mercredi 28 janvier 2009

The Onion Movie de Tom Kuntz et Mike Maguire

The Onion Movie est un film américain réalisé par Tom Kuntz et Mike Maguire sur un scénario de Todd Hanson et Robert D. Siegel. Sorti en 2008, il est interprété par Steven Seagal, Ken Takemoto, Daniel Chacón, Don McManus, Kate Fuglei, Abigail Mavity et Ahmed Ahmed.



Y a-t-il un pilote dans l'avion ? sorti en 1980, est souvent considéré comme l'ancêtre de la parodie cinématographique moderne. Pastichant le film À l'heure zéro et piochant parmi les meilleurs clichés de la série Airport, il fut le premier gros succès du trio constitué par Jim Abrahams, David Zucker et Jerry Zucker et entraîna des centaines de plagiats et de redites (La série des Y a-t-il un flic et des Scary Movie, les deux Hot Shots, Le Détonateur). En trois décennies le genre s'est rapidement épuisé et les productions de ce type atteignent naviguent aujourd'hui dans des abysses de nullité : Super Héros Movie, Big Movie et Spartatouille font pitiés et le trio Zucker, Abrahams, Zucker ne signifie plus rien.

C'est donc avec suspicion qu'on regarde The Onion Movie de Tom Kuntz et Mike Maguire, une sorte de parodie décousue où Steven Seagal incarne un donneur de coup bas dont la bande-annonce parsème un programme de télévision surréaliste. Au détour de reportages hallucinants on découvre la tragédie d'un homme ayant perdu ses chaussettes ou un braqueur refusant la charité et obtenant un job dans la banque qu'il cabriole ("si vous videz la caisse je serai tranquille quelques mois seulement ! Ce que je veux c'est un emploi.")

Et là c'est le choc ! L'humour est omniprésent, parfois dégueulasse et grinçant, parfois simpliste mais toujours juste. The Onion Movie est en fait un retour aux sources dans le genre agonisant de la parodie, puisque son principe, une succession de sketches coupés comme par un spectateur qui zapperait, est exactement celui du génialissime Hamburger film sandwich (The Kentucky Fried Movie en VO, allez comprendre les traducteurs), le premier scénario signé par Zucker, Abrahams et Zucker (en 1977, donc 3 ans avec le succès planétaire de leur Y a-t-il un pilote dans l'avion ?).

Vous découvrirez aussi l'incroyable talent de Steven Seagal comme acteur comique. Comme Leslie Nielsen, Seagal arrive parfaitement à jouer au premier degré un rôle qui doit être pris au dix-huitième, créant le décalage nécessaire au fou-rire. Il faut voir son intonation et son sérieux quand il lâche : "I don't think you have the balls."

The Onion Movie est un grand bol de parodie fraîche dans le monde pourri où Scary movie 4 et Date Movie sont considérés comme amusants.

mardi 27 janvier 2009

The Hunt For BTK Killer de Stephen T. Kay

The Hunt For BTK Killer est un téléfilm américain réalisé par Stephen T. Kay sur un scénario de Tom Towler et Donald Martin adapté d'un roman de Robert Beattie. Sorti en 2005, il est interprété par Robert Forster, Michael Michele, Maury Chaykin et Gregg Henry.



Plus un documentaire qu'un film, même s'il est entièrement interprété par des comédiens professionnels, The Hunt For BTK Killer retrace avec précision et fidélité la traque et l'arrestation de Dennis Rader, alias BTK (Bind them, Torture them, Kill them), un tueur en série américain ayant sévi de janvier 1974 à janvier 1991 avant d'être arrêté en février 2005.

Condamné pour le meurtre de dix personne après une carrière de près de trente année, Dennis Rader pourrait être une sorte d'Hannibal Lecter : un génie du mal aux capacités intellectuelles hors du commun. Il n'en est malheureusement rien, et si The Hunt For BTK Killer est un film intéressant c'est justement par la démystification qu'il entraine. Américain moyen et sans histoire, BTK se fait finalement attraper en envoyant des disquettes à la police, disquette contenant des documents Microsoft Word. Même les non-geeks savent que les documents issus d'Office contient des méta-données identifiant leur auteur (c'est parfaitement officiel)... mais pas Dennis Rader.

