Zut, mon blog devient snob. C'est vrai, entre Teinosuke Kinugasa, Sean Penn et Werner Herzog j'oublie de parler de films bien débiles, avec du gore, des morts violentes et une absence totale de prétentions scénaristiques. Heureusement, si parmi tout ce que produit Hollywood de prévisible et distrayant il y a bien une saga horrifique qui fait figure d'étalon, c'est Destination Finale. Pour faire bonne mesure, je vais traiter des 5 volets de la saga, en commençant par le premier sorti.
Pour ceux qui ne connaissent pas, Destination Finale c'est du slasher sans tueur. Comment cela peut-il être ? Et bien en conservant la quintessence même du genre, à savoir une bande de dégénérés plus ou moins sympathiques, mais systématiquement décérébrés, qui vont mourir les uns après les autres de façon violente, le tout étalé sur 90 minutes. La qualité d'un slasher repose essentiellement sur deux choses : le tueur et les scènes de mise-à-mort. Ici, puisqu'il n'y a plus de tueur, il faut compenser avec des mise-à-mort particulièrement inventives, spectaculaires et gores.
Ah, me direz-vous, mais s'il n'y a pas de tueur pourquoi le casting au complet crève-t-il ? Et bien parce-que c'est la mort qui l'a décidé, un point c'est tout (d'ailleurs, il n'existe pas de tueur en série plus efficace que la mort, par définition). Je reconnais que c'est éminemment stupide. En fait j'ai un peu honte d'aimer Destination Finale (et pourtant je n'ai aucune honte à apprécier Ichi the Killer ou Braindead).
Comme dans tout slasher, on commence par nous introduire une bande d'adolescents. Ils partent tous en voyage à Paris, et ce avant que Woody Allen n'ai tourné sa publicité gênante, Minuit à Paris, pour la capitale du monde civilisé. Sauf que l'avion explose en plein vol, d'une façon aussi brutale qu'inattendue. Zéro survivants, le film devrait être fini. C'est un court métrage ? Non, le héros, Alex se réveille en sursaut d'un horrible cauchemar. Et là il découvre que tout se déroule exactement comme dans son rêve (les petites bousculades, le bitonio, qui tient la tablette de son siège qui est cassé, les répliques de ses camarades). Il comprend alors qu'il vient de vivre une vision prémonitoire et s'affole. Sa réaction de panique est si extrême, qu'il est expulsé de l'avion avant son décollage, accompagné de son prof et de cinq de ses camarades. Et il est encore entrain d'essayer d'expliquer son agitations quand l'avion explose dans le ciel.
Nous avons donc sept survivants. Il vont maintenant tous mourir un à un, car la mort déteste être bernée. Les accidents improbables vont se multiplier autour des heureux élus, causant des trépas aussi inventifs que spectaculaires. Comme c'est le premier opus de la saga, les morts ne sont pas aussi originales et tirées par les cheveux que par la suite, par contre il y a plus d'explications sur le principe du film que dans les suites. Et surtout il y a William Bludworth un croquemort mystérieux interprété par le charismatique et inquiétant Tony Todd (Candyman reposait à 98% sur lui). Ce colosse noir au rôle énigmatique est le seul personnage récurent de la saga et ses apparitions sont inoubliables.
James Wong est un piètre réalisateur (The One et Dragonball Evolution, tout de même) mais curieusement, il s'en tire bien avec son sujet. Oui, la mise en scène est plate et la direction des acteurs tient du gag. Et alors ? Ce n'est qu'un slasher ! Et un slasher qui innove, ce qui n'était pas vraiment arrivé depuis Scream !
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