lundi 28 novembre 2011

The Troll Hunter de André Øvredal

The Troll Hunter (Trolljegeren en VO) est un film fantastique norvégien réalisé par André Øvredal. Sorti en 2011, il est interprété par Otto Jespersen, Hans Morten Hansen, Tomas Alf Larsen, Johanna Mørck, Knut Nærum, Robert Stoltenberg et Glenn Erland Tosterud.



Dans la veine des found footages contemporains, ces bobines / K7 / cartes SD retrouvées après une disparition ou une catastrophes et montées au cinéma, je vous présente le dernier né : The Troll Hunter. Comme un Cannibal Holocaust ou un Diary of the Dead, le film suit une bandes de cinéastes (ici des étudiants) qui veulent tourner un documentaire.

Au départ, nos apprentis réalisateurs s'intéressent à un ours qui fait des ravages dans divers troupeaux et à un homme mystérieux qui semble être un braconnier (la Norvège c'est comme la France : on n'y tue pas les ours et quand cela se produit les journalistes sont là pour s'indigner de la tragédie). Sale, bourru, barbu et vivant dans une caravane délabrée, cet individu, Hans, incarne au départ le méchant chasseur, celui qui doit mourir au milieu du film parce-qu'il a tué des animaux (je rappelle que c'est un crime bien plus grave que le meurtre au cinéma, sans doute une conséquence du traumatisme engendré par Bambi).

Mais, après une nuit agitée où l'équipe de tournage le surprend occupé à traquer un colosse dans les bois, Hans révèle sa vrai profession : il est chasseur de troll, payé par le gouvernement pour lutter contre leur prolifération et pour s'assurer qu'ils ne quittent pas leurs réserves. Et il se révélée être plutôt sympathique et terriblement attachant. Chargé seul de faire un métier très dangereux, pas reconnu, mal payé et demandent des tas d'heures supplémentaires de nuit, il accepte de se laisser filmer pour protester contre ses conditions de travail...

Même si certaines passages évoquent Cloverfield, The Troll Hunter s'éloigne du scénario traditionnel des films de grosses bestioles. Ici, les trolls sont le gibier du début à la fin, même si l'équipe de tournage se retrouve plusieurs fois dans des situations très critiques (il y a plusieurs morts). Hans est absolument génial : doté d'un sang-froid à toute épreuve, il fait avec des moyens pitoyables un travail remarquable dans des conditions terrifiantes (et se fait engueuler par son supérieur)... Version rustique du Ash d'Evil Dead, il est la principale réussite du film et c'est pour lui que le spectateur tremblera (il faut dire qu'on sent qu'il peut mourir, ce qui accentue encore l'inquiétude qu'on éprouve à son égard).

Notons aussi les effets spéciaux, remarquables pour une production norvégienne. Les trolls sont photo-réalistes et le combat final, faisant intervenir un spécimen géant de plus de cent mètres de haut, est dantesque. Et pourtant ce n'est pas facile de créer des créatures qui soient à la fois crédibles et qui puissent se rapprocher du folklore sur les trolls... Les paysages sont également très beaux, en en parfaite adéquation avec les créatures exhibées.

D'ailleurs, c'est un autre point fort de The Troll Hunter : créer un contexte moderne et crédible sur les trolls, équivalent à celui qui existe pour les vampires, le loups-garous et les zombis, tout en y intégrant énormément d'éléments issus des contes et légendes norvégiens. Il y a quelque-chose de remarquable dans la façon dont le film introduit toutes ses références, ce que soit cette haine violente qu'éprouvent le trolls pour l'odeur des chrétiens ou cette scène avec trois chèvres sur un pont (et un troll en dessous).

Au final, The Troll Hunter est un film fantastique qui brille par son personnage central, son thème et son originalité. Loin des productions hollywoodiennes calibrées, il surprend continuellement son spectateur en évitant de nombreux clichés (pas tous, tout de même). Bref, il ravira les amateurs de cinéma déviant et consternera les habitués des super-productions qui se plaindront que ce n'est pas le scénario qu'ils connaissent déjà par cœur, donc que ce n'est pas logique. C'est sans doute une des meilleures surprises de l'année 2011...

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