Après Frontière(s), le jeune français Xavier Gens nous livre son second long métrage : une production américaine inspirée de la célèbre licence Hitman. Pour les fans de jeux vidéos dont je fais partie, Hitman est un titre exceptionnel, avec un héros monolithique, froid, classieux au possible et d'une efficacité inhumaine (du moins quand on sait jouer, car la difficulté est assez élevée). Avec son crâne rasé, son code à barres tatoué, son costume noir toujours impeccable assorti à une chemise blanche immaculée et à une cravate rouge du plus bel effet, l'agent 47 est inoubliable. Discret, silencieux et d'un professionnalisme à faire passer le Léon de Luc Besson pour un amateur, le tueur anonyme le plus célèbre de l'histoire du jeux vidéo méritait de passer sur le grand écran.
Le tueur numéro 47 est un orphelin amnésique formé pour assassiner. Il travaille pour l'organisation, un truc tellement confidentiel et secret que personne n'en connaître l'existence. Il tue toutes les cibles qu'on lui propose sans se poser de questions jusqu'au jour où un piège lui est tendu. Commence alors une terrible lutte pour survivre.
Même si Timothy Olyphant est parfait dans son interprétation, le film souffre de défauts multiples : des scènes d'action confuses, un montage parfois maladroit et une absence frustrante de la corde à piano. 47 n'est plus un as de la discrétion mais un gros bourrin décomplexé. Hitman n'en reste pas moins une réussite. La personnalité (ou l'absence de personnalité) du héros est conservée, tout comme sa surréelle efficacité donnant lieu à des morceaux d'actions épiques et réjouissants. Ainsi la scène où notre tatoué affronte frontalement et seul une bande de trafiquants d'armes suréquipés mérite à elle seule le détour. Il faut aussi voir 47 aligner les headshots, planifier ses assassinats en temps réelle et manier deux katanas avec brio, tout ça sans desserrer sa cravate...
Si on tient compte du budget serré (40 millions de dollars), des contraintes au niveau de la production et de la difficulté que représentent les adaptation de jeux vidéos au cinéma, on ne peut qu'applaudir le remarquable travail de Xavier Gens. Les amateurs de l'oeuvre vidéoludique diront que le vrai 47 n'est pas aussi bruyant, mais chacun a son style de jeu.
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