jeudi 13 novembre 2008

Pathology de Marc Schoelermann

Pathology est un film américain réalisé par Marc Schoelermann en 2008. Il est interprété par Milo Ventimiglia, Alyssa Milano, Michael Weston et Lauren Lee Smith.



J'aime les duels d'esprit, tout particulièrement quand les enjeux sont importants. Pour moi, un manga comme Death Note, dont l'intrigue se résume à l'affrontement de deux intelligences supérieurs autour d'un ensemble de règles clairement énoncées est un pur délice. Sur le papier Pathology avait donc tout pour me plaire.

Jugez plutôt : au sein d'une classe d'étudiants en médecine légale, un cercle privé se forme, constitué de la crème de la crème. Cette élite s'affronte à un petit jeu morbide tournant autour du crime médicalement indécelable. Chaque participant fournit tour à tour au groupe un cadavre et défie ses pairs de trouver les causes du décès. Un petit club de tueurs en série, donc, avec un prétexte médical assez glaçant.

Malheureusement il ne fallait pas attendre une grande subtilité d'un scénario de Mark Neveldine et Brian Taylor (Hyper tension c'est eux). Sur son fond alléchant, Pathology est une mascarade grotesque, tenant plus du teen-movie débordant d'alcool, de drogue et de jeune filles peu vêtues que du thriller promis. L'élite de la médecine légale passe plus de temps à fumer des substances illicites et à siffler des whisky en se gargarisant de sa propre supériorité qu'à étudier, disséquer ou même planifier des homicides.

On découvre ainsi une fresque de n'importe quoi à la limite du consternant : depuis l'effet aphrodisiaque des morgues, jusqu'à la facilité avec laquelle on peut faire disparaître 20 cadavres sans que personne ne sourcille, en passant par les éternels clichés du gros sandwich dégusté au milieux des corps en décomposition (alors que dans la vraie vie, après une simple dissection, vous puez le formol et la mort même après une douche). Nos légistes élitistes manipulent en pleine leçon des organes humains sans gants, prennent le pouls avec le pouce et font passer les docteurs de Scrubs pour des dieux de la science (et la série H pour un monument de réalisme).

Le héros, Teddy Grey, est anti-charismatique au possible et sa psychologie est à la limite du compréhensible. Mais le plus consternant c'est sa relation avec le diabolique instigateur du jeu qui est abracadabrantesque :
Tu vois, on a un super club où on tue des gens, voilà un nom et une adresse, sera-tu capable de l'éliminer sans laisser d'indices médicaux ? Oh, cool, je veux m'intégrer et boire des bières avec vous. J'y vais.

Tout le monde sait que dans le films américains se déroulant au collège, au lycée ou même en maternelle, l'unique ambition de tout le monde est de s'intégrer et d'être populaire (parce que c'est ça les études aux États-Unis, pour entrer à l'université les filles doivent prouver qu'elles se sont tapé le quater-back de l'équipe de foot et les garçons doivent amener un certificat de relation avec la capitaine de l'équipe des pom-pom girls). Mais là il s'agit de l'élite de la médecine, on pourrait imaginer un peu plus de profondeur dans leur comportement... Je veux dire que commettre un homicide pour pouvoir rigoler dans un bar avec des copains, c'est un comportement admissible et normal aux États-Unis avant 25 ans, soit la fin du lycée (dixit le cinéma) après on est sensé réfléchir pendant plus de 0,2 nanosecondes avant de prendre une décision de ce type.

Si vous faites fi de la débilité de son intrigue, de la superficialité de tout ses protagonistes, de l'absence totale d'enquête ou de réflexion, de la réalisation plate de Marc Schoelermann et des scènes racoleuses sans aucun intérêt pour l'histoire, Pathology est presque regardable et tient du croisement souffreteux entre American Pie, Hannibal et Profession Profiler. En revanche, si vous avez conservé assez de neurones pour comprendre le scénario de Vendredi 13 (ce qui veut dire 13 ou plus), vous risque de vous ennuyer et de vous énerver.

Artefacts de Giles Daoust et Emmanuel Jespers

Artefacts est un film de science-fiction belge réalisé par Giles Daoust et Emmanuel Jespers et sorti en 2007. Il est interprété par Cécile Boland, Max Digby, Jason Morell, Felix Scott et Mary Stockley.



Tout commence par un flashforward où un scientifique explique à l'héroïne qu'il la surveille, cela afin de désactiver par la suite toute possibilité de surprise lors de la découverte du complot d'ordre cosmique qui se trame autour d'elle. Ensuite, plusieurs individus se font assassiner par eux-même dans des scènes hallucinantes de platitude. Rien ne relie les victimes si ce n'est une photographie et un artefact métallique que la police découvre dans l'abdomen chacun des macchabées.

Depuis X-files il existe une vague de films pathétiques tentant de surfer sur son succès mérité. Artefacts en fait partie et est tellement médiocre qu'il pourrait servir de cas d'école.

