Pour la première fois dans l'histoire des médias, la geekitude est abordée d'un point de vue radicalement positif. Non, les amateurs de jeux de rôle, d'informatique, de cinéma de genre et de bandes dessinés ne sont pas tous des fous furieux sacrifiant des bébé lors de messes noires habillés en Chewbacca. Cette capacité à se passionner à l'extrême pour quelque chose de non matériel qui définit le geek étant, du point de vue de Xavier Sayanoff et Tristan Schulmann, une qualité indiscutable. Oui, porter des lunettes et lire Spiderman ou des ouvrages de physique qui ne sont pas au programme c'est peut-être nul au yeux de la société qui a toujours préféré les sportifs buvant des bières, mais c'est dans les mains des geek que repose désormais le monde (je caricature un peu, pardonnez moi).
En interwievant des geek connus et reconnus, le film met en évidence un fait : en ayant grandi les vilains petit canards sont devenus des cygnes (toujours moches, mais créatifs et reconnus). On interroge Sam Raimi, qui, adolescent, passait ses week-end non pas à essayer de se rapprocher des membres de la gent féminine, comme doit le faire un être humain socialement intégré, mais à tourner des films d'horreur avec des moyens amateurs et son copain Bruce Campbell. Mais il y a aussi Alexandre Astier, geek français devenu célèbre avec son Kaamelott dont la principale source d'inspiration est le JDR. Fan de Star Wars jusqu'à la dévotion et porte drapeaux de l'étendard de la Geekitude, Kevin Smith nous explique comment il investissait des dizaines de milliers de dollars en comics-books. Si ça ne vous suffit pas, Edgar Wright, le réalisateur de Shaun of the dead et de Hot Fuzz, les deux comédies hommages les plus réussies de la décennie, fait aussi une apparition.
Les MMORPG, le cosplay, le cinéma de genre et le phénomène des fan-films sont survolés. Malheureusement trop court pour traiter son sujet en profondeur, ce film fait quand même plaisir à voir. Oui, nous sommes moches, nous ne savons pas parler de Loft Story et de football et nous programmions à un âge où nous aurions normalement dû essayer de voir la poitrine d'une fille nue, mais maintenant, avec internet, nous avons nous aussi notre communauté.
On sort de ce documentaire avec l'envie de revoir les films de Kevin Smith en commençant par Jay & Bob contre-attaquent et en concluant par Clerks et sa discussion philosophico-politique sur le sens éthique de la destruction de la seconde étoile de la mort. Après ça pourquoi pas Star Wars, Conan le Barbare et Le seigneur des anneaux ?
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