mercredi 15 août 2007

The Happiness of the Katakuris de Takashi Miike

The Happiness of the Katakuris (2001) est un film de Takashi Miike sur un scénario de Kikumi Yamagishi, avec Kenji Sawada, Keiko Matsuzaka, Shinji Takeda, Naomi Nishida, Kiyoshiro Imawano et Tetsuro Tamba. C’est un remake Japonais de The Quiet Family réalisé trois années après plus tôt.



The Happiness of the Katakuris est un monument d’optimisme et n’importe quoi secoué dans un shaker. Une truc rafraîchissant, inclassable, indescriptible et impossible à reproduire en laboratoire. On peut tenter de le décrire comme un mélange entre la comédie familiale, la comédie musicale, le film d’animation en pâte à modeler, l’humour noir, le film de zombi et l’histoire d’amour à l’eau de rose.

Les Katakuris forment une famille unie mais foncièrement malchanceuse. Suite à son licenciement, Masao, pater familiae typique, vient ouvrir avec sa femme Terue une auberge dans un coin isolé du Japon. Il n’y a pas de touristes dans la région, ni même de voisins, mais le couple ne désespère pas. D’après Masao une autoroute devrait bientôt passer non loin, amenant clients et fortune.

Avec eux leur fille, Shizue, capable de tomber amoureuse en une seule scène et de se faire plaquer et escroquer en aussi peu de temps, et leur petite fille, Yurie, fruit d’une histoire d’amour passé de Shizue avec un homme marié. Shizue est revenu chez ses parents après son échec amoureux et a été accueilli a bras ouvert, tout comme le fils, un ancien voyou condamné pour quelques broutilles et venu se réfugier dans la famille. Car The Happiness of the Katakuris c’est avant tout l’histoire d’une famille. Tout ce petit monde, hétéroclite et encombrant, s’aime d’une manière simple et touchante. C’est l’idée centrale, et sur cela Takashi Miike va broder sa toile émouvante, parfois morbide et toujours amusante.

Un client arrive : le premier depuis l’ouverture de l’auberge. Il a tout de l’homme d’affaire pressé et anxieux. Au petit matin il est retrouvé mort : suicidé. C’est le premier des coups du destin qui va s’abattre sur la famille : une désastreuse coïncidence. Comme cela nuirait à la réputation de l’auberge – le premier client qui ne passe pas sa première nuit en vie c’est quand même peu encourageant – et comme le fils a eu des ennuis avec la justice et pourrait être accusé, les Katakuris décident d’enterrer l’homme sans rien dire à personne.

A partir de là les ennuis s’accumulent : lors d’une scène musicale quasi-hypnotique, Shizue tombe amoureuse d’un nouvel homme : un escroc mythomane se faisant passer pour un agent secret et en voulant à son argent. Le grand-père flaire l’arnaque et vient en aide à sa petite fille, mais la situation dégénère. Un accident à cause d’un talus mouillé et hop, voilà un mort de plus à enterrer discrètement. On vire rapidement à une version inversée de L'auberge rouge.

Dévoiler plus de l’intrigue gâcherait de la surprise. Il faut juste savoir que le final est aussi optimiste que l’histoire, malgré l’humour noir et le manque chronique de chance. Ce film est un pur bijou aussi inclassable que réussi et je ne peux que le recommander vivement. A voir absolument.

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