Je suis mathématicien de formation, ce qui veut dire que je suis à l'aise avec les objets algébriques les plus abstraits mais que j'ai du mal à compter au-delà de 3. Cependant, quand je vois certains films, je me dis que je suis loin d'être le plus handicapé. Jugez plutôt : Abnormal Activity 3 est la suite d'Abnormal Activity, mais il n'y a pas d'Abnormal Activity 2. A l'opposé, il existe un Paranoid Activity 2 qui est tout seul, sans suites ni préquelles. Et la saga Paranormal Activity compte deux Paranormal Activity 2. L'un des deux est une suite, renommée en Europe Paranormal Activity: Tokyo Night, et l'autre est une préquelle.
Cette fois, nous suivons Kristin, la sœur de l'héroïne du premier film. Baby-sitter débutante, elle enquête sur la disparition d'un enfant dont elle avait la charge, pendant que son petit-ami, Eric, doit vivre avec ses délires sur les démons et son irrationalité. L'histoire est ainsi une parodie de Paranormal Activity 2 (enfin, du premier Paranormal Activity 2, pas de Tokyo Night), ce qui rend encore plus inconsistant le choix du numéro 3 dans le titre.
La première partie d'Abnormal Activity 3 est consacrée à l'analyse du film précédent, qui semble être sorti en DVD après le meurtre concluant ce dernier. Kristin et Eric nous forcent donc à visionner une seconde fois cette horreur, tout en se lamentant de la stupidité et de l'ennui de ce qu'ils regardent. Paradoxalement, c'est beaucoup plus drôle comme ça. Ce n'est pas pour rien que Mystery Science Theater 3000, The Nostalgia Critic et The Cinema Snob sont si amusants.
Tout comme le premier opus, Abnormal Activity 3 est une pitoyable comédie produite sans budget, sans scénario, sans idées, sans matériel, sans décors et sans cadrages. Bien que moins drôle que son modèle, elle vous fera cependant rire jaune plusieurs fois, et pas qu'involontairement. L'humour tourne surtout atour des mauvais traitements que subit le bébé dont Kristin s'occupe, résultant de son incompétence et de sa parasse. Le reste du film est meublé avec quelques disputes récupérées dans les poubelles des scénaristes d'Un gars, une fille, ou avec des scènes de somnambulisme surréalistes.
Le montage est désordonné, car Kristin n'est pas capable de se servir correctement du caméscope d'Eric et n'arrête pas d'enregistrer pardessus des bandes déjà utilisées, ce qui donne lieu à des séquences incongrues s'insérant entres d'autres plans. A la décharge du film, Jason Gerbay y est toujours simultanément acteur, scénariste, producteur, monteur, réalisateur, compositeur et caméraman. Tommy Wiseau peut aller se rhabiller...
C'est moins mauvais que le film précédent, du coup ce n'est même plus le plus mauvais found footage jamais tourné. Ce qui le prive de son seul intérêt.
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