Slashers c'est le titre d'une émission de TV japonaise où des candidats risquent leur vie en échappent pendant une durée donnée à des tueurs. Six candidats : 6 millions de dollars à répartir entre les survivants. S'il n'y a aucun survivant les 6 millions de dollars vont s'ajouter à la cagnotte de l'émission suivante. Et pour la première fois les six candidats sont américains !
L'ouverture du film nous présente l'émission, les candidats et les règles (ou plutôt l'absence de règle) dans un délire flashy et kitsch caractéristique des émissions de jeux japonaises. Mais, malgré ses références et son esprit, Slashers n'est pas un film japonais mais un direct to video canadien.
En dépit de son nom, Slashers n'est pas un slasher. C'est plutôt un survival (comme La colline a des yeux ou Détour mortel) avec des éléments de Battle Royale et de Running Man. Les candidats sont certes un peu caricaturaux mais ils sont pour la plus part dotés d'un système nerveux central et réagissent avec raison, tenant compte de leur connaissance de l'émission, des attentes du publique et des avis de leurs pairs. Bien entendu, comme dans Cube ou dans House of 9, l'essentiel des échanges sont liés à des conflits internes, mais au final on s'attache à la plus part d'entre eux.
L'intrigue basique au départ, se révèle être suffisante, avec quelques petits rebondissements biens trouvés, et ne pèche que par son final ridicule avec une happy end relative bricolée de partout qui laisse une impression d'arnaque. Si le film était japonais jamais une telle rustine n'aurait été employée... mais, en dehors de l'Asie, il semblerait que la fin d'une histoire soit rarement choisie en fonction de son impact ou de sa logique mais plutôt de sa capacité à ne pas choquer le pauvre petit spectateur décérébré qui va voir un film d'horreur mais qui ne veut surtout surtout pas être horrifié. Sinon il est fâché.
Dans l'ensemble, Maurice Devereaux s'en tire remarquablement bien. Tenant le rythme, son Slashers est plus que honnête pour un DTV et réjouira les cinéphiles déviants qui apprécieront notamment le fait que l'œuvre soit tournée en un unique plan séquence (même si quelques raccords sont nécessaires pour des raisons techniques, il sont toujours dissimulé avec une grande adresse). On avait rarement vu aussi grande ambition dans un film aussi cheap.
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