Comme quoi on peut se retrouver condamné à dix peines de perpétuité consécutive parce qu'on n'y comprends rien à l'informatique et au concept de fichier. Peut-être le mythe de la traçabilité absolue des données numériques est-il né de là (alors qu'un fichier ASCII brute ne peut pas être tracé, et il en est d'ailleurs de même pour un document Word légèrement retouché). En tout cas le deus ex machina est tellement énorme que le cinéphile moyen s'en indignerait dans une œuvre fictive. La réalité est écrite par un scénariste minable...

Au final The Hunt For BTK Killer est un métrage intéressant se rapprochant du Zodiac de David Fincher, la mise en scène virtuose en moins. Si vous aviez aimé The Zodiac d'Alexander Bulkley (parlant, comme le film de Fincher, du tueur du Zodiaque), alors vous aimerez cette traque lente mais réaliste. Sinon tournez vous vers Le silence des agneaux et ses clones.

Shredder de Greg Huson

Shredder est un film américain réalisé par Greg Huson en 2003. Il est interprété par Scott Weinger, Lindsey McKeon, Juleah Weikel, Billy O'Sullivan, Holly Towne, Brad Hawkins et Peter Riggs.



Le snowboard c'est branché chez les jeunes hollywoodiens. Pensez donc : un sport spectaculaire et dangereux (surtout si on a l'intelligence de le pratiquer hors piste et sans casque), quoi de mieux pour se détendre entre une douzaine de bières et un gros pétard ? Shredder est donc un slasher classique transposé en montagne et opposant une bande de sportifs bourrés de testostérone ou d'oestrogène (selon le sexe) à un tueur en ski (un bipède selon la terminologie des riders, c'est-à-dire un ringard).

Shredder démarre sur la présentation en règle d'une bande d'authentiques victimes calibrées qu'on jurerait directement sorties d'un Vendredi 13 : mépris pour le bouseux qui leur signale le danger, bières, drogue et sexe dans n'importe quelle situation, même en cas de morts multiples, de température inférieur à zéro et de bâtiments délabrés bourrés de détritus.

A moins d'être né en altitude, avant de descendre il faut monter, ce qui est fatiguant (il semblerait que pour des américains se déplacer sur ses jambes est tout simplement inimaginable), le scénariste introduit donc des remontes-pentes mécaniques. Comment concilier des montagnes sauvages et désertes avec des remontes-pentes mécaniques me direz vous ? En situant l'action dans une station de ski abandonnée depuis des années suite à une série d'accidents impliquant des riders et une petite fille en ski. Pourquoi tout le matériel fonctionne-t-il après la pression d'un simple bouton ? Ben c'est du solide.

Les paysages sont beaux. Le scénario est stupide mais certaines morts sont suffisamment graphiques pour que l'ensemble passe bien. Le principal défaut de Shredder ce sont ses poursuites à snowboard qui sont mal montée, mal filmées et mal jouée. Alors que le sport est intrinsèquement spectaculaire, et qu'un des jeunes est censé être numéro deux mondial, on à l'impression de regarder de amateurs. La faute aux angles de caméras ou au cascadeurs ? Difficile à dire.

Sur le fond il n'y a pas grand chose à dire tant tout est classique, éculé et stéréotypé. C'est un slasher, donc si vous avez vu Halloween, Camp Blood, Bloody Murder, Vendredi 13, Black Christmas ou Souviens-toi... l'été dernier vous connaissez tout.

Quelques incohérences viennent encore tacher la blancheur immaculée de la neige : une fille assassinée par le tueur ressurgit à la dernière minute. Quoi de plus classique me direz vous que le personnage qu'on croyait mort mais qui était juste assommé et qui vient sauver la mise dans le dernier plan ? Oui, mais là elle avait un trou énorme dans le crane et gisait au milieu d'une flaque de sang, les yeux ouverts.

Au final, Shredder est un beau cas d'école avec un écrin prometteur (montagne et sports de l'extrême) pour un résultat effroyablement banal. A réserver aux fans du genre.

dimanche 25 janvier 2009

The Tooth Fairy de Chuck Bowman

The Tooth Fairy est un film américain d'horreur réalisé par Chuck Bowman en 2006. Il est interprété par Lochlyn Munro, Chandra West, Steve Bacic, Nicole Muñoz, Jianna Ballard et Carrie Fleming.



