Outre Dagon et Colour from the Dark, il faut aussi citer Necronomicon dans les bonnes adaptations de Howard Phillips Lovecraft à l'écran. Anthologie horrifique constituée de trois segments (adaptés de trois nouvelles distinctes), le film est inégal mais demeure intéressent de bout en bout. Son principal mérite étant de montrer à quel point l'œuvre de Lovecraft est variée et peut être sujette à de nombreuses interprétations. La perception des trois réalisateurs convoqués pour travailler sur Necronomicon est en effet complètement différente.
Il y a une intrigue globale qui introduit Jeffrey Combs dans le rôle de Howard Phillips Lovecraft. Ce dernier s'introduit par la ruse dans un monastère pour lire le fameux Necronomicon, le livre impie écrit par Abdul Al-Hazred. Par la suite, cette arc narratif est le prétexte pour raconter trois histoires mais sert également d'épilogue.
La première nouvelle adaptée est Les rats dans les murs (The Rats in the Walls en VO), une histoire assez secondaire dans la bibliographie de l'auteur. La réalisation est confiée à Christophe Gans, un geek cinéphile à l'érudition incroyable. Même si la qualité de ses adaptations est sujette à débat, notamment en ce qui concerne leur scénario, c'est un homme capable de préserver avec une grande fidélité l'ambiance du matériau qu'il porte à l'écran (voir son Silent Hill et son Crying Freeman). Ici, il nous sert un segment dont l'esthétique évoque Mario Bava et Lucio Fulci et dont le scénario, simple, directe et linéaire, suscite cependant une tension incroyable.
Shusuke Kaneko, connu pour son adaptation cinématographique de Death Note et sa résurrection de la franchise Gamera, s'occupe du second segment. Son histoire, adaptée de la nouvelle Air froid, est la plus complexe du lot, avec une narration évoluée à base d'allers-retours incessants entre le présent et le passé. Hélas, sa réalisation n'est pas toujours à la hauteur (en revanche, ses effets spéciaux sont impeccables).
Brian Yuzna, connu pour Bride of Re-Animator et Beyond Re-Animator, donc ayant déjà travaillé sur du Lovecraft, signe le dernier segment avec une adaptation de Celui qui chuchotait dans les ténèbres. Sa vision est résolument gore, mais se permet aussi d'introduire d'incroyables décores infernaux. L'histoire parle de tueur en série, l'atmosphère est carde et on termine dans le sang, le grotesque et la démence la plus totale... Une véritable réussite.
Malgré un budget de série B, la présence de trois excellents réalisateurs, alors tous au début de leurs carrières respectives, fait de ce Necronomicon un bon film.
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