Sogo Ishii s'est taillé une place dans le coeur de tous les cinéphiles avec sa formidable reconstruction historique qu'était Gojoe. Remise au goût du jour et destruction consciente d'un genre, ce film résolument nihiliste révisait une histoire connue par tout les japonais. Sogo Ishii continue son travail d'expérimentation en tournant Electric Dragon 80.000 V, un métrage en noir et blanc elliptique et épileptique.
Un enfant se fait électrocuter en escaladant un ligne haute tension. Cela réveille la partie reptilienne de son cerveau, le poussant à l'utra-violence. Pour canaliser ses instincts bruteaux il se met à la boxe, mais sans succès. Finalement il découvres la guitare électrique et arrive ainsi à se débarrasser, au travers d'une musique hardcore, de ses pulsions destructrices. Il devient Dragon Eye Morrison. Mais un challenger fait son apparition : Thunderbolt Buddha. Ayant été frappé par la foudre dans sa jeunesse, lui aussi contrôle l'électricité.
Des cadrages violents, des accessoires stylés, des travelings hachés et bruteaux, un noir et blanc esthétique au possible et des plans écrasant : tout cela rappelle furieusement le style de Shinya Tsukamoto. Remplacez dans Tetsuo le métal par l'électricité tout en conservant la rage du film d'origine et la thématique cyberpunk et vous obtenez le squelette d'Electric Dragon 80.000 V. Comme dans le métrage de Tsukamoto, l'affrontement entre deux créatures surpuissantes est au centre de l'intrigue, tout comme la vision de Tokyo comme une mégapole tentaculaire et écrasante. Mais Sogo Ishii apporte son énergie à l'ensemble faisant de d'Electric Dragon une expérience nouvelle et inclassable.
La bande son est exceptionelle, mais avec le thème du film ce n'est pas une surprise. Malheureusement ça ne dures que 55 minutes. Alors c'est intense et bordélique, comme la musique de Dragon Eye Morrison, mais c'est trop court.
Ah, une dernière remarque, comme dans Gojoe, c'est Tadanobu Asano qui joue le héros et il est toujours très classieux. D'ailleurs Kakihara dans Ichi The Killer est le meilleur méchant de toute l'histoire du cinéma (indiscutablement).
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