Amis du found footage, voilà un nouveau représentant dans ce genre complètement saturé de productions fauchés et identiques. Cette fois, ce sont des fantômes et des démons qui sont au cœur de l'intrigue (quel originalité, après le succès de Paranormal Activity).
Comme dans Noroi de Kôji Shiraishi ou dans le Projet Blair Witch de Daniel Myrick et Eduardo Sánchez, nous suivons une bande de cinéastes qui enquêtent sur des phénomènes paranormaux. Cette fois, Jack (Josh Folan) et sa bande sont des professionnels, même si leur comportement est très puéril, pour ne pas dire amateur. Leur série Paranormal Investigators va atteindre son cinquantième épisode, et pour bien marquer le coup ils partent en mission dans l'hôpital psychiatrique le plus hanté de la planète, la fameuse "porte des enfers". Oui, c'est plus ou moins le scénario de Grave Encounters... Et alors ?
Une fois dans l'hôpital, Jack et sa bande rencontrent une autre équipe, chargée d'une émission similaire. C'est l'occasion de meubler avec des scènes de disputes parfaitement insipides et inutiles. Heureusement, dès que la nuit tombe, les esprits se réveillent et tout part en sucette (on le sait déjà, puisqu'un avertissement nous signale dès le départ que le fameux cinquantième épisode n'a jamais vu le jour).
L'équipe de Jack est constituée de scientifiques bornés et obtus (de parfaites caricatures, qui n'ont d'ailleurs aucune rigueur) alors que l'équipe concurrente, celle de Dylan (Keithen Hergott) est constituée de croyants qui parlent tout le temps de Dieu et qui sont aveuglés par leur orgueil (de toutes aussi parfaites caricatures). Au final, on ne s'attache à personne, même si Dylan fait illusion pendant les 60 premières minutes du film. Tout le monde est si éminemment stupide qu'on à l'impression de regarder un documentaire animalier sur les mœurs des limaces. Peut-être qu'avec de la musique de Philip Glass ça passerait...
Mais ce n'est pas le seul problème. Épisode 50 souffre énormément de l'indigence de ses décors. L'hôpital est étonnamment bien entretenu pour un édifice si hanté qu'il est interdit d'y entrer depuis plusieurs décennies. La plus part des salles sont bien balayée et on voit même quelques plantes en pot qui semblent en parfaite santé. Il y a juste quelques petits filtres gris, rouille ou bleus pour salir l'image mais personne n'est dupe : les décorateurs et l'accessoiriste n'ont pas fait leur job et se sont contentés de jeter 3 ou 4 feuilles de papier sur le sol.
De même, le placement des caméras de surveillance, pourtant élément central dans un film de found footage, n'a aucun sens. Elles ont une profondeur de champ ridiculement faible, sont 10 fois trop nombreuses, sont numérotées de façon incohérente et sont dotés d'angles minuscules.
A part ça le rythme est mou et on ne sursaute qu'une ou deux fois, même en y mettant du sien. Il y a bien un spectre à la japonaise, capables de faire des jump cuts et se déplaçant de façon saccadée, dans un bruit d'articulations répugnant, mais c'est un peu léger.
Seule les rebondissements de l'histoire pendant le dernier acte m'ont arrachés de ma somnolence. Épisode 50 est donc un clone très raté du sympathique Grave Encounters, à réserver aux amateurs boulimiques et peu difficiles ou aux aveugles.
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