Le film est bourré de petites incohérences à la limite de l'insupportable. Cela va du comportement inconstant, comme la femme qui secoue son petit-ami pour lui lâcher un "réveilles-toi, il faut que tu dormes", à des noeuds même de l'intrigue (les victimes sont ouvertes pour que les tueurs puissent récupérer les artefacts, fait qui est confirmé de visu dans une des scènes, mais la police signale la présence des objets métalliques en question lors des autopsies). Les acteurs jouent mal, mais comme ils sont sensés êtres des schizophrènes sous médicamentation on peut y croire. Cela justifie même leurs capacité de déduction réduite (par exemple, l'héroïne n'est pas surprise, alors qu'elle fouille l'appartement de son ex, que ce dernier utilise son propre interphone avant de monter chez lui alors qu'il vit seul).

De nombreux éléments font penser à Mémoire effacée, le thriller qui partait d'une bonne idée mais faisait n'importe quoi n'importe comment dans un crescendo d'improvisation maladroite. Heureusement, Artefacts est beaucoup plus court et, même si son final s'inscrit dans une grade tradition de deus ex-machina saupoudré de Roswell, il a le mérite d'arriver rapidement. La photographie est moche et fait ressembler l'ensemble à une production tournée sur caméscope. Les bruitages et les effets sonores sont, en revanche, travaillés et stressants...

Tout est-il à jeter ? Non ! Au regard du petit budget mis en jeu, le résultat est plus que satisfaisant et les accros aux conspirations sidérales y trouveront leur compte. De plus, l'absence de moyen est souvent compensée par un solide sens de l'ellipse. Enfin, un film où un personnage trifouilles les entrailles d'un ami mort pour y prélever un artefact, avant de le jeter vingt seconde plus tard en concluant que c'est dangereux de le garder car on peut certainement le localiser avec, alors qu'il sait par ailleurs qu'il en a lui-même un dans son corps, est suffisamment hilarant pour mériter une heure et quart de votre vie.

Max & Co de Samuel et Frédéric Guillaume

Max & Co est un film d'animation suisse de Samuel et Frédéric Guillaume sorti en 2008. Basé sur un scénario de Emmanuel Salinger, il est doublé par Lorànt Deutsch, Denis Podalydès, Sanseverino, Virginie Efira, Amélie Lerma et Micheline Dax.



Un jeune homme (en fait un jeune renard, mais ça ne change rien), débarque dans une petite ville ouvrière en espérant y trouver son père, grand musicien ambulant l'ayant abandonné dans sa petite enfance. A la recherche d'un toit et de revenus, il décroche un travail de musicien d'ascenseur dans l'usine Bzzz & Co, célèbre fabrique de tapettes à mouches qui emploie toute la population locale. Mais le marché des tapettes périclite et il y a de la restructuration dans l'air... A moins que le nouveau savant fou venu travailler sur le problème ne trouve une solution.

Les extraordinaires possibilités des images de synthèse ont causé un grand changement dans le paysage de l'animation. Curieusement, si les dessins-animés traditionnels vont en se raréfiant, les techniques alternatives existent toujours. Que ce soit Les Noces funèbres de Tim Burton ou Wallace et Gromit le mystère du lapin-garou, le vingt-et-unième siècle voit proliférer toutes sortes de productions inédites de qualité.

Techniquement, Max & Co est une perle. Avec une technologie à base de personnages en silicone évoluant sur un fond de paysages suisses réels, il allie des éclairages complexes à une animation fluide. Filmés sur les hauteurs du lac Léman, il offre une multitude de décors photogéniques. Les visages n'ont pas la souplesse qu'offre la pâte à modeler de Wallace et Gromit mais les mouvements sont bluffant.

L'intrigue, pour sa part, est adéquate et le protagonistes sont excellents. Il y a dans Max & Co une description de la classe ouvrière et de la classe dirigeante complexe et d'autant plus surprenante que l'ensemble s'adresse clairement à un public jeune. Un message écologique dans une œuvre pour enfant c'est banal, mais le voir doublé d'une charge anti-capitaliste c'est bien plus rare.

Si vous aimez les films d'animation avec des techniques peu conventionnelles et que vous avez conservé une âme d'enfant, Max & Co vous plaira. Le prix du public décerné lors du Festival international du film d'animation d'Annecy est vraiment mérité.

samedi 8 novembre 2008

Détour mortel de Rob Schmidt

Détour mortel (Wrong Turn en VO) est un film américain de 2003 réalisé par Rob Schmidt. Il est interprété par Desmond Harrington, Eliza Dushku, Emmanuelle Chriqui, Jeremy Sisto et Kevin Zegers.



Avec un slasher vous avez toujours exactement à quoi vous attendre. Les victimes sont écervelées, jeunes, bourrées de bières et contrôlés par leurs pulsions sexuelles (Vendredi 13, Camp Blood, The Tripper). Vous savez dès le début qui vivra et qui mourra et le seul effort demandé à votre système nerveux central est le décompte de corps. En revanche, la découverte d'un survival est une aventure hasardeuse. Combien y a-t-il de Rest Stop pour un Severance ? Le genre nécessite que vous sympathisiez avec les victimes et que vous soyez derrière elles dans leur quête de salut. Si elles sont trop stupides, vous vous en détachez. Si elle sont trop fortes, vous n'avez pas peur. L'équilibre est subtil...

Détour mortel est l'histoire d'un jeune médecin se rendant à un entretient d'embauche et contraint par une déviation de traverser une épaisse forêt (d'où le titre). En chemin, il percute une voiture immobile dont les pneus ont été crevés par un piège. Avec les propriétaires de la voiture accidentée, une bande de campeurs, il part à la recherche d'aide et ne tarde pas à découvrir un petite cabane isolée. Mais son contenu insalubre n'est pas rassurant...

