mercredi 19 octobre 2011

L'Île de l'épouvante de Mario Bava

L'Île de l'épouvante est un film italien réalisé par Mario Bava. Sorti en 1970, il est interprété par William Berger, Ira von Fürstenberg, Edwige Fenech, Howard Ross, Helena Ronee, Teodoro Corrà, Ely Galleani et Edith Meloni.



Comme beaucoup de films italiens, L'Île de l'épouvante est connu sous plusieurs titres, dont le racoleur Cinq filles dans une nuit chaude d'été. Le titre original, 5 bambole per la luna d'agosto, se traduit littéralement par Cinq poupées pour la lune d'août, ce qui ne résume pas l'intrigue, mais a le mérite de présenter les personnages. C'est un giallo, genre démocratisé par Mario Bava lui-même, avec plusieurs éléments qui préfigurent le slasher. Dans les grandes lignes, on peut décrire le film comme une version déviante et très graphique des Dix petits nègres.

Tout commence avec un riche industriel qui invite plusieurs de ses relations sur une île méditerranéenne afin de se prélasser pendant quelques jours. Sauf que le professeur Farrel est venu avec la formule chimique d'une résine révolutionnaire, formule que tout le monde convoite. Le professeur est intraitable, il ne veut pas la céder même pour un million. Rapidement, les meurtres vont se multiplier, sans qu'on sache qui tue qui, ni pourquoi. Le scénario est un vrai sac de nœuds et l'ambiance évoque à la fois Alfred Hitchcock et un certain cinéma italien décomplexé.

L'Île de l'épouvante est un des nombreux films peu diffusé et peu connu de Mario Bava. Pourtant il jouit de décors superbes qui évoquent le futur travail de Dario Argento, d'un rythme étrange mais soigneusement calibré et d'une certaine dose d'humour noir. Il faut voir comment la salle froide du manoir sert de morgue où les cadavres, de plus en plus nombreux, sont suspendus entre des quartiers de viande pendant que les rangs des acteurs s'éclaircissent. La mise en scène halluciné (trop de zooms) et le côté baba cool des personnages n'aide cependant pas à prendre l'ensemble au sérieux.

A part ça, rien à signaler. La photo est belle, avec des couleurs fortes et contrastés, et la musique de Piero Umiliani est psychédélique mais colle aux images. Au final, ce n'est pas un Mario Bava majeur, mais il peut mériter le détour pour les amateurs du genre.

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