Aussi curieux que ça puisse paraître, la fée des dents (l'équivalent américain de la petite souris) est une vrai peste. Après avoir découvert en 2003 le danger qu'elle pouvait représenter dans Darkness Falls, The Tooth Fairy vient enfoncer le clou.

Après une belle scène d'ouverture où une sorcière au visage ravagée arrache la dernière dent de lait d'une petite tête blonde nourrie au beurre de cacahuète en lui promettant un vélo, puis l'assassine sauvagement à coup de hachette, nous passons au présent où un couple américain typique (elle est avocate il est médecin reconvertit en écrivain, ils sont séparés) ouvre une chambre d'hôte sur les lieux du drame passé. Bien entendu des événements curieux (comprenez des morts ultra-violentes) vont rapidement se produire.

Ce qui est surprenant avec The Tooth Fairy c'est le mélange de genres. D'un côté il y a un slasher avec un mamie furieuse jaillissant à l'écran et tailladant à la hache tout ce qui lui passe à portée de main, et de l'autre un film de fantôme classique avec une enfant innocente se liant d'amitié avec une petite fille fantôme dans la plus pure tradition du genre. Ajoutez à cela des dégénérées bouseux issus de la tradition Délivrance et vous obtenez un curieux mélange.

Au final, The Tooth Fairy manque d'ambition mais rempli ses objectifs. Pas prétentieux, plutôt bien réalisé (en tenant compte de son budget minuscule et à ses acteurs sans charisme) et parfois effrayant, il ravira les fans d'Amityville et de Darkness Falls. Les autres préféreront se tourner vers des production ayant de réelles qualités cinématographiques. Sur le thème du lieu maléfique Stanley Kubrick nous a quand même offert The Shining et Robert Wise La maison du diable, qui sont des monuments absolu du septième art.

The Signal de David Bruckner, Dan Bush et Jacob Gentry

The Signal est un film américain réalisé par David Bruckner, Dan Bush et Jacob Gentry. Sorti en 2007, il est interprété par Anessa Ramsey, Sahr Ngaujah, AJ Bowen, Matthew Stanton, Justin Welborn et Suehyla El-Attar.



Je l'ai toujours dit : il faut se méfier des nouvelles technologies. Les téléphones cellulaires en particulier sont des machines à tuer : en plus de coller des tumeurs au cerveau ils transmettent des malédictions (voir à ce sujet La Mort en ligne et Phone). Dans The Signal c'est un déchainement d'ultra-violence débridée qu'ils déclenchent chez leurs malheureux utilisateurs, brisant la trame même de la logique humaine. Les portables ne sont d'ailleurs pas les seuls fautifs, puisque la télévision hertzienne, le câble et le lignes fixes jouent aussi leur rôle.

Instructif sur le fond (on y apprend que le sécateur est l'arme ultime et que toutes les menottes ont les mêmes clefs), The Signal est une bonne surprise, même si les amateurs de Stephen King n'y verront qu'une pale imitation de The Cell (dont Eli Roth devrait d'ailleurs tirer un film, selon certaines sources). Confié à trois réalisateurs, chacun responsable d'un segment, le métrage change plusieurs fois de ton, faisant varier les plaisirs mais restant merveilleusement cohérent. Parfois on pense à un mélange de Phénomènes et de Shaun of The Dead (la seconde "transmission" est un bijoux d'humour très noir). D'autres fois c'est du côté de 28 Jours plus tard qu'il faut chercher les similitudes...

Même si son dénouent larmoyant est inadmissible, bricolé maladroitement par le troisième larron, The Signal est un bon film qui mérite le détour ne serait-ce que pour que pour ce couple flegmatique qui organise une petite fête pour le nouvel an, fête dont l'organisation se voit sérieusement chambouler par les évènements.

Resident Evil: Degeneration de Makoto Kamiya

Resident Evil: Degeneration est un film d'animation d'horreur japonais réalisé par Makoto Kamiya. Les voix originales (anglaise) sont doubblée par Paul Mercier, Alyson Court, Laura Bailey, Steven Blum, Roger Craig Smith et Michelle Ruff.



