mardi 29 janvier 2008

Can't live without robbery de Kyung-Soo Im

Can't live without robbery est un film coréen réalisé par Kyung-Soo Im en 2002. Il est interprété par Sang-Myeon Park, Ji-seob So, Seon-mi Song, In-mun Kim et Chang-suk Kim.



Il y a des contres-clichés qui prennent de l'ampleur jusqu'à devenir énervants. Jadis, dans les années soixante, les cambrioleurs, aussi doués et minutieux soient ils, échouaient toujours. Un film de casse présentait donc l'élaboration d'un plan complexe et la faille conduisant à la perte de ses investigateurs. C'était frustant comme un épisode de Bip bip et le Coyote. Ensuite, par réaction, le cliché inverse s'est développé. Désormais il suffit de s'habiller de cuir moulant et de faire une descente en rappel de corde la tête en bas pour pouvoir voler n'importe quoi n'importe où. Haute Voltige, Braquage à l'italienne, L'affaire Thomas Crown et Ocean's Eleven sont de superbes exemples de cette nouvelle génération de films. Les lasers sont toujours assez espacés pour qu'une femme puisse se glisser entre-eux (quitte à sacrifier la décence de son costume de travail) et les serrures s'ouvrent plus vite avec un passe-partout qu'avec une vraie clef.

Can't live without robbery est une comédie familiale coréenne qui nous présente un contre-contre-cliché. En effet le héros du film est un concepteur de jeux vidéos séduisant, richissime, sportif et souple qui, par goût du défi, effectue des cambriolages périlleux et spectaculaires. Un jour il s'introduit chez Ko Sang-tae (Sang-Myeon Park), un honnête père de famille dont la femme, belle et richissime, souffre d'une maladie génétique rare l'empêchant de sentir les goût. Comme elle adore cuisiner son mari doit sans cesse supporter des nouveaux plats immangeables pour un humain normal... Notre golden boy dérobe une télécommande, quelques billets (pour une valeur de 2 euros) et ouvre le frigo. Il contient des sushis à l'oreille de porc qui le séduisent instantanément ! A partir de là il reviendra tout les soirs pour goûter de nouveau à la cuisine "spéciale" de l'ageusique.

Le film est une sorte de duel entre Ko Sang-tae, qui veux défendre son foyer et ainsi regagner la confiance de ses enfants et l'estime de sa femme, et le jeune milliardaire cambrioleur qui n'agit que par défi. Les situations comiques se multiplient, développant la sympathie du spectateur pour le pauvre cambriolé qui se voit dépossédé régulièrement de ses télécommandes. L'humour est abordable même pour un européen et devrait vous tordre de rire. Le casting est brillant et, pour couronner le tout, la fin, heureuse, rétablira un sentiment de justice disparu depuis longtemps au cinéma. Un jour le Coyote attrapera Bip bip.

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