La Thaïlande a récemment commencé à exporter son cinéma. Pour le plus grand plaisir des cinéphiles français quelques productions de là-bas ont même été diffusées en salles (Ong-bak, L'honneur du Dragon, Born to Fight). Art of the Devil n'est pas encore licencié, donc si vous voulez le voir il faudra se rabattre sur les fansub et l'achat de DVD en ligne. Il mériterait cependant plus de l'être que les bastonnades spectaculaires suscitées. Ici pas de boxe thaï et de cascades irresponsable : juste une solide histoire de vengeance tournant à l'extermination. Le folklore locale est bien mis à contribution avec un usage permanent de rituels, soit purificateurs, soit de magie noire.
Boom, une ravissante jeune fille, est séduite par une riche architecte, Pratan. Quand elle tombe enceinte elle va lui demander une compensation financière, un million de bahts, qu'il paît sans discuter, mais l'histoire continue de s'envenimer. Finalement Boom se fait violer par des amis de Pratan sur ses ordres. Elle entreprend alors de se venger à l'aide de diverses malédictions.
Tout cela est raconté plutôt rapidement. En plus des complices, la famille du millionaire est exterminée (tous ses enfant et même sa belle fille) et du coup son héritage et sa maison vont à son ex-femme et aux quatre enfants issus de ce premier mariage. L'histoire commence réellement quand ils emménagent dans la villa de Pratan, désormais hantée. Mais le problème n'est pas dans les fantômes : quelqu'un s'obstine toujours à maudire tout le monde à grand renforts de rituels craspects, faisant trépasser un par un les nouveaux protagonistes.
Avec une ambiance très dépaysant, un usage original et résolument fonctionnel de la sorcellerie, quelques spectres évoquant le remarquable Bhoot de Ram Gopal Varma, Art of the Devil ravira les fans d'horreur. Visuellement on est pas au niveau d'une production équivalent Coréenne ou Japonaise mais ça reste esthétique. Bien entendu c'est gore et glauque, facettes contrastant avec le coté familial de l'affaire, les relations entre les protagonistes étant plus complexes et plus humaines que dans un film de teenager standard, où en dehors de couples formés sur le tas il n'y a pas grand chose.
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