Oubliez le catastrophique Resident Evil de Paul W.S. Anderson et ses suites détestables (Resident Evil: Apocalypse et Resident Evil: Extinction). Voilà Resident Evil: Degeneration, ce qu'aurait dû être l'unique véritable adaptation au cinéma d'un des meilleurs survival horror de tout les temps. Les fans du jeu le savent tous : l'ambiance de ce petit bijoux d'épouvante était, dès le départ, très cinématique, avec des caméras fixes (pour des raisons techniques) exploitant des angles inhabituels et spectaculaires. Mais le meilleur dans tout ça, en plus d'un gameplay extraordinaire et d'une bande son pleines de bruitages terrifiants, c'était les cut scene en images de synthèse. Pure moments d'esbroufe comme seuls les japonais en savent faire, ces courts-métrages intégrés aux jeux venaient renforcer l'identité des personnages. Tout les joueurs se souviennent de la classe de Chris Redfield et du charisme de Barry Burton.

Le choix d'un film entièrement en images de synthèse, avec une recherche du photo-réalisme à la Final Fantasy, les créatures de l'esprit (ou Final Fantasy VII Advent Children, si vous préférez) était donc tout indiqué pour traiter le sujet oh combien sérieux, de Resident Evil et de son virus T qui transforme tout le monde en zombi. Comme toujours avec les productions nippones de ce type, l'exploit technique est présent. Mais la vrai surprise c'est que Degeneration ne se limite pas à ça.

Resident Evil: Degeneration bénéficie d'un véritable scénario basé directement sur celui, relativement élaboré, des jeux. Démarrant sur une attaque de zombis dans un aéroport et éclaircissant au final une conspiration terroriste tournant autour des virus T et G, ce script apporte son lot de rebondissements, certes prévisibles mais toujours divertissants. Le reste du temps, on aligne les headshots, les cascades spectaculaires, les scènes d'angoisse et les monstres baveux. Que demander de plus ?

mercredi 14 janvier 2009

The Zombie Diaries de Kevin Gates et Michael Bartlet

The Zombie Diaries est un film indépendant d’horreur britannique réalisé par Kevin Gates et Michael Bartlett, sur un scénario de Kevin Gates et Michael Bartlett. Il est aussi monté et produit par Kevin Gates et Michael Bartlett (vive le copier-coller dans les génériques). Le casting contient pour sa part Russell Jones, Craig Stovin, Jonnie Hum, James Fisher et Anna Blades.



Découpé en courts chapitres vaguement reliés, The Zombie Diaries est l’histoire d’un infection de zombification en Angleterre (comme 28 jours plus tard, sauf que dans 28 jours plus tard ce ne sont pas des zombis). Sur le papier rien que du classique... et dans la pratique aussi.

Même si sont titre est très similaire avec Diary of The Dead, le film n'a aucun lien avec l'œuvre de Romero. En fait il est même sorti avant, de telle sorte qu'il est le premier à introduire dans un film de zombi cette idée de caméra sur l'épaule et de vue à la première personne.

The Zombie Diaries est donc majoritairement constitué des bandes vidéo d’une équipe tournant un documentaire sur l’épidémie. Au début du métrage, le caméraman enregistre une multitude de plans parfaitement inintéressants, allumant sa caméra de manière aléatoire. La réalisatrice lui demande pourquoi il filme ça. On se pose la même question tant ces scènes sont parfaitement inutiles et nuisent à l’immersion. Un barbu répond « laisse-le filmer si ça lui fait plaisir ! » Non ! On veut des zombis, pas la campagne anglaise capturée avec un caméscope de supermarché à travers la vitre arrière d’une petite cylindrée !

Quelques segments sortent de l’ordinaire, et la façon dont les différents possesseurs du caméscope (car il change plusieurs fois de main) évoluent et sombrent parfois dans la folie la plus dégueulasse est surprenante. Malheureusement The Zombie Diaries manque sérieusement de matière et ne compense ses faiblesses narratives par aucune qualité graphique.

