Le steampunk est à la mode. Les geeks connaissent tous La Machine à différences de William Gibson et Bruce Sterling et Le Prestige de Christopher Nolan, excellents représentants du genre, respectivement littéraires et cinématographiques. Le steampunk c'est tout simplement de la science-fiction se déroulant dans un univers proche de notre XIXe siècle, la définition de base ramenant précisément à l'ère victorienne. Jules Vernes est exclu du courant, même s'il en est le principal inspirateur, puisque ses récits étaient, à l'époque de leur rédaction, de l'anticipation.
Comme, en plus, la fantasy rapporte gros au cinéma il était évident que tôt ou tard À la croisée des mondes de Philip Pullman serait porté sur le grand écran. Voilà chose faite puisque le premier volet de cette trilogie, Les Royaumes du Nord, sort chez nous après une véritable tôlée au États-Unis.
Dans un mode parallèle où chaque humain est accompagné de son démon, un animal représentant son âme, une jeune orpheline, Lyra Belacqua, se voit confier une boussole d'or capable de répondre à n'importe quelle question. Elle entreprend de l'utiliser pour retrouver des enfants récemment enlevés. Au court de son voyage elle rencontrera une bande de gitans, des sorcières et un ours en armure.
Renommé en France À la croisée des mondes : La Boussole d'or, le film de Chris Weitz ne méritait pas son échec américain (68 millions de recettes en salle pour un budget de 180 millions de dollars). Alors certes Philip Pullman déteste l'église catholique, et ça transparaît clairement dans tout ce qu'il fait, comme si cette haine ne pouvait être masquée par une simple transposition dans un univers parallèle, mais de là fuir une oeuvre aussi ambitieuse et aboutie graphiquement il y a un grand pas.
La Boussole d'or est un beau film. Les décors sont majestueux, superbement éclairés et cadrés avec une précision toute hollywoodienne. On trouves pêle-mêle des dirigeables à l'esthétique onirique, une organisation très méchante de religieux voulant annihiler toute bonne pensée chez leurs ouialle, des dizaines d'animaux parlants et quelques sorcières volantes. Les acteurs sont bons, en particulier Dakota Blue Richards qui incarnes une Lyra Belacqua plus que convaincante. Enfin la musique d'Alexandre Desplat accompagne très bien le spectacle.
Le principal reproche que je formulerai concerne les ours en images de synthèse dont le rendu est peu convaincant. La comparaison avec un célèbre spot de publicité Coca-Cola ressort souvent et elle est justifiée... A part ça ce film mérite deux heures de votre vie.
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