Avec des élément volés à The Blair Witch Project, à Massacre à la tronçonneuse et à La colline a des yeux, Détour mortel alterne entre le solide classique et le cliché éculé. Les méchants sont des bourseaux dégénérés comme l'Amérique profonde en compte tant (et la France, si on croit Sheitan et Frontière(s)). Heureusement, les réactions des protagonistes sont crédibles et la réalisation est à la hauteur. L'élément forestier des décors est mis en valeur par la photographie de John S. Bartley et l'espace de quelques secondes, on pense même à La Chasse du comte Zaroff de Ernest B. Schoedsack et Irving Pichel.

Au final, Détour mortel est un bonne surprise. Un survival classique, solide et efficace mais injustement méconnu. Le genre n'est certes pas ambitieux, mais tout le monde ne peut pas faire Citizen Kane. Si vous aimez, une première suite, judicieusement appelée Détour mortel 2, est sortie en 2007 et une seconde serait en préparation.

The Cell de Tarsem Singh

The Cell est un film germano-américain scénarisé par Mark Protosevich, réalisé par Tarsem Singh et sorti en 2000. Il est interprété par Jennifer Lopez, Vince Vaughn, Vincent D'Onofrio et Jake Weber.



Carl Rudolph Stargher et un tueur en série redoutable et vicieux, le genre d'individu à faire passer Hannibal Lecter pour un modèle d'équilibre. Heureusement, dès le début du film, il est arrêté et sombre dans le coma. Pas d'enquête à l'écran, donc, mais pas d'interrogatoire non plus ! Dès lors, comment trouver où il maintient sa dernière proie captive ? Le FBI est contraint de faire appel à Catherine Deane, une psychologue travaillant avec un procédé révolutionnaire : à l'aide d'une appareillage high-tech, elle se connecte directement à l'esprit de ses patients, pour visiter leur monde intérieur et traiter leurs phobies et leurs traumas à la source. Seulement Catherine Deane est habituée à pénétrer l'esprit d'enfants inoffensifs et pour elle l'esprit tortueux et sadique de Stargher s'avèrera un territoire périlleux et emplis de pièges.

Le thème de l'exploration des rêves et des fantasmes à déjà été exploitée plusieurs fois au cinéma, que ce soit avec des éléments technologiques (Dreamscape de Joseph Ruben et Paprika de Satoshi Kon) ou fantastiques (Les Griffes de la nuit, en particulier dans la trilogie des Dream Warriors : Les Griffes du cauchemar, Le Cauchemar de Freddy et L'Enfant du cauchemar). Dans The Cell, cette exploration constitue la quasi intégralité du métrage, ce qui tombe bien, étant donné la beauté plastique absolue des séquences oniriques.

Les cinéphiles se souviennent de La Maison du docteur Edwardes d'Alfred Hitchcock et de la séquence de rêve conçue par Salvador Dali en personne. Ici aussi, l'influence de Dali est palpable, la représentation de l'esprit de Rudolph Stargher étant directement inspirées de l'art contemporain. Les amateurs trouveront aussi des références à Francis Bacon et H. R. Giger qui font du monde onirique de The Cell un univers élaboré, abouti et glaçant. Ajoutez à cela une musique inspirée d'Howard Shore et vous aurez une excellente raison de courir voir l'ouvre de Tarsem Singh.

Malheureusement le scénario est primitif, se complaisant dans la description du modus operandi pervers de Rudolph Stargher (qui fait dans la surenchère, tuant ses victimes d'une manière tellement élaborée et dégradante que la santé mentale de tout Hollywood semble relative). Du coup, le spectateur se désintéresse de l'histoire et pour se concentrer sur le duel mental qui oppose Catherine Deane au tueur. Entièrement à la merci de ce dernier, car prisonnière de son esprit corrompu et pathologique, Catherine erre de surprises en horreurs, comme un touriste dans une galerie d'art.

Si vous vous sentez capable de faire fi d'un pan entier de The Cell pour vous concentrer sur ses qualités, alors vous ne regretterez pas votre choix. Autrement, c'est juste un épouvantable thriller avec de très solides références artistiques le faisant ressembler à un beau clip à la plastique parfaite. Un vrai paradoxe !

vendredi 7 novembre 2008

Rebirth of Mothra III de Okihiro Yoneda

Rebirth of Mothra III, distribué dans son pays d'origine sous le titre Mothra 3: King Ghidorah Raishu est un film japonais sorti en 1998 et réalisé par Okihiro Yoneda. Il est interprété par Megumi Kobayashi, Misato Tate, Aki Hano et Atsushi Onita.



Un étrange météore s'écrase sur terre, sous les yeux ébahis d'une famille nipponne. Dans les jours qui suivent, des enfants disparaissent un peu partout dans les environs alors qu'une ombre mystérieuse passe dans le ciel. Pendant ce temps, les petites fées chanteuses de l'Infant Island enquêtent sur l'objet céleste. Visiblement quelque chose de maléfique s'en serait échappé.

