lundi 13 février 2012

Dagon de Stuart Gordon

Dagon est un film américain réalisé par Stuart Gordon en 2001. Il est interprété par Ezra Godden, Francisco Rabal, Raquel Merono, Macarena Gómez, Brendan Price, Birgit Bofarull et Uxía Blanco.



Avec Re-Animator, Stuart Gordon est considéré comme un des rares réalisateurs à avoir réussi à faire une bonne adaptation du travail de Howard Phillips Lovecraft. Même si j'aime beaucoup le film Re-Animator, il faut reconnaitre que la nouvelle dont il est adapté, Herbert West, réanimateur, publiée sous forme de feuilleton dans une revue amateur n'est pas très représentative du style de Lovecraft. Simple histoire de morts-vivants avec des scènes particulièrement sanglantes, Herbert West, réanimateur est loin du cosmicisme des autres œuvres de Lovecraft et ne s'inscrit nullement dans le Mythe de Cthulhu.

Tout le monde attendait donc Stuart Gordon au tournant pour son adaptation de Dagon, une autre nouvelle de Lovecraft, publiée en 1917 et extrêmement importante. C'est en effet la première histoire à introduire un des éléments du Mythe de Cthulhu : Dagon lui-même. Mais le film Dagon, en dépit de son nom, est en fait adapté du Cauchemar d'Innsmouth (The Shadow Over Innsmouth en VO). De plus, l'intrigue est transposée de nos jours et délocalisée en Espagne.

Après une tempête aussi brutale qu'inattendue, une bande de jeunes adultes en vacances à bord d'un voilier s'écrase contre des récifs à proximité de Galice, un petit village de pécheurs. Quand ils arrivent sur place pour chercher de l'aide, ils ne trouvent que des maisons vides... Mais d'étranges chants proviennent de l'église.

S'en suit une histoire plutôt palpitante, qui repose sur une ambiance profondément lovecraftienne. Villageois dégénérés aux mains palmées ayant passé des contrats impies avec des créatures oubliée, rituels anciens, dieu abjecte : tous les éléments du mythe sont présents. On s'intéresse au sort des personnages et, à défaut d'avoir vraiment peur, on suit l'intrigue avec attention. C'est bien ficelé, angoissant et remarquablement raconté.

En dépit d'un paquet d'imperfections (du sexe dans une histoire de Lovecraft, mais c'est une hérésie), Dagon fonctionne. Il est d'ailleurs considéré comme une des meilleures adaptations cinématographique du Mythe de Cthulhu. Ce qu'il est certainement.

Cependant, même si le film de Gordon doit être vu, il y a moyen de faire dix fois mieux avec ce matériaux (regardez du côté des jeux vidéo, avec Prisoner of Ice ou Alone in the Dark)... Attendons donc qu'un grand réalisateur s'attelle à cette tache (Les Montagnes hallucinées de Guillermo del Toro, par exemple).

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