samedi 14 janvier 2012

Mondovino de Jonathan Nossiter

Mondovino est un documentaire franco-américain réalisé par Jonathan Nossiter. Sorti en 2004, il est met en scène Michel Rolland, Aimé Guibert, Robert Mondavi Winery, Hubert de Montille et Robert Parker.



Fresque ambitieuse qui évoque par certains aspects Le Guépard de Luchino Visconti, Mondovino retrace le destin de plusieurs dynasties d'aristocrates florentines, de milliardaires californiens et d'une petite famille bourguignonne. Le lien entre ces protagonistes : tous produisent du vin et ont bien l'intention de rester dans la course alors que le marché se mondialise et change de visage.

Présentant la lutte de David contre Goliath, les impactes de la globalisation, la déforestation et la façon dont le goût du vin évolue pour satisfaire le nouveau mâché sur le quel il s'exporte, Mondovino passionnera autant les amateurs de vins que les spectateurs néophytes.

Le film est constitué essentiellement d'interviews, montés à partir de 500 heures de rushes. Le passage de la DV (un caméscope numérique Sony PD-150) à la pellicule 35 mm se sent un peu, mais la beauté des paysages qui émaillent le filme reste remarquable.

Il est amusant, alors que Jonathan Nossiter est engagé dans une noble cause, la société Les Films de la Croisade ait fait tout son possible pour effacer toute trace Mondovino d'internet, attaquant en justice Google parce-que, via son intermédiaire, on pouvait trouver gratuitement le documentaire en question (comme on peut trouver presque tous les films, croyez-moi, je suis bien placé pour le savoir).

Les Films de la Croisade rejoint ainsi dans le hall of shame des intégristes de la propriété intellectuelle les ayant-droits de Martin Luther King qui ont exigés le retrait de Youtube du fameux discours I Have a Dream. Ce qui suppose que Martin Luther King avait écrit ces émouvantes lignes pour permettre à quelques cupides de grappiller quelques dollars par ans plutôt que pour toucher le cœur d'un maximum d'hommes et de femmes.

Plutôt que le boycott du vin californien, je vous suggère donc de boycotter ce film, même s'il est excellent. Regardez-le chez un ami ou empruntez-le à une médiathèque, mais ne l'achetez surtout pas. Il y a des crimes contre la liberté d'expression qui méritent la seule punition que l'industrie puisse comprendre : la sanction pécuniaire.

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