Dix ans se sont écoulés depuis les événements de Scream 3, et Stab, le fameux film dans le film qui raconte l'histoire du film, est devenue une saga interminable. Scream 4 s'ouvre sur une paire de jeune filles qui parlent de cinéma d'horreur (et qui se désolent de la nullité abyssale de la saga Saw). Après un coup de fil qui rappelle furieusement l'ouverture de Scream, elles se retrouvent en contact avec un psychopathe qui leur promet une mort atroce. Aussitôt dit aussitôt fait. Sauf que le titre Stab 6 apparait à l'écran pendant qu'elles agonisent.
Et oui, ce n'était qu'un film que regardent deux adolescentes blondes. L'une des deux proteste contre la prévisibilité de ce qu'elle vient de voir, ce qui est compréhensible. Elle se fait alors poignarder par sa copine (là ce n'était pas prévisible, je le reconnais). Et le titre Stab 7 apparait à l'écran. Deux nouvelles blondes, avachies dans leur canapé, discutent alors de ce retournement de situation. C'est vrai que cette récursivité n'est pas très logique. Si Stab 6 n'est qu'une fiction dans Stab 7, qu'en est-il de Stab 5 et Stab 4 ? Sont-ce des films dans des films dans des films dans des films ? Heureusement, nos spectatrices sont à leur tour poignardées. Et cette fois c'est le titre Scream 4 qui apparait à l'écran.
Scream jouait sur la référence à un genre très codifié. Parodique mais respectueux, il ne prenait pas ses spectateurs pour des demeurés mais ne perdait pas de vue que pour fonctionner, il faut être accessible aux handicapés mentaux. Scream 2 explorait les règles qui régissent les suites. Scream 4 s'intéresse pour sa part à la vague moderne de remakes qui a submergé Hollywood. Bien qu'il soit une suite, le nouveau film de Wes Craven est en effet centré sur un tueur qui veut faire son propre remake des meurtres de Woodsboro.
C'est vrai qu'entre Halloween, Texas Chainsaw, Dawn of the Dead, The Hills Have Eyes, Amityville Horror, Last House on the Left, Friday the 13th, A Nightmare On Elm Street, My Bloody Valentine, When A Stranger Calls, Prom Night, Black Christmas, House of Wax, The Fog et Piranha, presque tout les grands titres de l'horreur ont été ressuscités ces dernières années. Cette petite liste est d'ailleurs textuellement citée par Kirby, une des héroïnes du films. Hélas, la mécanique de l'auto-référence s'essouffle un peu. Il y a tant de mise en abîme dans Scream 4 que ça devient à un exercice de style artificiel (mais rigolo).
Heureusement, il reste une foule de discussion de cinéphiles qui parsèment un film finalement prévisible. Ça fait du bien d'entendre le tueur rendre hommage à Peeping Tom (Le Voyeur chez nous), un des ancêtres du genre slasher, ou de voir deux policier tenter de maximiser leurs chances de survies à l'aide de leurs maigres connaissances cinématographiques. Au final, Scream 4 ravira les fans de la saga et constitue une bonne initiation pour les autres.
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