extermination pure et simple.
Perdus au milieu de ce conflit qui les dépasse, les déserteurs venus de l'extérieur n'interagissent que peu, faisant office de spectateurs. C'est sans surprise qu'ils concluent le film en prenant la fuite.
Certains analysent Survival of the Dead comme un débat sur l'avortement, avec d'un côté les pro-life et de l'autre les pro-choice. C'est assurément une simplification grossière correspondant à une volonté de tout politiser, mais il faut reconnaitre que la question éthique, pourtant complètement hypothétique et inapplicable au réel, abordée dans le film de George A. Romero est fascinante, tout comme le conflit qui en découle. Encore une fois, caché derrière une simple histoire de zombis, se trouve un film complexe et pourtant ludique. Par ailleurs, nous retrouvons l'action, le sang, la mort, la peur et le rythme faisant toute la saveur des films de Romero.
Avec Survival of the Dead, la Dead serie de George A. Romero, initiée par La nuit des morts-vivants, devient enfin une hexalogie. Même s'il y a des hauts et des bas dans cette exceptionnelle saga, chacun de ces films doit impérativement être vu par tous les amateurs de zombis, et ce sixième volet ne fait pas exception.