Kinji Fukasaku est surtout associé au surmédiatisé Battle Royale, délire ultraviolent, révolutionnaire et nihiliste par lequel le réalisateur a terminé sa prolifique carrière – 63 films tournés entre 1961 et 2003, date de son Battle Royale II: Requiem. Sur tant de films il est impossible de n’avoir que des chef-d’œuvre ; et si on regarde la courte incursion du réal dans le domaine des films de SF américains (un seul film tourné, objet de cet article) on peut même fonder de beaux espoirs sur cette apparente tache dans une filmographie majoritairement japonaise.
En 1968 sort The Green Slim, aussi connu sous le titre de After the Destruction of Space Station Gamma: Big Military Operation ou encore chez nous La bataille au-delà des étoiles. Film produit par des américains, avec un casting américain, un scénario américain et de la musique américaine. L’intrigue est basique et rapidement mise en place : après la destruction d’un astéroïde menaçant la terre, des militaires ramènent accidentellement dans leur station spatiale un slime vert aux propriétés étranges. En fait il se répand partout, créant une armée d’étrons géants (il n’y a pas d’autre mots pour décrire les monstres en question). Ajoutez au tout une rivalité entre deux hommes et une doctoresse amoureuse d’un beau militaire dans son uniforme clinquant et vous aurez tous les éléments de l’histoire.
L’ensemble est naïf, bien plus que les séries B des années 60, et accumule les défauts techniques : maquettes ressemblant trop à des maquettes, costumes ridicules et maquillages à la truelle. On en vient à se demander si Kinji Fukasaku ne se moque pas du cinéma de science fiction américain ou ne prend pas le public occidental pour un bande d’arriérés. Malgré ça, La bataille au-delà des étoiles est divertissante, a la fois par son coté nanar et par sa bonne volonté, évoquant un ancêtre indirect et très lointain de Alien et de Star Wars.
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