Un de mes grands regrets est que le cinéma ne peut pas vraiment retranscrire la beauté des mathématiques. Un réalisateur peut jouer sur la beauté de la découverte et de la recherche, mais pas sur la beauté des objets étudiés, parce qu'ils sont trop complexes pour pouvoir être abordés dans une fiction. Pour l'instant, ce qui se rapprochait le plus des mathématiques, c'était le roman policier, avec ses énigmes élaborées auxquels le lecteur pouvait participer. Mais le cinéma fonctionne mal pour adapter de tels romans (le spectateur dispose de trop peu de temps pour réfléchir, si on veut qu'il devine il faut donc lui surligner les indices utiles et lui gommer les indice inutiles).
Heureusement, les séries TV existent. En une dizaine d'épisodes, on peut beaucoup plus développer les énigmes qu'en 90 minutes. De plus, entre deux diffusions, le spectateur a tout le temps qu'il veut pour réfléchir. Ainsi, les japonais nous ont donné Death Note, et ses déductions hyper-complexes et pourtant parfaitement logiques. Mais il y a un autre bijoux mathématique : Liar Game, un drama sans budget mais brillant. Je vous avais déjà parlé en bien de la première saison. Voilà la seconde.
Le scénario n'est qu'un prétexte : Nao Kanzaki, une jeune fille terriblement honnête et crédule, se retrouve mêlée à un tournoi mystérieux, le Liar Game. Dans une succession d'épreuves intellectuelles, des hommes et de femmes venus de tout le Japon vont s'affronter pour des millions de yens. Il s'agit presque toujours de jeux à somme nulle, c'est à dire que la somme des gains de tous les joueurs est égale à 0. Bref, le seul moyen de gagner de l'argent et de le prendre aux autres (comme au Poker, par exemple). Dans la première saison, Nao arrivait à convaincre Shinichi Akiyama, un escroc professionnel au grand cœur, de l'aider. Pour cette seconde saison, Shinichi et Nao sont de retour et le jeu suit son cours.
Évidemment, il y a une foule d'escrocs parmi les concurrents, et tout le monde ne pense qu'à sa petite personne, sauf Nao, qui demeure d'une candeur et d'une naïveté constante. Sa bonne volonté et sa confiance aveugle en autrui sont le fil conducteur de la série, pendant que Shinichi élabore des plans complexes et brillants pour la tirer sans cesse d'affaire.
Bref, Liar Game, c'est de la parlotte, des trahisons, de la parlotte et encore des trahisons. On dirait une partie de poker ou de Loups-garous. Mais à la fin, quand Shinichi gagne, c'est toujours parce-qu'il a une stratégie viable. Et cette stratégie est compréhensible pour le spectateur. Le problème, c'est que si Shinobu Kaitani, l'auteur du manga, est un génie, les scénaristes du drama ne sont pas aussi bon. Donc tant que ça colle au manga, c'est excellent, mais dès que ça s'en éloigne, on vogue à la dérive. Comme le manga est en cours de rédaction, la fin de la première saison laissait à désirer. Ici, presque tous les rebondissements sont tirés de l'œuvre originale et sont excellents. Les jeux (pandemic, la roulette stationnaire, le poker à 17 cartes) sont présentés avec clartés et toujours intelligemment exploités. Cela fait donc de la seconde saison de Liar Game un vrai délice.
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