Plus un documentaire qu'un film, même s'il est entièrement interprété par des comédiens professionnels, The Hunt For BTK Killer retrace avec précision et fidélité la traque et l'arrestation de Dennis Rader, alias BTK (Bind them, Torture them, Kill them), un tueur en série américain ayant sévi de janvier 1974 à janvier 1991 avant d'être arrêté en février 2005.
Condamné pour le meurtre de dix personne après une carrière de près de trente année, Dennis Rader pourrait être une sorte d'Hannibal Lecter : un génie du mal aux capacités intellectuelles hors du commun. Il n'en est malheureusement rien, et si The Hunt For BTK Killer est un film intéressant c'est justement par la démystification qu'il entraine. Américain moyen et sans histoire, BTK se fait finalement attraper en envoyant des disquettes à la police, disquette contenant des documents Microsoft Word. Même les non-geeks savent que les documents issus d'Office contient des méta-données identifiant leur auteur (c'est parfaitement officiel)... mais pas Dennis Rader.
Comme quoi on peut se retrouver condamné à dix peines de perpétuité consécutive parce qu'on n'y comprends rien à l'informatique et au concept de fichier. Peut-être le mythe de la traçabilité absolue des données numériques est-il né de là (alors qu'un fichier ASCII brute ne peut pas être tracé, et il en est d'ailleurs de même pour un document Word légèrement retouché). En tout cas le deus ex machina est tellement énorme que le cinéphile moyen s'en indignerait dans une œuvre fictive. La réalité est écrite par un scénariste minable...
Au final The Hunt For BTK Killer est un métrage intéressant se rapprochant du Zodiac de David Fincher, la mise en scène virtuose en moins. Si vous aviez aimé The Zodiac d'Alexander Bulkley (parlant, comme le film de Fincher, du tueur du Zodiaque), alors vous aimerez cette traque lente mais réaliste. Sinon tournez vous vers Le silence des agneaux et ses clones.
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