Colour from the Dark est une adaptation libre de La Couleur tombée du ciel, une nouvelle fantastique de Howard Phillips Lovecraft. C'est la troisième adaptation de cette nouvelle, après Die, Monster, Die! en 1965 et La malédiction céleste en 1987.
Bien que le cadre de la nouvelle d'origine, publiée en 1927, soit la ville d'Arkham, aux États-Unis, l'intrigue est ici transposée en Italie, dans les années 40, pendant la seconde guerre mondiale. Ce qui constitue un choix intéressant.
Nous suivons donc un fermier handicapé, qui vit avec sa femme et sa belle sœur dans une ferme isolée. La guerre ravage le pays, les nazis pourchassent les juifs et tous les hommes valides sont au front. C'est dans ce contexte, oppressant et particulièrement bien exploité, que va s'éveiller quelque-chose de maléfique et d'incompréhensible : une lueur tapie au fond d'un puit.
Nous avons principalement trois protagonistes : Pietro, sa femme Lucia et surtout Alice. Alice, muette et un peu simple d'esprit, qui ouvre le film avec une séquence terrifiante. Attirée par le puit mais trop effrayée pour sortir de sa chambre, la jeune femme brandit sa poupée, comme un totem protecteur... Tout au long d'une interminable scène, elle avance, avec, devant elle, cette horrible créature de chiffon au visage sinistre.
L'utilisation d'une poupée comme éclaireur, les cadrages, la façon abrupte dont la scène est introduite... Tout cela est quasi-parfait, faisant des premières minutes de Colour from the Dark un vrai moment d'angoisse. Par la suite, ça se gâche un peu. Même si le film arrive à avoir une ambiance pesante et de nombreuses scènes qui fonctionnent à un niveau viscéral, il manque de substance. Un peu comme certains films de fantômes japonais, où on est terrorisé l'espace de plusieurs séquences mais où l'absence d'intrigue finit par se retentir.
Le côté lovecraftien de l'histoire, avec une entité cosmique, incompréhensible et complètement "autre", est partiellement désactivé par l'abjection qu'a la chose des croix et de nombreuses similitudes avec un simple cas de possession démoniaque. Heureusement, les acteurs, très convaincants, parviennent à rendre le tout crédible.
Au final, nous avons un résultat imparfait mais satisfaisant. L'histoire s'éloigne beaucoup de Lovecraft et tient mal la durée mais l'ambiance est fantastique pour un simple film italien réalisé avec 100 000 dollars. Ce n'est certes pas du Guillermo del Toro, mais on à des années lumières des slashers sans saveurs que produit le cinéma horrifique low-budget américain.
Bref, surveillez la carrière de Ivan Zuccon, ce jeune homme est prometteur.
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