Jean Painlevé est un des plus grands noms du documentaire scientifique. Dès les années 20, il comprends les formidables possibilités du cinéma, non seulement en tant qu'outil pédagogique, mais aussi en tant qu'outil d'observation scientifique. Dès lors, il ne cesse de tourner, enchainant près de trente documentaires en autant d'années.
Le Vampire est un film très expérimental même s'il s'agit officiellement d'un documentaire animalier consacré à une chauve-souris d'Amérique du Sud. Il a quelque-chose de vraiment fascinant, à la fois dans sa rigueur académique et sa poésie. Les commentaires sont à la fois précis et chatoyants, avec un vocabulaire riche et imagé qui a complètement disparu de nos jour du documentaire animalier.
A l'image de ces impressionnantes vues au microscope de trypanosome, le parasite transmis par cette fameuse chauve-souris, Le Vampire plonge au fond d'un sujet scientifique pour au final explorer l'origine d'un mythe. Cela justifie la présence de plusieurs séquences du Nosferatu de Friedrich Murnau, séquences plus tard reproduites par une véritable bête qui se délectera du sang d'une innocente victime (ici un cochon d'Inde).
Cinéaste de génie, source d'inspiration importante pour les surréalistes, Jean Painlevé est aussi est un des fondateurs de l'institut de cinématographie scientifique. Son Vampire représente bien son style et permettra aux cinéphiles intéressés par l'histoire du cinéma de se faire rapidement une idée de son talent. Les autres apprécieront un court métrage qui, par son ambiance et son sujet, tient finalement du film d'horreur.
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