Beaucoup de séries s'essoufflent dès la seconde saison. Etant plus attiré par le grand écran que par la petite lucarne, j'ai même tendance à penser que dans la majorité des cas, dès le premier épisode, les bonnes idées sont suffisamment exploitées pour qu'on puisse ensuite leur ficher la paix (imaginez un monde où il n'y aurait que des pilotes... ah, on me fait signe que c'est le principe du cinéma).
Prenez Les Experts. A part les épisodes réalisés par Quentin Tarantino (notamment Jusqu'au dernier souffle), que nous a offert de neuf cette série depuis sa création ? Ceux qui ont répondu Les Experts : Miami et Les Experts : Manhattan sont éliminés. Quoi qu'Horatio Caine puisse être considéré comme une chose radicalement novatrice (en fait il est l'incarnation même de l'esprit des Experts et peut, simplement en penchant la tête avec conviction, résumer la quintessence même de tout les épisodes réunis). J'en porterais presque des lunettes de soleil 24 heures sur 24 si je ne m'abîmais pas déjà suffisamment la vue en ne quittant mon PC que pour aller dans des multiplexe.
Toutes ces divagations pour dire que, puisque La Fureur dans le sang avait fait très fort avec sa première saison, on pouvait s'attendre à une baisse de régime. Et bien il n'en est rien ! Carol Jordan et Tony Hill sont toujours fascinants et s'attellent à des enquêtes plus complexes encore. Même si les épisodes font "seulement" 90 minutes, ils contiennent autant de rebondissement qu'un épisode de Bip Bip et Coyote et leurs lots de psychopathes gratinés.
La direction artistique ne change pas et les acteurs sont les mêmes. Les choix musicaux sont en revanche encore plus originaux, inattendus et éclairés que dans la première saison.
Du côté des intrigues la variété et la qualité sont au rendez-vous : depuis l'assassin réparateur de téléphone utilisant ses connaissances du réseau pour narguer la police (Le Silence des collines) jusqu'à à la schizophrène idolâtrant Jeanne D'Arc et prolongeant une querelle religieuse vieille de plusieurs siècles en exécutant des mécréant (Illuminations), en passant par la brute sanguinaire qui commet toujours des meurtres barbares à l'extérieur alors qu'elle est enfermé en cellule (Dans l'ombre du Roi). La santé mentale de Tony Hill ne va pas en s'améliorant, puisqu'il se retrouve même, l'espace d'un épisode, accusé du viol d'une de ses élèves pendant qu'il ne peut détacher son attention du tueur en série qu'il pourchasse et de Maggie Thomas (la tueuse d'enfant à qui il rend visite depuis le premier épisode).
Amateurs du Silence des Agneaux, de Seven et des films de Dario Argento, vous trouverez dans cette série britannique tout ce qu'il vous faut pour faire fonctionner vos neurones et pour nouer vos entrailles.
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