Même si le film de zombi n’est pas une genre noble au sens des Cahiers du cinéma, on y trouve des bijoux poétiques (L’au-delà de Lucio Fulci) des brûlots politiques (Dawn of the Dead de Georges Romero) et des délires bourrés d’adrénaline et de sang (Versus de Ryuhei Kitamura). The Zombie Diaries n’appartient à aucune de ces catégories et pourrait servir d’étalon international de médiocrité. Fuyez le comme la peste (et pourtant j’aime tellement les zombis au cinéma que j’encourage même à visionner Junk de Atsushi Muroga).

PS : Merci à ceux qui m'ont signalé que le film est sorti avant Diary of The Dead.

The Last Horror Movie de Julian Richards

The Last Horror Movie est un film anglais réalisé par Julian Richards en 2003. Il est interprété par Kevin Howarth, Mark Stevenson, Antonia Beamish, Christabel Muir et Jonathan Coote.



Après une introduction éculée avec un bulletin radio signalant l’évasion de tueurs lors de leurs transfert (les tueurs s’évadent toujours lors de leur transfert depuis Halloween), nous découvrons une serveuse balayant seule un petit restaurant routier. Au moment opportun un assassin jaillit dans son dos, armé d’un couteau... Neige FM, changement de piste vidéo et introduction de Max, le vrai héros du film, qui explique qu’il a effacé un obscur film d’horreur loué dans votre vidéoclub pour y enregistrer un documentaire sur son activité fétiche : le meurtre en série. Une idée intéressante permettant de donner une réalité aux images qui suivent.

En vous révélant d’emblée que non, un tueur n’a pas réellement loué The Last Horror Movie pour y enregistrer ses mémoires, je pourrais vous spolier le film. Ne vous inquiétez pas, je ne m’abaisserais jamais à faire ça si les éditeurs ne l’avaient pas eux-même fait de manière honteuse. En effet, la jaquette de la chose fait elle-même référence à Max, et à ses meurtres filmés en amateur alors qu’elle devrait normalement parler du film d’origine : The Last Horror Movie, un minable slasher sans mise en abyme avec un tueur d’adolescent condamné pour un massacre en colonie de vacance (merci Vendredi 13). De plus le principe même de l’illusion ne marche pas si The Last Horror Movie est vu en salle de cinéma, s’il est téléchargé, s’il est diffusé à la télévision, s’il est acheté ou même s’il est loué sur un support autre que la VHS (DVD et Blu-ray, par exemple).

Passé ce constat, qu’est The Last Horror Movie ? Du point de vue de la réalisation et de la direction de la photographie, c’est un navet, le maniement de la caméra singeant volontairement une production amateur pour faire croire à une réalisation live. Si le métrage voulait être crédibles le scope ne serait pas employé tout le long et les meurtres ne seraient pas montés (ou plutôt démontés, tant c’est pitoyable). Enfin, pour le réalisme, on se croirait revenu dans un giallo de Mario Bava pendant ses périodes désargentées : victimes respirant encore après leur strangulation, gorge tranchée sans contact avec la lame et marteaux en mousse.

Du point de vue du fond c’est une expérience condescendante, avec un tueur débitant des lieux-communs et des préceptes philosophiques de comptoir. Jamais discours banal d’aigris voulant sois-disant réfléchir sur le sens de la vie, de la mort et du cinéma d’horreur n’avait été aussi prétentieux. L’œuvre se situe cent mille kilomètres en dessous du tour de force de Michael Haneke sur Funny Games (réitéré pour Funny Games U.S, son remake fait à la photocopieuse). Chaque parcelle de réflexion, est plagiée. Pourquoi sommes nous fascinés par la violence cinématographiques (Funny Games) ? En quoi voir le monde à-travers un caméscope change-t-il notre rapport au réel (Benny's video, encore de Michael Haneke) ? Pourquoi tout le monde est-il si méchant (un mauvais épisode des Bisounours) ? Les dîners de famille sont parfois si ennuyeux, n’est-ce pas (Festen de Thomas Vinterberg) ?

Si vous voulez une bonne réflexion sur le cinéma violent regardez plutôt l’œuvre de Michael Haneke. Il n’a pas reçu le prix du jury à Cannes par hasard. Si vous cherchez un film sur les tueurs en série qui soit intelligent, avec une profonde mise en abyme, procurez-vous Behind the Mask: The Rise of Leslie Vernon, C'est arrivé près de chez vous ou Tueurs nés.