Rebirth of Mothra III est le troisième et dernier film de la nouvelle trilogie consacrée à Mothra par la Toho. Il tourne autour de l'affrontement entre notre papillon adoré et King Ghidorah, un de ses ennemis récurrents depuis 1964 (Ghidrah, le monstre à trois têtes de Ishirô Honda). Cette fois, ce sont donc deux des monstres prestigieux qui sont en tête d'affiche pour un combat titanesque.

Le ton reste plus enfantin que dans les Godzilla de la belle époque, lorgnant du côté des anciens Gamera (qui sont excellents, soit dit au passage). Comme dans les deux opus précédents, il y a beaucoup de scènes chantées avec les deux Shobijins (je sais, personne ne les appelles comme ça, d'habitude c'est les petites jumelles, voir les petites fées). Si vous n'aimez pas la guimauve vous risquez l'hyperglycémie. Autrement c'est du divertissement de qualité pour vos bambins (ou vos petits cousins, frères ou sœurs). Autant prendre dès le plus jeune âge l'habitude de voir des monstres géants se bagarrer pour la sauvegarde de l'humanité.

Comparativement, ce troisième volet est le meilleur de la nouvelle trilogie. Il faut dire que Ghidorah a la classe ! Commencez par celui-là et, si vous arrivez à encaisser l'orientation 4-12 ans, foncez vous procurer les deux autres (Rebirth of Mothra et Rebirth of Mothra II pour ceux qui suivent). Ca devrait permette de patienter en attendant qu'un jour Godzilla 3D to the MAX aboutisse.

Rebirth of Mothra II de Kunio Miyoshi

Rebirth of Mothra II, sorti au japon sous le titre de Mothra 2: Kaitei no Daikessen est un kaiju eiga, formellement un film de monstres géants, de 1997 réalisé par Kunio Miyoshi. Il est interprété par Megumi Kobayashi, Sayaka Yamaguchi et Aki Hano.



Après Mothra de Ishirô Honda en 1961, Mothra contre Godzilla et Ghidrah, le monstre à trois têtes (toujours de Ishirô Honda) en 1964, Godzilla, Ebirah et Mothra : Duel dans les mers du sud de Jun Fukuda en 1966, Les Envahisseurs attaquent (de devinez qui ? Ishirô Honda !) en 1968, Godzilla vs Gigan de Jun Fukuda en 1972, Godzilla vs Mothra de Takao Okawara en 1992 et, bien entendu, Rebirth of Mothra, de Okihiro Yoneda, en 1996, voilà le retour du papillon géant le plus populaire du monde.

Dans ce second volet de la nouvelle trilogie consacrée à Mothra, Dagahra, un dragon des mers ailé de 73 mètres de long, se réveille après que la pollution océanique ait atteint un certain niveau et émerge des abysses pour détruire tout ce qui lui passe entre les griffes.

Inutile de fouiller votre mémoire, ce Dagahra est une création originale faisant ici sa première apparition. Il est capable de tirer des rayons lasers avec sa bouche, de faire des éclairs et des tornades, de sécréter des toxines, de voler à mach 10, de nager et même de marcher. Pour le vaincre Mothra devra développer des trésors de volonté et de courage se transformant en Rainbow Mothra puis en Aquamothra (les Pokémons son enfoncés, Mothra possède plus de niveaux d'évolutions que n'importe lequel d'entre eux).

Du côté de la réalisation et des effets spéciaux, il n'y a pas grand chose à dire. Le film ne dispose certes pas de moyens hollywoodiens, mais est loin de l'indigence. Cela tient du spectacle de cirque : généreux dans les artifices et classique dans leur utilisation. La thématique écologique est plus présente que jamais, puisque la présence même de la bête est justifiée par la pollution, mais le papillon bariolé défend toutes les créatures vivantes, y compris les humains, comme si elle était le seul parmi les monstres géants à croire encore en nous.

Fans de kaiju eiga et cinéphiles à l'âme d'enfant trouveront leur compte dans ce Rebirth of Mothra II, certes naïf et simpliste, mais remplis de bons sentiments sincères. Ce n'est pas du niveau d'un des nouveaux Gamera ou des plus grands Godzilla, mais ça reste du cinéma sympathique.

Rebirth of Mothra de Okihiro Yoneda

Rebirth of Mothra (Mothra en VO) est un film japonais scénarisé par Masumi Suetani, réalisé par Okihiro Yoneda et sorti en 1996. Il est interprété par Megumi Kobayashi, Sayaka Yamaguchi et Aki Hano.



Tout le monde aime Mothra. Contrairement à Godzilla, elle a de belles couleurs et est toujours bienveillante. C'est la défenseuse de la terre et de la nature, mais aussi de l'humanité. Ses apparitions sont, de plus, souvent accompagnées de celles de deux prêtresses lilliputiennes mignonnes comme tout. Avouez que c'est plus charmant que Minilla (Son of Godzilla) et son look de Casimir gris avec de l'eczéma.

Un sondage effectuée en 1992 par la Toho révéla que la plaisante phalène est la plus populaire des grosses bestioles (kaiju) chez le femmes. Du coup, en 1996, la Toho entama la production d'une trilogie centrée entièrement sur Mothra, faisant de l'animal bariolé le premier monstre géant japonais à avoir son propre films après son inclusion dans la franchise Godzilla. N'oublions cependant pas, que avant d'être le compagnon et l'adversaire du lézard radioactif le plus célèbre du monde, Mothra était la vedette du film Mothra de Ishiro Honda en 1961, lui-même inspirée du roman The Luminous Fairies and Mothra de Takehiko Fukunaga.

