Avec Ring, film séminal et brillant sorti en 1998, Hideo Nakata a réinventé un genre. Rejoint par la suite par une multitude de réalisateurs (Yoshihiro Nakamura, Takashi Shimizu, Masayuki Ochiai et Kiyoshi Kurosawa), Nakata est le père spirituel de la nouvelle vague horrifique japonaise qui dure depuis plus d'un décennie.
Mais deux ans avant Ring, Nakata avait déjà réalisé un film de fantôme : Joyū-rei. Merci à la maison de la culture du Japon à Paris de m'avoir permis de le découvrir sur grand écran.
Joyū-rei est l'histoire d'un tournage qui tourne au cauchemar sur un plateau hanté par le fantôme d'une comédienne décédée. Il n'y a rien de complexe dans l'intrique ni dans l'exposition des personnages, deux actrices au caractère opposé, mais les germes de Ring sont déjà là : la mise en scène simple et glaçante, le spectre aux longs cheveux noirs et à la peau blafarde, le glissement progressif vers la folie... Et surtout la mort qui débarque sans prévenir, quand on ne l'attends pas.
On retrouve également l'analyse répétée d'un fragment de film, ici des rushs d'une série où joue l'actrice décédée, qui préfigure la K7 maudite de Ring. Ces images banales qui à chaque projection semblent un peu plus inquiétantes...
Certes, Joyū-rei est loin d'être aussi bien construit que Ring (qui lui-même s'est fait surpasser plusieurs fois, notamment par Dark Water du même Nakata), mais il fonctionne déjà bien, et cela deux années avant la sorti de son petit frère. Il mérite donc d'être vu, ne serait-ce que pour des raisons historiques.
1 commentaire:
Le scénario est alléchant.
J'ai bien envi de voir à quoi ressemble le grand frère de Ring.
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