dimanche 26 août 2007

La Mort en ligne de Takashi Miike

Film japonais de Takashi Miike sorti en 2003, La Mort en ligne est interprété par Kô Shibasaki, Shinichi Tsutsumi, Kazue Fukiishi, Renji Ishibashi et Goro Kishitani.



Takashi Miike s'est essayé à beaucoup de genres. En 2003, alors que le succès de Ringu et de Dark Water a entraîné le cinéma japonais dans une déferlantes d'histoires de fantômes plus ou moins réussis, notre réalisateur tourne un de ses premiers films commerciaux. La Mort en ligne est un descendant direct du chef d'œuvre d'Hideo Nakata. C'est un film de fantôme japonais respectant à la lettre les recettes des romans de Kôji Suzuki : tradition, petite fille morte dans un situation obscure et nouvelle technologie comme vecteur de propagation d'une malédiction à l'ancienne.

Le début du film est une leçon de savoir faire : une scène d'ouverture terrifiante et pourtant académique au possible. Des filles s'échangent leur numéros de portables dans un restaurant, deux d'entres elles s'éclipsent pour aller aux toilettes, là un téléphone portable sonne - une petite musique enfantine aux échos inquiétants, c'est celui de la première victime de la malédiction...

Très vite le mode de diffusion de la malédiction est cernée - chaque victime est choisie dans la liste des contacts de la précédente et reçoit un appel la prévenant de sa mort prochaine - mais les médias s'emparent de l'affaire. La jeune fille maudite se voit donc invitée par des journaliste incrédules sur un plateau télévisée à l'heure précise de sa mort. Alors que ce genre d'horreur fonctionne d'habitude sur l'isolement, le décès est ici diffusée en direct à travers tout le Japon, ajoutant la cruauté et le voyeurisme à l'horreur de la malédiction. Changement d'échelle donc, mais quand on meurt on est toujours seul...

C'est seulement à partir de là que le film deviens imprévisible, accumulant les retournements de situations, les scènes éprouvantes et égrainant avec habileté a la fois les recettes du genre mais aussi les procédés narratifs propres à Miike (fascination pour la mort et la cruauté au sein de la cellule familiale, rêves-flash-back contenant des éléments fictifs, sadisme des protagonistes).

Au final un film abordable, efficace, moins personnel que le reste de la filmographie de Miike mais ayant le mérite d'avoir été diffusé en salles en France et de toucher un genre largement apprécié. Un excellent représentant du yurei eiga contemporain avec ce qu'il faut d'originalité.

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