Rebirth of Mothra est donc le second film centré sur Mothra, après trente années seulement ponctuées par un nombre incalculable d'apparitions au près de Godzilla. C'est aussi un retour aux sources pour le personnage, avec une thématique écologique forte et des éléments féeriques.

Le film démarre avec une paisible scène de famille : Mothra, vieillissante, termine ses jours sur Infant Island en surveillant un oeuf contenant sa succession (Mothra semble se reproduire par parthénogenèse). Pendant ce temps, des capitalistes véreux déforestent sans état d'âmes et déterrent un artefact ancien et maléfique, artefact rapidement dérobé par Belvera, une méchante fée qui l'utilise pour réveiller Desghidorah (qui ressemble curieusement à King Ghidorah, le dragon à trois-tête).

Kaiju eiga ordinaire, Rebirth of Mothra vise un public très jeune mais n'infantilise jamais son public. Voir la sympathique phalène en vedette, sans que personne ne vienne marcher sur ses plate-bandes, est très agréable, même s'il ne faut pas s'attendre à des combats dantesque de sa part, les papillons n'étant pas aussi impressionnant au combat que les dragons, les tortues (Gamera) et les lézards cracheurs de feu.

Si vous voulez du catch en costume de latex avec des maquettes piétinées et des explosions, c'est Godzilla: Final Wars ou Godzilla, Mothra and King Ghidorah: Giant Monsters All-Out Attack qu'il faut voir. En revanche, si l'ambiance à la Infant Island vous plait, Rebirth of Mothra est un morceau de choix.

mardi 4 novembre 2008

Rest Stop: Don't Look Back de Shawn Papazian

Rest Stop: Don't Look Back est un film américain réalisé par Shawn Papazian. Il est interprété par Michael Childers, Brionne Davis et Edmund Entin.



Le choix des séquelles à Hollywood doit se faire à l'aide d'une roulette géante. C'est la seule explication justifiant une suite à Rest Stop, un honnête survival n'ayant aucune qualité particulière et une grande partie des défauts du genre.

Les fans hardcore d'horreur se souviennent donc du psychopathe au pick-up jaune sévissant dans les toilettes d'une aire de repos, près d'une autoroute abandonnée. Dans le premier opus il s'en prenait à un jeune couple partant pour la Californie. Cette fois c'est le frère de la victime, soldat de retour au foyer familial, et sa petite amie qui partent à sa recherche. Evidemment, en chemin, ils font une pause pipi dans les W.C. les plus hantées des États-Unis, et c'est là que leurs malheurs commencent.

L'avantage des suites c'est qu'on perd moins de temps à introduire le tueur. Rest Stop: Don't Look Back jouit donc d'un bon rythme et approfondit les éléments surnaturels qui faisaient l'originalité et la faiblesse du premier volet. Beaucoup de réponses sont apportées et l'ensemble gagne en cohérence ce qu'il perd en mystère. Malheureusement le film est plombé par ses personnages.

A propos du héros il n'y a rien à redire. Plus iconifié que ne le veut l'usage dans les oeuvres du genre, il ne craint rien, est courageux, combatif et bien armé. C'est un vétéran de la guerre en Irak, donc un vrai homme. Les jambes percées d'une dizaines de trous (vive les perceuses), il se relève, arrache les vis et, après quelques minutes passé à se traîner, est de nouveau capable de marcher. C'est rafraîchissant et inattendu, même si les esprits tatillons risquent de trouver que ça fait un peu propagande.

L'héroïne est en revanche absolument haïssable. Prompte à mépriser tout le monde, elle tente de rassurer son compagnon en lui expliquant que son frère, porté disparu, est certainement mort, et que c'est une perte de temps que de passer ses 10 jours de vacances à retracer sa route en voiture (enfin, c'est juste ton frère, tu va pas en faire tout un plat). Quand un ami d'enfance de la victime féminine propose de partir avec eux pour les aider, elle le traître de bouffon et l'envoie balader (ce qui ne l'empêche pas de venir, car il doit toujours y avoir un comique pour la première agression). Plus tard, le personnage en question évoque un souvenir de la disparue remontant à la sixième, et notre jolie héroïne manque de lui vomir dessus (aux États-Unis, être assidu et patient, en amitié comme en amour, semble une pathologie grave et un profond signe de névrose). Evidemment son jugement s'applique aussi au bouseux pittoresque qu'on croise dans tout survival (vous savez, le vieux qui explique qu'il ne faut pas y aller et qu'il vous aura prévenu).

Le troisième personnage est là pour la composante comique du film. Il est bavard, peureux et amoureux d'une fille qui ne l'aime pas (définition du looser). Donc il se fait éclabousser de merde dans une scéne pillant Jurassic Park, se retrouve tout nu plusieurs fois et est aspergé de sang régurgité.

Au final, Rest Stop: Don't Look Back est plus cohérent que son modèle et forme avec lui un bon diptyque, si vous arrivez à supporter ses personnages. D'un autre côté, même si vous ne les aimez pas, comme ils se font presque tous tuer, ce n'est pas vraiment un problème.

