Quand on voit le niveau catastrophique qu'avait atteint la saga Rocky, qui n'a jamais d'ailleurs volé très haut, exception faite du premier film, on pouvait s'attendre au pire. Pour ce sixième volet Sylvester Stallone est non seulement scénariste et acteur principal mais aussi réalisateur. Rappelons qu’il s’était déjà retrouvé derrière la caméra pour Rocky II, III et IV, ce qui peut encore renforcer les craintes (notez cependant que le pire de tous reste le cinquième volet filmé par un John G. Avildsen au plus bas de sa forme).
Le film joue essentiellement sur la nostalgie et sur l'idée, peu exploitée dans ce type de cinéma, du déclin entraîné par l'âge. Rocky est vraiment vieux, et il décide de remonter sur le ring, parce que c'est ce qu'il aime. Il vise de faire des petits matches, à une échelle locale, et cette perspective lui semble suffisante. Il n’a plus rien à prouver et c’est vraiment le plaisir de la boxe qu’il recherche. Mais aussitôt sa licence obtenue on lui proposes de se battre contre le tenant du titre pour des raisons essentiellement médiatiques.
Seules les 20 dernières minutes de Rocky Balboa montrent son entraînement (puis son combat), et ce n'est pas le passage le plus réussi de l’œuvre (même si la mise en situation, le cœur du métrage, arrive à lui donner de la profondeur). On se rend compte avec étonnement, quand le générique final arrive, qu'on s'est éperdument moqué de savoir si Rocky serait le plus fort. Car les enjeux sont autres, et ça, dans un film de boxe, c'est vraiment fort...
Sans esbroufe ni retournement spectaculaire, mais aussi sans se plier au moule, Rocky Balboa est un petit moment d’émotion. Si vous êtes fans foncez, et même si vous détestez la saga, sachez que c’est la seule suite à vraiment valoir le coup. Et puis ça fait plaisir de voir le retour de l’idole bodybuildée des années quatre-vingt.
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