Lors d'une excursion plongée, un couple d'amateurs, Susan et Daniel, est oublié en pleine mer, au large des Bahamas. Il faut dire que l'organisateur de l'expédition ne sait pas compter, même sur ses doigts, et fait donc des petits bâtons pour savoir qui est sous l'eau et qui est remonté, stratégie enseignée aux enfant de quatre ans. Trop loin de la côte pour envisager de la rejoindre à la nage, nos tourtereaux seront confrontés à la fatigue, à la soif, au froid et à des requins.
Le film de vilaines bestioles est devenu un genre presque aussi codifié que ne l'est le slasher. Et quand il s'agit de requin c'est encore pire, car tout le monde se sent obligé de copier Les dents de la mer. C'est donc une agréable surprise de voir que Chris Kentis fait preuve d'originalité en usant d'une approche minimaliste (justifiée par le budget limité du long métrage : 130 000 dollars avancés par le réalisateur lui-même et sa femme).
Open Water tourne autour de deux acteurs, seuls au milieu de l'océan. On ne voit rien d'autre qu'eux, on n'entend rien d'autre qu'eux et c'est à travers leur perception limitée que l'histoire est racontée. Inspiré de fait réels et tourné en DV, Open water est très plausible et semble capturé sur le vif. Faute de de budget, les requins sont de véritables bêtes (les images de synthèse et les animatroniques sont couteux), ce qui contribue encore au réalisme de l'ensemble. Unité de lieu, d'action et de temps font de l'ensemble une sorte de pièce de théâtre tragique et cruellement vraisemblable.
Même si le rythme du film est inégal, on sent une tension quasi-permanente qui va en s'accentuant. Une certaine nausée se dégage de la caméra qui barbote et le spectateur a l'impression continuelle de se noyer. Au final, Open Water mérite une bonne place dans le monde des films de requins, loin devant La Mort au large et Peur bleue.
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