Carl Rudolph Stargher et un tueur en série redoutable et vicieux, le genre d'individu à faire passer Hannibal Lecter pour un modèle d'équilibre. Heureusement, dès le début du film, il est arrêté et sombre dans le coma. Pas d'enquête à l'écran, donc, mais pas d'interrogatoire non plus ! Dès lors, comment trouver où il maintient sa dernière proie captive ? Le FBI est contraint de faire appel à Catherine Deane, une psychologue travaillant avec un procédé révolutionnaire : à l'aide d'une appareillage high-tech, elle se connecte directement à l'esprit de ses patients, pour visiter leur monde intérieur et traiter leurs phobies et leurs traumas à la source. Seulement Catherine Deane est habituée à pénétrer l'esprit d'enfants inoffensifs et pour elle l'esprit tortueux et sadique de Stargher s'avèrera un territoire périlleux et emplis de pièges.
Le thème de l'exploration des rêves et des fantasmes à déjà été exploitée plusieurs fois au cinéma, que ce soit avec des éléments technologiques (Dreamscape de Joseph Ruben et Paprika de Satoshi Kon) ou fantastiques (Les Griffes de la nuit, en particulier dans la trilogie des Dream Warriors : Les Griffes du cauchemar, Le Cauchemar de Freddy et L'Enfant du cauchemar). Dans The Cell, cette exploration constitue la quasi intégralité du métrage, ce qui tombe bien, étant donné la beauté plastique absolue des séquences oniriques.
Les cinéphiles se souviennent de La Maison du docteur Edwardes d'Alfred Hitchcock et de la séquence de rêve conçue par Salvador Dali en personne. Ici aussi, l'influence de Dali est palpable, la représentation de l'esprit de Rudolph Stargher étant directement inspirées de l'art contemporain. Les amateurs trouveront aussi des références à Francis Bacon et H. R. Giger qui font du monde onirique de The Cell un univers élaboré, abouti et glaçant. Ajoutez à cela une musique inspirée d'Howard Shore et vous aurez une excellente raison de courir voir l'ouvre de Tarsem Singh.
Malheureusement le scénario est primitif, se complaisant dans la description du modus operandi pervers de Rudolph Stargher (qui fait dans la surenchère, tuant ses victimes d'une manière tellement élaborée et dégradante que la santé mentale de tout Hollywood semble relative). Du coup, le spectateur se désintéresse de l'histoire et pour se concentrer sur le duel mental qui oppose Catherine Deane au tueur. Entièrement à la merci de ce dernier, car prisonnière de son esprit corrompu et pathologique, Catherine erre de surprises en horreurs, comme un touriste dans une galerie d'art.
Si vous vous sentez capable de faire fi d'un pan entier de The Cell pour vous concentrer sur ses qualités, alors vous ne regretterez pas votre choix. Autrement, c'est juste un épouvantable thriller avec de très solides références artistiques le faisant ressembler à un beau clip à la plastique parfaite. Un vrai paradoxe !
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