Une bande d’hommes d’affaire, en fait de marchands d’armes cyniques au possible, est envoyée dans un obscure pays d’Europe de l’est dont on ne connaîtra même pas le nom pour un stage de mise en forme qui doit les souder. Au programme exploration, orientation et paintball. Seulement arrivé à une intersection le chauffeur de bus chargé de les convoyer ne veut pas aller plus loin, effrayé. Après une discussion d’autant plus houleuse que le chef de la petite bande joue au tyran en herbe et ne parle pas la même langue que son conducteur, nos héros se retrouvent à marcher à pied. Une fois arrivés à ce qu’ils croient être leur destination, une maison isolée et miteuse au milieu des bois, ils constateront rapidement qu’ils ne sont pas seuls...
Severance joue ouvertement sur les clichés du survival et plus généralement du film d’horreur. En fait, il y a un cassage de cou tellement assumé que le film est une vraie claque, soulageant les points qui démangent depuis une éternité les fans de ce genre de cinéma sans même qu’ils en soient forcément conscients. Ainsi une des filles de la bande, la timide qui porte des lunettes et parle avec enthousiasme de sa nouvelle mine anti-personnel qui ne blesse pas les enfants, se retrouve tout au long d’une scène avec une grosse araignée sur le dos. On suit l’ascension de l’arachnoïde jusqu’a moment où, se mirant dans une glace, l’héroïne la voit. Et là, au lieu du cri standard venant normalement conclure ce cliché éculé, on a le droit à une remarque du genre « oh, la petite bête ». Elle l’attrape et la pose sur le rebord de la fenêtre. Plus tard quand l’intrigue est bien avancée et que notre bande se retrouve avec un blessé sur les bras et un tueur aux aguets c’est la jolie blonde de l’équipe qui propose de l’abandonner et c’est un des gars qui souligne que ce n’est pas très humain.
Severance est un film qui fait du bien. Un film où on ne laisse pas le tueur à terre en s’enfuyant mais dans lequel on lui tire dans la tête à bout portant pour être sur. Un film où, prise en joue, l’héroïne, au lieu de jeter son arme bêtement, nous gratifie d’un beau headshot avant d’ajouter « qui en veut encore ». Bref un survival humoristique, cent fois plus réaliste que ce qu’on pourrait croire et avec des réactions intelligentes. Sans doute le plus grand monument d’humour noir british de l’année, fin et bourré de références à des films divers comme Hostel, Nosferatu et Orange mécanique.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire