The Big One n'a pas un thème unique. Il s'intéresse aux grosses entreprises qui licencient du personnel alors qu'elle font du profit, mais aussi au financement des partis politiques, aux délocalisations et aux répercussion du chômage sur une Amérique en pleine crise. Et comme c'est filmé par Michael Moore, ces sujets austères sont traités avec énormément d'humour.
L'ouverture du film tiendrait du one-man-show comique si elle n'était pas aussi tragique. Michael Moore brandit des chèques qu'il a lui même adressé aux trois principaux candidats à la présidence (dont Bill Clinton). Ces chèques, rédigés sous le nom de divers associations factices (une amicale des défenseurs de la pédophilie, un groupe pour l'avortement) ont tous été encaissés par les partis contactés, alors que les associations concernées son en totale oppositions avec leurs valeurs affichées. Cela donne le ton pour 95 minutes de spectacle à la fois hilarant et révoltant.
Dans Roger & Me, Michael Moore essayait sans succès de rencontrer Roger Smith, le PDG de General Motors. Le film entier était une quête impossible pour un interview. Ici les choses sont différentes, puisque Moore rencontre plusieurs personnalités, notamment Phil Knight, le PDG de Nike. Et, filmé par notre agitateur professionnel, la présence de ce PDG est aussi amusante que l'absence de Roger Smith. Phil Knight explique ainsi, avec le plus grand sérieux, que les ouvriers américains ne veulent pas fabriquer de chaussures, contrairement aux indonésiens, et qu'il est donc impossible d'envisager d'ouvrir une usine Nike pour sauver Flint, la fameuse ville du Michigan ruinée par la fermeture des ateliers General Motors.
Moins connu que Roger & Me, Bowling for Columbine, Fahrenheit 9/11 et Capitalism: A Love Story, The Big One gagne cependant à être vu. A la fois instructif, manipulateur et distrayant, il représente parfaitement le style, maintenant mondialement connu, de Michael Moore.
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