vendredi 31 août 2007

Haze de Shinya Tsukamoto

Réalisé par Shinya Tsukamoto, Haze est un moyen métrage japonais sorti en 2005. Il est interprété par Shinya Tsukamoto lui-même ainsi que Kahori Fujii, Takahiro Kandaka et Takahiro Murase.



Superficiellement Haze ressemble à Cube et Saw : un homme se réveille amnésique, enfermé dans un labyrinthe complexe et étriqué empli de pièges. Il est blessé au ventre et perd beaucoup de sang. Après une errance hasardeuse il rencontre une femme qui le convainc de continuer juste quand il allait abandonner. Mais au long de ses 49 minutes (25 pour la version court-métrage) l'œuvre se révèle plus abstraite que ses modèles; flash-backs et souvenirs confus faisant douter le spectateur de la réalité du labyrinthe.

Il y a dans Haze plusieurs scènes efficaces et glaçantes mise en valeur par la photographie sombre et presque sans couleur chère au réalisateur de Vital et Tokyo Fist. A un moment le héros s'éveille bloqué dans un tunnel si étroit qu'il doit se tenir de profil, dos au mur. Sa bouche est grande ouverte autour d'un tuyau rouillé courrant le long du mur. Ne pouvant pas tourner la tête il est contraint d'avancer en crabe, les dents frottant dans un grincement hideux sur le métal. Après un plan interminable il heurte un mur... Il doit alors repartir dans l'autre sens, espérant que le tunnel n'est pas bloqué en ses deux extrémités. Le crissement atroce reprend...

Si on exclue la fin en forme de twist sibyllin optimiste, Haze s'inscrit dans la parfaite continuité du cinéma de Tsukamoto, avec sa thématique sombre, ses effets de caméra agressifs, du métal nu et la plus totale absence d'explication. La musique, toujours composée par Chu Ishikawa, est indissociable de la bande son, recyclant chaque bruit en note. La solitude et l'obscurité sont palpables, l'image superbe et l'ensemble est réellement éprouvant. Claustrophobes, passez votre chemin !

Notez enfin que Haze est tourné en DV ce qui parle en faveur de cette technologie quand on sait l'importance que Tsukamoto a accordé toute au long de sa carrière aux images et à leur traitement (Tetsuo était bourré de trouvailles photographiques en dépit du budget minuscule ayant impliqué l'usage de 16 mm noir et blanc).

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