Kiyoshi Kurosawa est le plus grands réalisateurs japonais de cinéma fantastique actuellement en vie (opinion très personnelle, bien entendu). Et cela parce qu'il ne fait pas réellement du fantastique. Pour lui les éléments surnaturels ne sont que des prétextes pour mettre en évidence des problèmes réels et universels. Kairo dénonce la solitude et l'impossibilité de communiquer dans une allégorie à base de fantômes et de fin du monde, Charisma démontre la subjectivité de la valeur des choses, la futilité des passions et les effets destructeurs de la convoitise. Ici, même si l'ambiance reste la même, il n'y a pas du tout d'éléments fantastiques.
Le point de départ de Jellyfish est une démonstration de la structure sociale japonaise et du chaos qui découle de sa rupture. Yuji et Mamoru sont deux amis. Ils travaillent ensemble dans une laverie. Un jour leur patron essaye de se rapprocher d'eux. Il les invite à dîner avec sa famille, emprunte un CD de musique Yuji et s'intéresse même à la méduse qu'élève Mamoru. Ne sachant pas comment réagir devant un comportement si atypique, les deux employés sont affolés. Finalement Mamoru assassine son employeur et sa famille, laissant à Yuji la garde de sa méduse.
Visuellement très réussi (blancs saturés, couleurs presque absentes et images oniriques de méduses), Jellyfish est un film lent et hésitant. Avec ses cadrages posés, ses longs plans fixes et ses éclairages bruts il ravira les amateurs de simplicité. Les personnages tentent toujours vainement de se comprendre, mais la communication reste impossible. Quelques liens se tissent sans qu'on puisse évaluer leur solidité avant de voler en éclats...
Jellyfish est un bon film, mais il reste en deçà de Cure, Charisma, Séance et Kairo. Nominé pour la palme d'or en 2003 il sera battu par Elephant de Gus Van Sant.
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