lundi 13 août 2007

Full Contact de Ringo Lam

En 1993 le cinéma d’action hongkongais est dans une impasse. Les délires stylées comme A toute épreuve de John Woo commencent à tourner en rond et le cinéma martial classique est presque mort. Au milieu de cette crise Ringo Lam sort Xia dao Gao Fei, connu internationalement sous le titre de Full Contact (rien à voir avec le film de Sheldon Lettich mettant en scène Jean-Claude Van Damme). Il s’agit d’une relecture de The Killer, toujours avec Chow Yun Fat dans le rôle principal. Les autres vedettes sont Simon Yam, Ann Bridgewater, Anthony Wong Chau-Sang, Bonnie Fu et Frankie Chin.



L’histoire écrite par Yin Nam est très stéréotypée : Jeff part en guerre contre une bande de bandits, s’étant fait trahire par leur boss lors d’un hold-up. Après un sauvage affrontement le héros est laissé pour mort dans un incendie. Mais il va vite récupérer et revenir se venger en prenant au passage la défense d’une pauvre jeune fille sévèrement brûlée lors de l’incident. Ajoutez à cela une histoire de traître et une dette à rembourser pour un ami et vous aurez assez d’éléments pour meubler 96 minutes d’action.

Chow Yun Fat est magistral dans son rôle de motard au grand cœur prenant la défense des opprimés. De l’autre côté Simon Yam est parfait en crapule stylée maîtrisant les arts martiaux. Le reste du casting s’en sort honorablement et on peut remarquer Anthony Wong Chau-Sang, encore à ses débuts mais déjà très prometteur.

Le film ne ménage pas ses effets, enchaînant les scènes spectaculaires à un rythme soutenu. Il faut voir un gunfight avec des ralentis matrixien suivant la trajectoire des balles et l’affrontement final où le héros, seul et blessé, élimine une horde de motards pour se faire une idée de la qualité exceptionnelle de la réalisation de Ringo Lam. Full Contact est un chant du signe du polar HK musclé et ne ménage aucun de ses effets. Véritable échec commercial à sa sortie, c’est une œuvre too-much marquant l’apogée d’un genre désormais mort.

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