Rest Stop de John Shiban

Rest Stop est un film américain réalisé par John Shiban et sorti en 2006. Il est interprété par Jaimie Alexander, Joey Mendicino, Nick Orefice, Deanna Russo, et Joseph Lawrence.



Chaque tueur a son terrain de jeu. Jason Voorhies affectionne Cristal Lake et sa colonie de vacances, pendant que Freddy Kruger aime le quartier résidentiel d'Elm Street et que Michael Myers sort rarement de la paisible ville d'Haddonfield. A l'opposé, Leatherface préfère les grands espaces désertique du Texas, tout comme une sympathique famille de cannibales, quelque part dans le Nouveau-Mexique, là où les collines ont des yeux.

Le tueur de Rest Stop chasse pour sa part dans les toilettes publiques. Plus précisément dans des W.C. au bord d'une route Californienne. Cela maque cruellement de classe, mais chaque motel contient déjà son Norman Bates, et il faut se rabattre sur ce qui reste.

Nicole et Jess, un couple américain standard, roulent en direction de la Californie, destination privilégiée des futures victimes de tueurs en série. Après un accident impliquant un pick-up jaune, ils s’arrêtent sur une aire de repos abandonnée. En sortant des toilettes, Nicole constate la disparition, de son petit-ami. À la place, le pick-up revient, conduit par un vilain psychopathe.

Avec une affiche ressemblant curieusement à celle de Wolf Creek (une jeune fille en sang, seule sur une immense route rectiligne se perdant à l'horizon), Rest Stop est un survival honnête. Pillant allègrement Duel, Jeepers Creepers, Détour mortel et d'autres classiques du genre, il innove peu, même s'il tente maladroitement d'introduire des éléments surnaturels à son intrigue. Le lieu exigu de l'action (presque tout se déroule dans les toilettes d'une aire de repos, ne l'oublions pas), est cependant rafraîchissant et contribue au stress qui se dégage de l'ensemble.

Notons enfin l'apparition du policier le plus stupide de l'humanité, pulvérisant dans la bêtise crade et l'incompétence Chef Wiggum des Simpsons. Bonjour, monsieur le conducteur de pick-up déglinguée et crasseuse, avez-vous vu passer un psychopathe dans une pick-up déglinguée et crasseuse ? Non ? Dommage...

Je peux résumer l'ensemble de cette critique en disant que Rest Stop est un survival en direct-to-video et que sa qualité est exactement ce que vous pouvez attendre de ce genre de production. Vous ne serez ni déçus ni surpris, si vous connaissez le genre. Pour une initiation, tournez-vous vers Massacre à la tronçonneuse ou le nouveau La colline a des yeux d'Alexandre Aja.

lundi 3 novembre 2008

Kansen de Masayuki Ochiai

Kansen est un film japonais réalisé en 2004 par Masayuki Ochiai. Il est interprété par Koichi Sato, Masanobu Takashima, Shiro Sano, Moro Morooka, Kaho Minami et Michiko Hada.



Les hôpitaux sont un lieux de prédilection pour les films d'horreur. Que ce soit Halloween II, Hellraiser II ou Terreur à l'hôpital central, l'ambiance oppressante qu'ils dégagent est une base de choix pour susciter l'effroi.

Si on s'intéresse plus particulièrement au thème de l'hôpital hanté, Kansen (littéralement Infection), est un film de choix. Entre l'américain Kingdom Hospital de Stephen King et le danois L'Hôpital et ses fantômes de Lars von Trier, ce yurei eiga est sorti en 2004, alors que le Japon multipliait les clones de Ring.

Premier volet de la saga des J-Horror Theater, comptant tout de même Prémonition de Tsuruta Norio, Réincarnation de Takashi Shimizu et Rétribution de Kiyoshi Kurosawa, Kansen se déroule de nuit, dans un hôpital en sous-effectifs. Une ambulance amène un patient atteint d'une infection étrange et l'abandonne sans explication après que le Dr. Akiba ait explicitement refusé son admission à cause du manque de personnel. Pendant ce temps, dans la chambre 3, un malade fait une crise. Suite à une confusion entre le Chlorure de potassium et le Chlorure de calcium par une infirmière épuisée, les deux termes se ressemblants phonétiquement en japonais, le malade en question décède. Mais ce n'est que le début de la nuit...

Horrible et se complaisant dans la description graphique d'une pathologie spectaculaire et inconnue, Kansen alterne entre le film gore, le film de fantôme et une horreur très psychologie, basée sur la désagrégation du mental de tout les protagonistes. L'originalité réside justement dans ce mélange curieux, très efficace pour peu qu'on arrive à l'accepter.

Masayuki Ochiai nous offre une réalisation peaufinée et généreuse en effets (verts). Oubliez la retenue de Dark Water et de Ju-on. Ici les corps sont déformés par la maladie et les esprits sont tordus pour un résultat s'écartant des chemins battus. Si la contagion vous effraie alors vous serez terrifiés !

Un remake américain serait en préparation (enfin, je peux coller cette phrase à la fin de plus de la moitié de mes critiques concernant les films asiatiques).

Max la Menace de Peter Segal

Max la Menace (Get Smart en VO) est un film américain réalisé par Peter Segal en 2008. Il est interprété par Steve Carell, Anne Hathaway, Dwayne "The Rock" Johnson, Alan Arkin et Terence Stamp.



