On a entendu beaucoup de mal sur Die Hard 4.0, les critiques soulignant ses incohérences techniques et le traitant de film réactionnaire contredisant l'esprit original de la saga. Il est vrai que voir John McClane prendre vivement la défense des institutions américaines et s'investir activement dans la sauvegarde de sa nation peut surprendre quand on s'était habitué à l'image d'un individualiste luttant pour survivre et toujours mêlé contre sa volonté à ses aventures explosives. Mais le héros incarné par Bruce Willis n'est plus tout jeune, et en vieillissant on vire rarement à gauche, surtout quand on est dans la police... De plus la pensée de tous les américains a évoluée au cours des 10 dernières années. Il est donc stupide de pointer ce changement de la mentalité de McClane comme une incohérence alors qu'il s'inscrit dans un processus logique.
Pour ce qui est du film le point de départ avait tout pour m'appâter : cette fois les méchants sont des pirates informatiques et le second rôle est un hacker. Bien entendu le traitement est grossier, l'intrigue improbable et les mots algorithmique, code et cryptage sont utilisée au hasard. Ce n'est cependant pas ce qui s'est fait de pire informatiquement parlant et, une fois passé cet obstacle, on peut se laisser capturer par une course poursuite classique accumulant les cascades spectaculaires. Notez que les deux moments de bravoure les plus loufoques étaient présents dans la bande annonce, à savoir la destruction d'un hélicoptère par projection de voiture et une scène tout droit tirée de frogger où nos deux héros évitent un accident monstrueux dans un tunnel en s'agitant au hasard au milieu des tôles froissées.
Len Wiseman nous avait déjà gratifié du diptyque Underworld, du sous Blade nerveux avec quelques idées sympathiques. Son troisième film ne rivalise pas en termes de mise en scène avec le travail de John McTiernan mais est plus qu'honnête, évitant de nombreux tics devenus omniprésents dans les blockbusters récents (le montage est très clair, par exemple). Bruce Willis est égal à lui même (peut-être un poil trop détendu, mais c'est le quatrième volet, donc il commence à avoir l'habitude), Justin Long joue correctement son rôle de surdoué de la crypto dépassé par les événements et Maggie Q se demande ce qu'elle fait là (d'ailleurs pourquoi à-t-elle quitté HK ?) . On peut aussi noter l'apparition anecdotique de Kevin Smith dans un rôle de geek total, perdu au milieu de son cocon d'affiches Star Wars et d'ordinateurs (cette scène entière, inutile, sonne comme une private joke).
Au final une bonne surprise donc, même si la saga n'a jamais été un monument de finesse et que ce volet est largement derrière les deux de McTiernan.
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