Hollywood a une étrange façon de recycler tout ce qui passe sous la main. Romans, TV, BD, jeux vidéos, attractions foraines (Pirates de caraïbes c'est quoi à la base ?) : tout est bon pour remplir les pages blanches. Adapter au cinéma tout les comics à succès de ce 20 dernières années est logique, quand on voit les entrées de The Dark Knight et de la trilogie Spiderman. Par contre, pourquoi aller piocher dans les séries TV des années soixante ? Allez savoir ! Après Ma sorcière bien-aimée (Bewitched) de Nora Ephron en 2005, voilà donc un film sur Max la Menace !

Bureaucrate surdoué dans l'analyse de documents mais maladroit dès qu'il s'agit de missions sur le terrain, Max la Menace se voir affecter une mission de très grande importance : sauver le monde d'un chantage nucléaire orchestré par le diabolique Siegfried.

Max la Menace était très drôle en 1965, à sa sortie (j'imagine, je n'étais pas né à l'époque), et même de nos jours, les pitreries de l'Agent 86 créé par Mel Brooks et Buck Henry font encore rire (du moins si j'en juge la poignée d'épisodes que j'ai regardé, je déteste me prononcer sur une série dont je n'ai pas vu tout les épisodes dans l'ordre sans en sauter la moindre minute). Mais a quoi pensaient les producteurs en allant le déterrer ?

L'humour à la Mel Brooks ne fonctionne que sur des moyenâgeux cinématographiques comme moi. Donc, pour faire un film qui marche, il faut moderniser. Adieu l'ambiance sixties de la série : bienvenu dans le vingt-et-unième siècle avec des gros ordinateurs, des geeks et une copie mollassonne d'Espion et demi. A part le titre et le gag d'ouverture, le nouveau Max la Menace n'a pas grand rapport avec son modèle.

Tissu de clichés cousus de câbles d'acier peints en fluo, Max la Menace dégage une impression de déjà-vu soporifique. Après tout, il existe plus de parodie de films d'espionnage que de James Bond (OSS 117 : Le Caire, nid d'espions, Johnny English, Drôles d'espions, Austin Powers, Double zéro).

Heureusement, tout n'est pas sombre. Don Adams cède sa place à Steve Carell, qui, par ses talents de comédien, sauve le film, faisant rire par sa seule présence (ça tombe bien, parce qu'il n'y a rien à part sa présence). Et Dwayne Johnson, alias The Rock, référence exquise à son expressivité, arrive à joueur (ce qui semblait impossible à l'époque du Roi Scorpion). A vous de voir si c'est suffisant pour payer une place de cinéma.

Anamorph de Henry Miller

Anamorph est un film américain réalisé Henry Miller en 2007. Il est interprété par Willem Dafoe, Scott Speedman, Peter Stormare, Clea DuVall, James Rebhorn et Mick Foley.



Petit film indépendant distribué par IFC Films, Anamorph est sorti en 2008 dans l'indifférence générale (après une première au Milwaukee International Film Festival en 2007). Peu aimé par la critique (26% de critiques positives sur Rotten Tomatoes), il mérite cependant l'attention des amateurs de thrillers.

Stan Aubray, un détective rendu célèbre par sa traque du tueur en série Oncle Eddie, reprend du service après une dépression de plusieurs années, quand un tueur imitateur fait son apparition. Mais l'imitateur en est-il réellement un quand on voit la qualité de ses œuvres ? Car Oncle Eddie était avant tout un artiste, mêlant des corps à ses compositions.

Chaque meurtre étant pensé comme une œuvre d'art, Anamorph nous offre les plus belles scènes de crimes jamais montrées au cinéma. Couleurs, décors, perspective, matériaux, ombres et lumières : tout est calculé pour un impact optimal. Les corps sont peints, placés avec soins dans des postures théâtrales, parfois mêmes découpés pour former des assemblages savants dont l'effet est encore renforcés par la présence d'autres œuvres (tableaux et sculptures). Dommage que cette recherche plastique morbide soit la seule qualité du film...

L'enquêtes se résume à la recherche des indices volontairement laissés par le tueur dans ses œuvres. Stan traîne sa dépression et fait n'importe quoi (il explore ses pistes tout seul, risquant plusieurs fois sa vie, sans qu'il y ait la moindre raison à cela, si ce n'est renforcer le cliché selon lequel les règles ne sont pas faites pour l'élite de la police). Et le scénario ne tient pas la route : tout le monde parle d'un imitateur alors que la culpabilité du premier suspect, abattu lors de son arrestation, n'a jamais été prouvée.

En fait on pense à l'épisode de South Park, Le Don incroyable de Cartman, parodie de Dead Zone et Dragon Rouge, où la police arrête un suspect, voit que les meurtres continuent, déduisent la présence d'un imitateur, arrêtent un second suspect, constatent un nouvel homicide, déduisent la présence d'un imitateur d'imitateur et ainsi de suite, sans jamais remettre en cause leurs conclusions précédentes.

Dans l'ensemble Anamorph est quand même un film sympathique, compensant les faiblesses de son intrigue par une formidables direction artistique doublée d'un sens plastique très sûr (si vous n'êtes pas sujet à la nausée).

La Fureur dans le Sang (Saison 5)

La Fureur dans le sang (Wire in the Blood) est toujours une série télévisée britannique. Diffusée en 2006, cette cinquième saison est interprétée par Robson Green, Simone Lahbib, Mark Letheren et Alan Stocks.



Tony Hill, mon psychologue clinicien favori, est de retour pour cette cinquième saison de La Fureur dans le Sang. Une série de téléfilms qui n'est apparemment pas prête de s'arrêter (la saison six a déjà été diffusée outre-manche).

Dans Enfance brisée (The Colour of Amber), Tony Hill et Alex Fielding enquêtent sur l'enlèvement d'une petite fille. Basée sur un improbable coïncidence l'intrigue a le mérite d'être assez imprévisible, mais la composante psychologique est faible et le rôle mineur de Tony Hill s'avère décevant.

Nocebo, pour sa part, est une petite merveille. Cette histoire de sortilèges et de malédiction allie une réalisation virtuose au meilleur scénario de la saison, faisant de ce second épisode une perle lorgnant du côté du cinéma fantastique. La dernière scène laisse même sous-entendre une composante surnaturelle, dimension inattendue dans le monde hyper-rationnel de Tony Hill.

Le Nom des anges (The Names of Angels) a tout de l'épisode type : un tueur en série revêt ses victimes des habits dérobés à ses anciennes proies. Tony Hill fait appel à ses connaissances académiques, dressant le portrait du tueur, étudiant la victimologie et donnant au final les éléments à la police pour restreindre leur liste de suspects. Rien de nouveau sous le fog britannique...

Il n'y a pas grand chose à dire sur Les péchés des mères (Anything You Can Do) si ce n'est que cette histoire de tueur augmentant les risques à chacun de ses crimes, jusqu'à s'en prendre à la police, n'arrive pas à émerger du lot.

Dans Massacre au Texas (Prayer of the Bone), épisode hors-normes, Tony Hill quitte l'Angleterre et se retrouve sans Alex Fielding. Venu faire l'évaluation psychologique d'un soldat accusé d'avoir massacré sa famille, il mène sa propre enquête, s'attirant la colère de tout ceux qui l'entourent : procureurs, avocat de la défense, policiers, juge et connaissances de l'accusé. Mais l'affaire est ténébreuse et il y a plus de politique et d'enjeux obscurs de justice au Texas... Notons au passage que Massacre au Texas n'est rattaché à la cinquième saison de La Fureur dans le Sang qu'en France. À la base, il s'agit d'un épisode indépendant diffusé au début de l'année 2008.

Les meilleures choses s'épuisent. Même si La Fureur dans le Sang reste une excellente série, cette cinquième saison laissera une impression de déjà-vu aux spectateurs assidus. Les autres préféreront se jeter directement sur les deux meilleurs épisodes du lot : Nocebo et Massacre au Texas.

dimanche 2 novembre 2008

Bleach: The Diamond Dust Rebellion de Noriyuki Abe

Bleach: The Diamond Dust Rebellion, est un film d'animation japonais réalisé en 2007 par Noriyuki Abe sur un scénario de Michiko Yokote et Tite Kubo (l'auteur du manga d'origine). Il est doublé par Masakazu Morita, Fumiko Orikasa, Romi Paku et Akira Ishida.



Voilà, après Bleach: Memories of Nobody, sorti en 2006, le second film sur Kurosaki Ichigo et sa bande. Gageons que, vu le succès inépuisable du personnage, ce ne sera pas le dernier.

Tout commence à la Soul Society, le royaume où vivent les âmes pures et les shinigami. Toshiro Hitsugaya est chargé de protéger une escorte transportant le sceau du roi, un artefact doté de pouvoirs surnaturels. Mais des voleurs surgissent et s'en emparent. Blessé lors de la bataille, Toshiro prends la fuite et disparaît, laissant le Seireitei le suspecter de traîtrise. Sur terre il croise Kurosaki Ichigo qui décide de l'aider. Ichigo est ensuite rapidement assisté par Rangiku Matsumoto, Rukia Kuchiki, et Renji Abarai, tous convaincus de l'innocence de Toshiro.

Centré sur une tragique histoire concernant la jeunesse de Toshiro, ce second film Bleach a le mérite de creuser le passé d'un des capitaines les plus populaires du manga. Avec un background aussi solide, l'intrigue présente fait un peu prétexte : pourquoi Ichigo doit-il intervenir dans une histoire concernant Toshiro ? Et d'ailleurs pourquoi est-il sur terre ? N'est-il pas occupé dans le Hueco Mundo à essayer de récupérer Orihime Inoue ?

Film oblige, l'animation est de qualité, les dessins sont impressionnants et la musique de Shiro Sagisu offre sont lot de nouvelles trouvailles. A part ça, c'est du Bleach tout craché ! Les ficelles sont grosses comme des câbles, les combats sont basés sur la surenchère, avec des attaques pulvérisant des quartiers entiers, et les flash-backs noient le spectateur dans des torrents de larmes artificielles...

Les fans y trouveront leur compte, même si les qualités techniques de The Diamond Dust Rebellion ne compensent pas entièrement les faiblesses de son intrigue. Pour les autres, ce second film tient quand même du filler de luxe, et les quelques révélations qu'il réserve sur Toshiro sont un appât un peu mince.